Et in Arcadia ego LE GUERCHIN - v. 1618/1622
Giovanni Francesco Barbieri , dit "il Guercino" car il louchait, en français le Guerchin, est un peintre italien né à Cento, près de Ferrare, en 1591,
et mort à Bologne en 1666.
Son tableau ET IN ARCADIA EGO qui est visible dans la Galleria Borghese à Rome a été peint vers 1618/1622. Dimensions du tableau : 82x91 cm.
Le tableau du Guerchin utilise en effet la diagonale de la toile pour suggérer le choc de la confrontation et met en scène l'immobilité contemplative des bergers.
Deux bergers étonnés sont représentés devant un crâne percé, posé sur un socle de pierre qui porte l'inscription ET IN ARCADIA EGO.
La présence de l’abeille sur le crâne est-elle en relation discrète avec les armoiries des Barberini commanditaires du tableau
ou le symbole de la lignée mérovingienne ?
CRANE DAGO(b)ERT II = ET IN ARCADIA EGO
Sur le tableau du Guerchin, l'inscription ET IN ARCADIA EGO est placée sous le crâne percé. Les Mérovingiens pratiquait une trépanation rituellique afin que l'âme
du défunt s'échappe.
On remarque un autre crâne, plus petit que le précédent, en haut à droite sur le monument (funéraire) surmonté de branches. Peut-être pour évoquer la fin tragique de DAGOBERT II
retracée ci-dessous ...
Lorsque son escorte, imprudemment éloignée sur ordre, rejoignit DAGOBERT II, parti chasser en forêt de Woëvre près de Stenay, elle le trouva sans vie,
auprès d’une fontaine où il avait cherché à se détendre quelques instants. Les anciennes chroniques rapportent que ce lieu s’appelait "Fontaine d’Arphays",
l’une des deux sources que l’on trouve en forêt de WOËVRE, près de STENAY.
On la connaît maintenant, et depuis longtemps comme "Fontaine St DAGOBERT".
La plupart des historiens s’accordent à dater du 23 décembre 679 l'assassinat de DAGOBERT II, roi d'ascendance davidique. Un coup de lance le cloua à un arbre
dans la forêt des Ardennes.
La Fontaine de Fortune
Pépin d'Héristal, son propre maire du palais, qui avait fomenté ce complot avec le pape, transmet sa fonction à Charles Martel. Pépin le Bref se fait sacrer
roi des Francs en 751 à la place de Childéric III, neveu de Dagobert II qui est déposé avec l'aval du pape Zacharie. La dynastie des Carolingiens aura usurpé le trône
aux Mérovingiens.
Parmi les reliques dispersées lors de l’attaque des Huguenots en 1591, seul le crâne de saint DAGOBERT, sommé d’une curieuse entaille, a pu être sauvé
et placé d’abord à ORVAL. l! fut depuis la Révolution conservé chez les Sœurs Noires à MONS (Belgique).
L’Abbé VIGNERON, curé de STENAY, a repris à son tour en 1962, les recherches de Mgr MANGIN sur le reliquaire conservé à MONS dans la Chapelle Ste Madeleine.
Mgr MANGIN avait eu connaissance de l’existence du parchemin que possédaient les moines d’ORVAL, avant la Révolution, et supposait que le ciboire reliquaire du " Chef "
de St DAGOBERT transféré ensuite à MONS pouvait bien contenir ce parchemin. Supposition qui n’était pas sans fondement. Les informations dont faisait état Mgr MANGIN
dans sa requête en restitution devaient déclencher une suite d’événements que rapporte l’abbé VIGNERON dans une correspondance datée de 1962 et dont nous avons le texte.
Dès 1910, Mgr MANGIN, protonotaire Apostolique, et curé de STENAY, s’était soucié de ramener cette relique à ses paroissiens. Négociations délicates qui n’ont
malheureusement pas abouti; les Sœurs de MONS se montrant réticentes ce qui était conforme à la " règle d’obéissance des moniales. Elles s’en remettaient à leur supérieur,
la Chanoine CRAMME qui, lui-même, a du subir des pressions pour revenir sur la promesse qu’il avait faite à Mgr MANGIN de rendre le reliquaire à STENAY...
La mort de Mgr MANGIN, 9 Septembre 1914, remettait tout en question.
Le ciboire aurait contenu, un parchemin écrit par Sainte IRMINE, abbesse d’OEREN, en 708. (Rappelons qu’lRMINE était la fille de DAGOBERT II). Elle retrace
l’assassinat de son père DAGOBERT II, le séjour de son demi-frère SIGEBERT IV au monastère d’OEREN, puis son refuge, le 17 janvier 681 à RHEDAE, capitale du RAZÈS
(pays d’origine de GISÈLE, nièce d'un roi wisigoth, deuxième épouse de DAGOBERT).
Plus tard, au XI° siècle, on comptera au nombre de ses descendants Godefroy de Bouillon (1061-1100), duc de Basse-Lotharingie, roi de Jérusalem.
L’os humain est un excellent moyen pour entrer spirituellement en contact avec le défunt à qui appartenait cet os.
L’os du Crâne Humain, à cause de sa correspondance avec les parties supérieures de l’être (à savoir : L’âme, la conscience, l’esprit et le dieu «X»), est un excellent
intermédiaire pour entrer spirituellement en contact avec l’âme d’un défunt."
Il suffit de rentrer ainsi en phase avec le crâne de n’importe quel défunt pour vibrer en résonance avec son esprit qui se trouve dans l’au-delà.
Le contact spirituel ainsi réalisé peut être utilisé pour effectuer toute demande ou toute prière d’action ou d’intercession en notre faveur auprès de « X ».
Cette science est aussi appelée psychométrie.
Dans la pratique, le crâne des défunts ancêtres était déterré après quelques mois ou quelques années et placés en un lieu sacré sous la garde du successeur
légitime de la lignée familiale.
Etonnant : sur le tableau "Apollon écorchant Marsyas" du Guerchin (daté également de 1618), on retrouve les mêmes bergers spectateurs dans l’Et in Arcadia ego.
Selon Graves, ce mythe rappellerait les conquêtes helléniques ( Apollon ) de la Phrygie et de l'Arcadie ( Marsyas ), qui se seraient accompagnées du remplacement
des instruments à vent ( Marsyas) par des instruments à corde ( Apollon).
Les deux tableaux de Poussin sont des peintures pastorales représentant des bergers réunis autour d'un tombeau.
Les Bergers d'Arcadie _ Poussin 1629
Les Bergers d'Arcadie _ Poussin 1640
Castiglione a abordé également ce thème "Et in Arcadia ego".
Les Bergers d'Arcadie (Castiglione)
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