Le Prieuré de Sion-Ormus
(Prieuré Saint-Samson et Petit-Prieuré Montission)

Retour

Le prieuré (cloître) de Saint-Samson à ORLEANS :

Après la conquête de Jérusalem le 15 juillet 1099 par les croisés, Godefroi VI le Pieux, duc de Bouillon, ordonna l'édification de l'abbaye de Notre-Dame (ou Sainte-Marie) du Mont-de-Sion, sur les ruines d'une ancienne église byzantine située en dehors des murs de la ville, au sud de la porte de Sion. Cette abbaye abritait des chanoines augustiniens, qui servaient de conseillers à Godefroi.
Les Documents du Prieuré ne donnent aucune précision quant à l'ordre de Sion sur la période 1118-1152.

En 1152, un petit contingent de 95 membres de l'abbaye de Notre-Dame du Mont-de-Sion accompagna le roi Louis VII qui rentrait en France après la deuxième croisade. Une partie représentant 62 membres fut installé à l'abbaye de Saint-Samson, au centre d'Orléans. Parmi eux, un groupuscule encore plus choisi de 26 membres fut transféré au « petit prieuré du Mont-de-Sion » (Montission), près de Saint-Jean-le-Blanc, au sud de la Loire à Orléans.

Le prieuré (cloître) de Saint-Samson avait été concédé en 1067 par Philippe 1er à l'abbaye de Saint Martin des Champs à Paris. La Tour des Vergers Saint-Samson faisait partie intégrante du mur d'enceinte d'Orléans. Puis les Jésuites utilisèrent les bâtiments rue Jeanne d'Arc qui devinrent un lycée. L'église fut démolie en 1848 et le portail transporté au parc Pasteur.

Le Prieuré Saint-Samson à Orléans



Le Prieuré Saint-Samson à Orléans




Le "Prieuré de Sion-Ormus à MONTISSION :

En 1188, le "Prieuré de Sion-Ormus" s'installa au domaine de "Montis Sion" (Mont de Sion) dit "le Petit Prieuré". Montission se trouve sur la paroisse de Saint-Jean-le-Blanc au sud de la Loire.

Né en 1133, mort en 1220, Jean de Gisors fut seigneur de la forteresse de Gisors, lieu de rencontre traditionnel entre les rois de France et d'Angleterre, où se déroula la querelle qui devait provoquer l'abattage d'un orme.
Il fut, selon les "documents du Prieuré", le premier grand maître indépendant de Sion après la "coupure de l'orme" et la séparation des Chevaliers du Temple en 1188. Quelle en fut la cause ?
En 1187, Jérusalem fut repris par les Sarrasins. Ce épisode est connu sous le nom de "désastre de Hattin" (ci-dessous la Bataille de Hattin).

Bataille de Hattin



On reprocha à Gérard de Ridefort, alors gand maître des Templiers, son incompétence, voire sa "trahison". De sa création à 1188, l’Ordre du Temple et le Prieuré de Sion eurent les mêmes Grands maîtres. Il fut destitué du Prieuré de Sion.

Les chanoines de l'abbaye du Mont-Sion durent alors fuir la Terre Sainte. Après cette scission, le "Prieuré de Sion-Ormus" s'installa à Montission près d'Orléans.
Ce domaine fut donné aux chanoines de Notre-Dame du Mont-Sion antèrieurement à l'année 1207, par Gilbert de Mont-Sion. Ceci est établi par une pièce du cartulaire de Montission ("Montis Sion").

L'Orléannais était à cette époque un lieu de retraite pour les ordres militaires et religieux ayant combattu en Terre Sainte. En 1154, Louis VII ramenait de Terre Sainte douze Chevaliers de Saint-Lazare qu'il installait en son château de Boigny. Ces ordres laissèrent leur empreinte dans la toponymie locale; par exemple Olivet dérive du mont des Oliviers.

L'accompagnaient également des Chevaliers du Temple qui s'installèrent à Saint-Marc dès 1148 (*). La commanderie jouxtait l'église Saint-Marc à l'est hors des murs de la ville. 7 membres du Prieuré de Sion rejoignirent les Templiers. A la fin de la Guerre de Cent Ans il ne restait plus qu'une maison de vigneron.



