L'Éloge de la nouvelle chevalerie

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Vers 1130, Bernard de Clairvaux fait l'Éloge de la nouvelle chevalerie dans son « De Laude Novae Militiae », ouvrage dans lequel il oppose la chevalerie séculière et la chevalerie céleste des Templiers.

Bernard de Clairvaux (lettrine B)



Prologue

A Hugues, soldat du Christ, et maître de la milice, Bernard simple abbé de Clairvaux
Combattre le bon combat
Ce n'est pas une, mais deux, mais trois fois, si je ne me trompe, mon cher Hugues, que vous m'avez prié de vous écrire, à vous et à vos compagnons d'armes, quelques paroles d'encouragement, et de tourner ma plume, à défaut de lance, contre notre tyrannique ennemi, en m'assurant que je vous rendrais un grand service si j'excitais par mes paroles ceux que je ne puis exciter les armes à la main. (...)

Chapitre I. Louange de la nouvelle milice

1. Un nouveau genre de milice est né, dit-on, sur la terre, dans le pays même que le Soleil levant est venu visiter du haut des cieux, en sorte que là même où il a dispersé, de son bras puissant, les princes des ténèbres, l’épée de cette brave milice en exterminera bientôt les satellites, je veux dire les enfants de l’infidélité. (...)

Bernard de Clairvaux-Eloge de la nouvelle chevalerie

Liber ad milites Templi de laude novae militiae





Les bulles « Omne Datum Optimum » (1139), « Milites Templi » (1144) et « Militia Dei » (1145) constituent la base de la formation de l'Ordre et de son succès.



« Omne Datum Optimum »

Le 29 mars 1139, Innocent II émet la bulle pontificale « Omne Datum Optimum » (Toute grâce excellente), source de tous les privilèges de l’Ordre.

Elle officialise l'ordre du Temple et reconnaît sa règle, accorde à ses membres tout butin conquis sur les Sarrasins en Terre Sainte et les place (l'ordre et ses maisons) sous la protection directe du Saint-Siège. Elle les libère du même coup du paiement de la dîme — tout en leur accordant la jouissance des dîmes qui leur auront été données en accord avec les évêques — et de tout hommage. Un hommage étant un acte de soumission, les Templiers, relevant directement de l'autorité papale, ne pouvaient contracter hommage envers un seigneur, qui était un laïc.

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Ordre du Temple (Etudes et recherches de sa création à nos jours)





« Milites Templi »

« Milites Templi » (expression latine signifiant « Soldats du Temple ») est une bulle papale écrite par le pape Célestin II le 9 janvier 1144 qui commande au clergé de protéger et soutenir les Chevaliers du Temple mais aussi aux fidèles de contribuer à leur cause, notamment dans ce dernier cas en accordant des indulgences aux bienfaiteurs de l'ordre.



« Militia Dei »

« Militia Dei » (traduction latine d’Armée de Dieu) est une bulle pontificale fulminée par le pape Eugène III en 1145 et qui confirme l'indépendance des Chevaliers du Temple vis-à-vis du clergé séculier en leur donnant le droit de prélever des dîmes ainsi que de bâtir leurs propres chapelles et d'enterrer leurs morts dans leurs propres cimetières.





Le 27 avril 1147, huit jours après Pâques, fut réuni dans la commanderie du Temple de Paris, un chapitre général de l'Ordre du Temple en France.

Chapitre général de l'Ordre du Temple en France (par Granet)



Devant le pape Eugène III, le roi de France, Louis VII, et de nombreux prélats, les Templiers et leur maître Evrard des Barrès s'engagèrent pour la première fois pour la croisade

En avril 1147, le pape Eugène III accorde aux Templiers le droit de porter une croix rouge (« croix de vermeille ») sur leur manteau blanc. Elle sera nommée « croix du Temple », « croix des Templiers » ou encore « croix de la milice du Temple ».

Les Templiers portaient une croix rouge, les Hospitaliers une croix blanche. (Church of St Andrew, Temple Grafton, Warwickshire)

L'habit des Templiers





Les Maîtres du Temple

Jacques de Molay, grand maître des Templiers

Liste des Maîtres du Temple





Hiérarchie de l'ordre du Temple

Hiérarchie de l'ordre du Temple en Occident





L'inventaire des « Domus Templi » Maisons du Temple ou Templerie ou Commanderie

Chamberaud

Les Hauts_Lieux Templiers (Daniel GAILLARD)
Editions LACOUR _ 300 pages/600)



Donation aux Templiers par le Comte de Flandre Thierry d'Alsace, 13 septembre 1128

Donation aux Templiers par le Comte de Flandre Thierry d'Alsace, 13 septembre 1128



A quoi ressemble une Commanderie des Templiers ?

Coulommiers

Reconstitution d'une commanderie en 3D (Aube)





CHRONOLOGIE

•1095 Appel à la croisade par Urbain II au concile de Clermont-Ferrand.
•1099 Prise de Jérusalem par les croisés.
•Vers 1118 Hugues de Payns fonde la milice des pauvres chevaliers du Christ. Ils s'installent sur l'esplanade du Temple de Salomon et prennent le nom de Templiers.
•1129 Le concile de Troyes prend acte de la fondation de l'ordre et de sa règle.
•1146 Prédication par Bernard de Clairvaux, alias saint Bernard, de la deuxième croisade.
•1263 Urbain IV proclame la huitième croisade.
•1291 Prise d'Acre. Fin des Etats latins.
•1307 Arrestation des Templiers en France sous instruction de Philippe le Bel.
•1312 Au concile de Vienne, Clément V abolit l'ordre du Temple et attribue ses biens à l'ordre des Hospitaliers.
•1314 Le grand maître Jacques de Molay et les autres dignitaires templiers sont brûlés à Paris.



Le destin tragique des Templiers

Riches, les Templiers le sont, de terres, de biens immobiliers. Mais pas plus que les Hospitaliers et autres grands ordres religieux. A l'aube du 13 octobre 1307, le roi fait arrêter tous les Templiers du royaume, et saisit leurs biens. Il les accuse d'hérésie.



Les graffiti attribués aux Templiers (Chinon, Domme, Gisors)

Graffiti de Chinon

Graffiti de Chinon

Le destin tragique des Templiers