Templiers du Val-de-Marne

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°CRETEIL (94/Val-de-Marne) 94000
Son blason est "d'azur à la fasce ondée d'argent, accompagnée en chef d'une croisette potencée d'or et en pointe d'une grappe de raisin tigée et feuillée du même". Citée pour la première fois dans un diplôme du roi carolingien Charles III en date du 24 avril 900 sous le nom de Cristoilo, allusion au Christ, d'où la croix potencée du blason, Créteil fut l'un des foyers du christianisme dans la région parisienne.
Située au bord de la Marne, adonnée à la culture de la vigne, d'où la fasce ondée et la grappe de raisin des armes, la ville fut possession de l'Ordre du Temple au XIIème siècle, propriété de l'Hôtel Dieu de Paris au XIVème siècle, seigneurie de l'évêché de Paris au XVIème siècle. Elle devint chef-lieu du Val de Marne en 1965.

°SANTENY (94/Val-de-Marne) 94400
Près de Marolles-en-Brie et Brie-Comte-Robert. Dans le fond de la vallée (sand ou sant) du Réveillon, à proximité de la source du Biot, dès la période acheuléenne, les hommes s'installent près du gué des Grés. Au XIIIème siècle, pour récompenser les Chevaliers du Temple de leurs exploits aux Croisades, il leur est fait don de bois, terres, fermes, fiefs et dîmes diverses. Il est probable que de tels dons sont faits à Santeny, notamment par une famille Maréchal, prépondérante à l’époque. Les Templiers s’y installent, leur Prieur prend le titre de Seigneur de Santeny. De dons en achats et en saisies seigneuriales, leurs richesses deviennent vite considérables et leur confèrent un pouvoir croissant. C’est peut-être ce qui les incite à remplacer, vers la fin du XIIIème siècle, la modeste "Maison du Temple", chef lieu de leur commanderie par un robuste château fort, le domaine de Santeny bâti sur une île baignée par le Réveillon. Jeanne, comtesse de Blois et de Bric, par ses lettres dit mois de mars 1290, avait autorisé les frères du Temple d'acquérir et de tenir en main-morte les fiefs qui relevaient d'elle à Santeny, et alors possédés par le chevalier Guillaume, dit Bataille, seigneur de Villemenon.
En vertu de cette autorisation, que la comtesse disait donner pour le salut de son âme, quoiqu'elle la fit payer mille livres aux Templiers, ceux-ci achetèrent du chevalier Bataille, en 1292, au prix de 690 livres parisis, sa maison seigneuriale de Santeny, entourée de fossés, avec 94 arpents de terres, droits de justice et de cens qui en dépendaient. Dans celle vente étaient compris plusieurs fiefs relevant de la seigneurie, le fief d'Ormoy, le fief de Cocigny appartenant à Jean de Brie, le fref d'Adam Du Ban, le fief tenu par le chevalier Pollo et d'autres encore. Les Templiers augmentèrent leur domaine par des acquisitions successives. En 1295, le même chevalier Bataille leur vendit encore dix-neuf arpents de bois à Santeny, au chêne Gaillard, pour le prix de 33 liv. parisis. Le château de Santeny était au XVème siècle une véritable forteresse, avec tours, fossés, pont-levis. II fut ensuite presque tout démoli; il n'en restait plus au siècle dernier qu'une partie, avec la basse-cour, cent arpents de terre labourable et 300 arpents de bois, le tout d'un revenu de 800 livres par an.

°VILLENEUVE-LE-ROI (94/Val-de-Marne) 94290
Des lettres de l'official de Rouen, du mois de mai 1245, portent vente par Laurent de Bonneuil et sa femme, aux frères du Temple, demeurant à °Ivry, au diocèse de Rouen ("apud Ebriacum commorantibus, in diocesi Rothomagi"), de cinq arpents de terre dans la paroisse de Villeneuve-le-Roi ("de Nova Villa Domini Regis"), situés entre la Couarde et le bois des Loges. Cette ancienne maison du Temple de Villeneuve-en-Druguesin, aujourd'hui Villeneuve-le-Roi, était située dans la grande rue du village, autrefois nommée rue du Saint-Sacrement, à une demi-lieue seulement du chef-lieu de la Commanderie d' °Ivry. Nous la trouvons mentionnée dans une charte du mois de juin 1254, du doyen de Chaumont. Eudes, dit Contan de Villeneuve, a donné aux Templiers d'°Ivry tous ses acquêts mobiliers et immobiliers, situés en divers lieux, sous Ivry, à la Couarde, à Marivaux, contre la haie de Crochet, à la Croix-Hermer, sous le bois Bluet-Sanc, et devant la maison du Temple de Villeneuve-le-Roi ("ante domum Templi de Nova villa Regis"). Les Templiers cultiveraient les terres dont le donateur profiterait de la récolte jusqu'au jour de son décès.
Le chevalier Etienne de Lormaison possédait, vers la fin du XIIIème siècle, et tenait au fief des frères du Temple, six arpents de bois, au Bois-de-Lormaison ("Laumesons"), touchant au Bois-des-Loges vers Villeneuve, un champart de neuf setiers de grain sur des terres entre Ivry et Villeneuve, un cens de huit deniers sur la Grange du Temple de Villeneuve, et deux arrière-fiefs tenus par Adam de Lormaison, qui en devait foi et hommage aux Templiers. Le dit Etienne de Lormaison, par une charte du prévôt de Paris, du mois de février 1281, fit l'abandon de toutes ces choses aux Templiers, pour la somme de 60 livres parisis.