Chevalier de l'ordre de Sion (bouclier avec soleil) = The Knights of the Sun

Les Chevaliers du Soleil (The Knights of the Sun) étaient une combinaison de Templiers, chevaliers Teutoniques et Hospitaliers. Siona en Sanscrit aryen signifie Sun (le Soleil). Comment ne pas y voir une référence au mythique Prieuré de Sion ? Selon les propos d'un membre du Prieuré de Sion, Rennes-le-Château serait une clef de l'énigme.

Chevalier de l'ordre de Sion (bouclier avec soleil) = knights of the sun





Ue lettre du pape Alexandre III de 1178 confirme leurs possessions (domaines en Picardie, à St-Samson, en Lombardie, Sicile, Espagne, Calabre, et en terre Sainte parmi lesquelles St-Léonard d'Acre).

Girard, abbé du "Petit Prieuré" d'Orléans entre 1239 et 1244 aurait cédé aux Templiers une terre à Acre (la charte existe). Son successeur Adam aurait donné une terre en 1281 aux Cisterciens, près d'Orval, installés là depuis 150 ans par St-Bernard (la charte n'existe plus).

extrait de Les ordres religieux et militaires en Orléanais (JOURDAIN) p.160

extrait de Les ordres religieux et militaires en Orléanais (JOURDAIN) p.161



Les commanderies du Prieuré de Sion étaient au nombre de vingt-sept. Les plus importantes se trouvaient à Bourges, Gisors, Jarnac, au mont Saint-Michel, à Montrevel et à Paris.



OLIVET (St Martin-du-Loiret puis St Martin-lès-Olivet) "le Mont des Oliviers" :

Sur les bords du Loiret à Olivet, le prieuré Saint-Samson d'Orléans possédait le moulin Saint-Samson, datant de Saint Louis.
Voici le moulin Saint-Samson à Olivet tel qu'il était en 1750.

Le moulin Saint-Samson à Olivet tel qu'il était en 1750





Les Grands Maîtres de Sion entre 1188 et 1800

Les Grands Maîtres de Sion entre 1188 et 1800



Un ordre de Notre-Dame de Sion fut fondé en 1393 par Ferri Ier de Vaudémont.
Son fils Ferri II épousa Yolande de Bar, fille du Bon Roi René d'Anjou.
A l'occasion de ce mariage l'ordre de Notre-Dame de Sion et le Prieuré de Sion auraient fusionné.

René d'Anjou (de 1418 à 1480) et Yolande de Bar (de 1480 à 1483) sont cités dans la liste des GM du Prieuré de Sion, désigné également comme "l’Ordre de la Nef et du Croissant".
Il semblerait que, durant le Haut moyen-âge, l’appellation de l’Ordre de Melchisedek des Chevaliers Droits (qui désignait oralement les Chevaliers d’Esdras) était liée à l'ordre de Sion.



On remarque sur le blason de Jehanne d'Arc (cathédrale d'Orléans), "l'épée méridienne" ainsi que "Ihesus-Maria" soit Jésus et Marie-Madeleine. Pourquoi ?



Blason de Jehanne d'Arc



L'après-midi du samedi 17 mars 1431, les juges s'intéressent derechef à l'anneau gardé par les Bourguignons, questionnant Jeanne d'Arc au sujet de sa matière.
Interrogata de qua materia erat unus anulorum suorum, in quo erant scripta hec nomina IHESUS MARIA
Interrogée de quelle matière était l'un de ses anneaux sur lequel était écrit ces noms JÉSUS MARIE ?

Anneaux de Jeanne d'Arc



Son anneau portant "Jhesus Marie" (repris pour son étendard) est mentionné plusieurs fois dans son procès. Offert par son père et sa mère pour sa première communion, Jehanne le portait à l'index gauche.

