La Villeneuve du Temple de Paris

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La Tour du Temple à Paris



°PARIS (75/Seine)
C’est à l’emplacement de l’actuelle rue Lobau, derrière l’Hôtel de Ville, que se trouvait le premier domaine des Templiers à Paris, à proximité de la Place de Grève, il leur avait été donné par Louis VII vers 1139.
Le menhir imposant du Pet-au-Diable se trouvait également rue Lobau. Rue de l’Hôtel-de-Ville (ex-rue de la Mortellerie), numéro 56, existent les vestiges de l’Hôtel des Barres construit par les Templiers, dont une cave ogivale qui servait aux cérémonies initiatiques secrètes.
Leurs possessions s’étendaient dans le quartier du Marais, sur la colline de Belleville où ils avaient "Courtilles" et sur les pentes de Montmartre où ils possédaient des vignes. Rive gauche, ils étaient installés dans le quartier St Marcel et faubourg St Jacques. L’ancien donjon de la Commanderie de Saint-Jean de Latran, dite "Tour Bichat", a été édifié sur la rive gauche par les Templiers vers la fin du XIIème siècle.
"L’entrée principale de la Commanderie s’ouvrait, dit M. le baron de Guilhermy, en face du collège de France. Les bâtiments les plus notables de l’enclos étaient la grange aux dîmes, le logis du Commandeur, la tour, l’église et le cloître" (1855).
La tour fut démolie en 1854 et quelques chapiteaux provenant de cette démolition ont été transportés au Musée de Cluny.
Enrichi lors des Croisades, l'ordre de moines combattants des Templiers fit bâtir à la fin du XIIème siècle un monastère auquel menaient la rue du Temple (1242, rallongée en 1851) et la rue Vieille-du-Temple. La rue des Blancs Manteaux et la rue des Fontaines-du-Temple évoquent également leur proximité.
C’est en 1240, sous le règne de Saint-Louis, qu’au milieu des terres incultes du "marais", ils installent leur enclos, alors délimité par les actuelles rues du Temple, de Bretagne, de Picardie et Béranger.
Les bâtiments sont protégés par un mur de huit mètres de hauteur et de un mètre cinquante d’épaisseur, il est renforcé par des contreforts et flanqué de place en place par des échauguettes.
La grande porte fortifiée précédée d’un pont-levis et renforcée par deux fortes tours rondes donnait accès à l’enclos de la Villeneuve-du-Temple. Elle se trouvait face au débouché actuel de la rue des Fontaines-du-Temple. Une fois passé les écuries et la prison, l’œil embrasait alors de gauche à droite des fermes, l’abreuvoir, l’hôpital, la tour de César, la chapelle, l’entrée des charniers, l’église avec sa rotonde, le cimetière, les cuisines, la Grosse-Tour ou donjon puis le logis du Commandeur.
Le fameux donjon, construit vers 1265 par le Frère Hubert, se trouvait à l’emplacement de la rue Eugène-Spuller, entre l’aile nord de la mairie et la grille du square (ce dernier se trouvant à l’emplacement de l’Hôtel du Grand Prieur).
Le sceau du Temple de Paris présente, sur un champ de lys symbolisant la France, la silhouette du donjon.