Jeanne d'Arc descendait de Pépin II Le Jeune DE HERSTAL (père de Charles Martel) et de Plectrude DE BAVIERE dont :
Drogon DE CHAMPAGNE
Arnorald de CHAUMONTOIS
Rainier d'ARDENNES
Wigéric de LUXEMBOURG
Frédéric 1er de LUXEMBOURG
Hermann 1er de SALM
Henri I de SALM
Henri III de SALM
Henri V de SALM
Jean II de SALM
Jehan Nicolas de SALM
Isabelle de Vouthon ROMÉE 1385-1458 Mariée avec Jacques Pierre d'ARC 1375-1431
Jeanne d'ARC 5 janvier 1412-30 mai 1431

De Pépin II Le Jeune DE HERSTAL on peut remonter à
Manaeel Sunnon DE TOXANDRIE DES SICAMBRES
et donc à Rothaire DES FRANCS SICAMBRES
d'où l'explication de son origine "Jhesus Marie".



On retrouve également "Ihesus Maria" sur la ceinture de Marie-Madeleine du tableau Descente de la Croix peint par Van der Weyden vers 1435. Remarquez également son alliance ...

Descente de la Croix  détail Marie Madeleine

Descente de la Croix

Marie-Madeleine





"L'épée méridienne" nous renvoie sur le méridien de Paris et les mystères du Razès dans la région des 2 Rennes (Rennes-le-Château et Rennes-les-Bains).

Le pont romain de Serres, la méridienne de Paris et le Cardou

Le Prieuré de Sion (re)créé en 1681 à RLC





(*) °ORLEANS (45/Loiret) 45000

Quelques chevaliers du Temple, revenant de la Terre Sainte conquise par Saladin, s'installèrent près de l'Eglise Saint-Sauveur (située entre la rue Parisie et la rue Sainte-Croix, mais aujourd'hui disparue).
En 1154, Louis VII ramenait de Terre Sainte douze Chevaliers de Saint-Lazare qu'il installait en son château de Boigny. L'accompagnaient également des Chevaliers du Temple qui s'installèrent à Saint-Marc dès 1148. Ce fut d'eux que l'église Saint-Marc, juste derrière le lycée Ste Croix-St Euverte, reçut le nom de Commanderie, comme on le voit sur plusieurs titres. La maison du Temple touchait l'église Saint-Marc dont la cure était sous le patronage et à la collation (=qui avait en charge sa redevance) du Commandeur.
En 1171 la maison principale du Temple se trouvait à Saint-Marc. Les Templiers étaient logés dans une sorte de "béguinage" : ils y restèrent, soignant les malades et menant une existence édifiante jusqu'en 1307. Voie principale du faubourg de ce nom, situé à l'est de la ville, la rue Saint-Marc doit son appellation à une antique église dont l'origine remonte au IVème siècle. Edifié dans les bois qui, à cette époque, entouraient la partie septentrionale d'Orléans, ce temple chrétien eut pour auteur Saint Alixte (345).

Un acte qui porte cette date fait figurer un frère de l'Ordre qui s'en déclarait le commandeur ou maître : "Simo gallus tunc sancti Marci templi magister". Les Maîtres de l'Ordre du Temple de Saint-Marc d'Orléans furent : Frère Simon Lecoq (1171), Frère Gervais du Plessis (1207), Frère Gaudefroy (1226), Frère Hilaire (1259) et Frère du Hainne (1282). La Commanderie de Saint-Marc avait son siège, rue de Bourgogne, n°218. Cette Commanderie devait être relativement importante, ses possessions, droits et autres privilèges ‚ tant nombreux. Etaient "membres" de la Commanderie Saint-Marc : °La Gabellière, °Bou, °Bucy-le-Roy, °Chaumont, °Acquebouille, °Beaugency, °La Villette, °Le Mont-de-Cravant, °Meung-sur-Loire, °La Bovrie, °Villiers-le-Temple, °Saugirard, °Villeloup, °Saint-Cyr-Semblecy, °Saint-Romain, °Gien, °Montbouy et °Rouvray-Sainte-Croix.

Dans le procès des Templiers, le prêtre Réginald de Pruino, preceptor de la maison du Temple d'Orléans est cité. Le mardi 7 avril 1310 comparut Frère Renaud de Provins, autrefois précepteur de la Maison d’Orléans. En 1313, quand les Hospitaliers entrèrent en possession de l'importante Commanderie de Saint-Marc, elle était en ruines ; seule une maison de vigneron était intacte. Un tremblement de terre secoua Orléans en 1316. Les Orléanais ont peut être aussi détruit ces bâtiments à l'approche du prince de Galles en 1359.