La Villeneuve du Temple
Le blason de Paris 3ème est "D'or à la fasce de gueule chargée d'un parchemin d'argent et accosté de deux mascles d'or ; avec en chef une mitre épiscopale de gueule accostée de deux roues dentelées de sable ; et la champagne chargée d'une croix pattée de gueules."
L'Ordre du Temple établit dès avant 1143 une Commanderie, entourée d'un Enclos, lui-même défendu par une tour dite "de César".
A l'intérieur de l'enceinte se trouvait la Tour du Temple : un donjon d'environ 50 mètres de haut, flanquée de 4 tours et d'une 5ème ; dite "petite tour.
L'église du Temple était une réplique gothique de la coupole octogonale du Saint Sépulcre de Jérusalem. Flanquée d'un clocher roman, l'église a été augmentée au XIIIème siècle d'un portail, d'une nef et d'une abside.
Outre l'église et les deux tours, l'enclos renfermait les bâtiments nécessaires à la vie monastique et à celle des laïcs au service de l'ordre : un cloître, des dortoirs, un réfectoire, le bâtiment capitulaire, le bailliage,... , séparés par des cours et entourés de nombreux espaces cultivés.
Au cours du XIIIème siècle, les rois et bien des particuliers mirent leurs trésors en dépôt au Temple. Cette forteresse, éloignée de Paris, accueillit même Philippe le Bel, en 1306, pour le protéger de troubles populaires.
L'enclos du Temple à Paris servit de chef-lieu pour l'Ordre, après l'abandon de Jérusalem par les occidentaux.
Pendant la révolution française, la famille royale fut incarcérée à la Tour du Temple (le 13 août 1792) et Louis XVII le dauphin y mourut le 8 juin 1795. Le donjon risquant de devenir un symbole pour les royalistes, Napoléon par décret du 16 mars 1808 en décida la destruction. En 1811 le donjon avait disparu.
L'église du Temple fut vendue en 1796 avec le cimetière à un particulier qui la fit raser.

L'enclos du Temple
Le chef-lieu de l'ordre, après l'abandon de Jérusalem par les Occidentaux, était Paris.
Le Temple de Paris comprenait de vastes terrains dont la surface équivalait au tiers de la capitale ; il avait été fondé vers 1148, ou d'après Félibien, au retour de la croisade de Louis VII.
Au moment du procès des Templiers, c'est-à-dire en 1307, les bâtiments du Temple à Paris se composaient de la chapelle circulaire primitive du XIIème siècle, qui avait été englobée dans une nef du XIIIème, d'un clocher tenant à cette nef, de bâtiments spacieux pour loger et recevoir les frères hospitaliers.
Mathieu Paris raconte que Henri III, roi d'Angleterre, à son passage à Paris, en 1254, logea au Temple, où s'élevaient de nombreux et magnifiques bâtiments destinés aux chevaliers, lors de la tenue des chapitres généraux, car il ne leur était permis de loger ailleurs. D'après G. Corrozet (Antiquitez de Paris. - 1586, part. 1, p. 108) "Les dépendances du Temple sont entourées de fortes murailles à tourelles et carneaux larges, pour y cheminer deux hommes de front. Là sont plusieurs chapelles et logis en ruines, qui servaient aux congrégations des Templiers, chacun en sa nation... "
En 1306, une année avant l'abolition de l'ordre, le donjon était achevé ; il avait été commencé sous le Commandeur Jean le Turc. Ce donjon consistait en une tour carrée fort élevée, flanquée aux quatre angles de tourelles montant de fond, contenant des escaliers et des guettes. L'étendue, la beauté, la richesse et la force du Temple à Paris, provoquèrent l'accusation portée contre eux.
En effet, l'année précédente, en 1306, le roi Philippe le Bel s'était réfugié au temple pendant les émeutes soulevées contre les faux monnayeurs, et, de cette forteresse, il put attendre sans crainte l'apaisement des fureurs populaires. Il songea dès lors à s'approprier une résidence plus sûre, plus vaste et splendide que n'étaient le Palais et le Louvre.
L'hospitalité magnifique donnée aux princes par les Templiers, possesseurs de richesses considérables, sagement gouvernées, ne pouvait manquer d'exciter la convoitise d'un souverain aussi cupide que l'était Philippe le Bel.
Les derniers chevaliers du Temple qui quittèrent la Palestine revinrent en Occident, possesseurs de 50 000 florins d'or et de richesses mobilières considérables. Ces trésors n'avaient fait que s'accroître dans leurs commanderies par une administration soumise à un contrôle sévère. Le mystère dont s'entouraient les délibérations de l'ordre ne pouvait d'ailleurs qu'exagérer l'opinion que l'on se faisait de leurs biens. dès qu'ils eurent été condamnés et exécutés, Philippe le bel s'installa au Temple.
Quant aux trésors, ils passèrent dans ses mains et dans celles du pape Clément V, complice du roi dans cette inique et scandaleuse procédure.
Plus tard le Temple de Paris et les commanderies de France furent remis aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, puis de Rhodes et de Malte.

La Tour du Temple
La Tour du Temple, à Paris, datait de la fin du XIIIème siècle et avait été achevée en 1306, peu avant la dissolution de l'ordre. Cette tour était sur un plan carré, avec quatre tourelles aux angles, montant de fond. Elle servait de trésor, de dépôts de titres et de prison, comme la plupart de ces donjons appartenant aux établissements des chevaliers du Temple. Cet édifice fut détruit en 1805.

L'Eglise du Temple
Sauval s'exprime ainsi au sujet du Temple : "C'est une église gothique, faite à la semblance du Temple de Jérusalem, accompagnée devant la porte d'un petit porche ou vestibule antique, et enrichi en entrant d'une coupole, dont la voûte est égale à celle du vaisseau, et soutenue sur six gros piliers qui portent des arcades jusqu'au premier étage, et sur autant de pilastres au second, qui s'élèvent jusqu'à l'arrachement de la voûte. Cette coupole est entourée d'une nef, dont la voûte a une élévation pareille à ces arcades. Cette partie d'entrée, qui est l'unique en son espèce que j'ai encore vue en France, en Angleterre et dans les dix-sept provinces, non seulement est majestueuse et magnifique par-dedans, mais encore fait un effet surprenant et plaisant à la vue par dehors."
La rotonde de l'église Sainte-Marie-du-Temple datait de la première moitié du XIIème siècle. Après la sortie des Templiers de la Palestine, cette rotonde fut augmentée du porche, dont parle Sauval, et un peu plus tard de la grande nef. Le bas du clocher datait également du XIIème siècle, et l'étage du beffroi, du commencement du XIIIème siècle. Le Porche était à claire-voie dans la partie supérieure. Cette disposition, adoptée fréquemment pour les cloîtres, produisait ici un effet très pittoresque, ainsi que le remarque Sauval. Il ne faut pas oublier que les fondateurs de l'Ordre du Temple étaient au nombre de neuf (carré de 3), qu'il ne leur fut permis d'ordonner de nouveaux frères qu'après neuf années, et que les nombres 3 et 9 se retrouvent fréquemment dans les chapelles des commanderies. La grande rotonde de Paris possédait à l'intérieur six piliers, et extérieurement douze travées. Son tracé n'avait pu être obtenu donc que par deux triangles équilatéraux se pénétrant.
Sainte-Marie-du-Temple dessinée en coupe par Viollet-le-Duc met en valeur la grande nef, la rotonde et le narthex. Cette coupe fait saisir la disposition originale de ces constructions ajoutées à la rotonde primitive. Au-dessus du porche avec ses claires-voies latérales se trouvent les fenêtres vitrées.
La rotonde englobée avait conservé ses voûtes et son étage supérieur, qui formait saillie extérieurement sur les parois du narthex et de la grande nef.
Les vestiges templiers à Paris
Seuls quelques vestiges épars peuvent encore se reconnaître, telle la partie inférieure d’une tour d’angle de l’ancienne enceinte située entre le 32 de la rue de Picardie et le 73 de la rue Charlot, ou encore des vestiges de l’Hôtel des Barres au 56 de la rue de l’Hôtel de ville ; à cet emplacement, se trouve une cave ogivale à double travée. L’une des clefs de voûte de la première travée porte un blason orné de la croix templière. Une clef de la seconde travée est décorée d’une rosace de feuillages. On prétend qu’il s’agissait d’un lieu secret où se déroulaient des initiations ou des cérémonies réservées à certains dignitaires de l’Ordre. Ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit d’un authentique vestige templier.

Le procès
Le mercredi 20 janvier 1310, la commission entendit le Frère Raynaldus de Tremplayo, curé de l’église du Temple de Paris. Le jeudi 25 février 1310, comparut le Frère servant Jean de Turno, trésorier du Temple de Paris.
Le Ménagier de Paris (un manuscrit médiéval daté de 1393), édité par Jérôme Pichon en 1846 nous apprend que la boucherie du Temple fut établie par les Templiers. Ils transigèrent à ce sujet avec les bouchers de la Porte-Paris en 1182, selon Félibien, mais seulement en 1282 selon Lamarre que je crois avoir été mieux informé. "Elle étoit rue de Braque et se composoit de deux étaux seulement".