Les Templiers de l'Orléanais (Loiret)

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Beaugency



°ACQUEBOUILLE (comm. de FARONVILLE, 45/Loiret, cant. d’Outarville) 45480
Cette ancienne Maison du Temple, dont l'existence est constatée vers le milieu du XIIème siècle, était située à Acquebouille ("Escoboliae") dans la paroisse de Faronville, sur "le vieux chemin à aller d’Orléans à Paris", autrement nommé "La Chaussée". Cette ancienne voie romaine, très droite, croisait au sud d’Acquebouille près de Bazoches ("Basilicae", "halles" ou "marchés couverts") la voie de Sens au Mans et plus au nord, à Juines, celle de Sens à Chartres. On remarque qu’aucune localité importante ne se trouvait et ne se trouve encore sur cette route ; aussi fut-elle presque complètement abandonnée dès le XIIIème siècle. La route de Paris passa dès lors plus à l’ouest (actuelle N20). La Maison du Temple à Acquebouille était membre de la Commanderie Saint-Marc d’°Orléans.
Des lettres de Manassès, évêque d'Orléans, de l'année 1171, nous apprennent que Godefroy Fouquier, Maître des Maisons du Temple en deçà de la mer Méditerranée, concéda, après avoir pris l'avis de ses frères, au seigneur Carduc, clerc du roi et archidiacre de Sainte-Croix, la Maison du Temple à Acquebouille, avec les terres en dépendant, pour en jouir pendant sa vie, moyennant une rente annuelle de trente sols parisis (1 sou parisis=15 deniers). Il était dit que, à la mort de seigneur Carduc, les Templiers rentreraient en possession de cette Maison et profiteraient de toutes les améliorations qui y auraient été faites. Il y avait au XIIème siècle une léproserie sur "le chemin chaussé" ("quemdam bordellum leprosorum, qui erat super cheminum chausatum"), à Acquebouille.

°ARTENAIS (45/Loiret, arr. Orléans)
Voir °Bucy-le-Roi.

°AUTRY-LE-CHATEL (45/Loiret) 45500
L'origine d'Autry-le-Châtel remonterait au IIIème ou IVème siècle de notre ère, Autry serait issu de "Autriacus" ou "Altéracus". En 1800, un lexicographe, Claude Boiste donne comme nom originaire d'Autry, l'accusatif latin "Altriacum". En 1531, dans un livre intitulé "les coutumes anciennes de Lorris, des baillages et prévôtés de Montargis le Franc" on trouve écrit Aultry-le-Chastel, Aultry-la-ville ou Aultruy. Autry-le-Châtel, petit village du Berry, se situe à la limite de la Sologne et du Pays fort, à l'ouest de Châtillon-sur-Loire. La commune est traversée par une petite rivière appelée Notre-Heure. Ses eaux claires ont fait jadis tourner les roues de multiples moulins. Le Vieux Château datant du XIIème siècle, qui fut démantelé par Louis VI, le Gros, a conservé son porche d'entrée (ci-contre) tout en vieilles pierres. Une Commanderie templière aurait existé à Autry-le-Châtel.

°BEAUGENCY (45/Loiret, arr. Orléans) 45190
Le pont de Beaugency, qui tient son nom d’un domaine rural gallo-romain Balgentiacus, permettait de franchir la Loire dès le XIIème siècle. A l'angle de la rue du Puits de l'Ange et de la rue du Traîneau, la Maison des Templiers (XIIème siècle) possède d'intéressantes baies romanes. Elle est contemporaine du porche de l'église abbatiale. Ce bâtiment est le plus ancien édifice civil de la ville. On y accède facilement en se garant place Saint-Firmin. La Maison du Temple de Beaugency était membre de la Commanderie Saint-Marc d'°Orléans et en dépendaient les possessions templières : °La Vilette et °Le Mont-de-Cravant. Le titre le plus ancien dans lequel il soit question de la Maison du Temple de Beaugency est une charte de Simon, seigneur de Beaugency, relative à un droit de botage (droit sur le vin vendu en tonneau) et de tavernage (droit sur le vin vendu en taverne) que celui-ci voulait exercer sur ceux qui demeuraient dans la Maison des Frères du Temple et sur une vigne qu'ils avaient à l'Orme de Saint-Pierre.
Les Templiers tenaient de la bienfaisance des seigneurs de Beaugency le droit de prendre chaque année dans les prés de Chaumont deux charretées de foin de six bœufs ; sur le moulin de Choliau, vingt mines (1 mine=324g) de froment et cinq sols sur le péage de la Loire. Le seigneur Simon racheta, en 1233, ces diverses rentes, en leur donnant en échange 55 sols parisis tous les ans sur le festage (droit dû au seigneur sur chaque maison) de Beaugency. Il y avait également un Hôtel-Dieu et une maladrerie à Beaugency.

°BOU (45/Loiret, arr. Orléans) 45430
C'était un hôpital que les Templiers possédaient à Bou près de Mardié sur les bords de Loire et qu'ils avaient fondé vers le milieu du XIIème siècle. Des lettres de Mannassès, évêque d'Orléans, de l'an 1154, révèlent que, à la prière des Chevaliers du Temple, Archembaud Gobib et son frère leur ont donné une Maison à Bou pour servir de refuge aux pauvres infirmes que les Templiers devaient secourir. Cet établissement de Bou, qui dépendait de la Commanderie Saint-Marc d'°Orléans, semble avoir disparu au XIIIème siècle.

°BUCY-LE-ROI (45/Loiret, arr. Orléans, cant. Artenais) 45410
Bucy se trouve à l'est de la Croix-Briquet où la route d'Orléans à Chartres (chemin de César) se sépare de l'axe Orléans-Paris (actuelle RN20). Le Temple de Bucy a été aussi appelé le Temple d'Artenay parce qu'il dépendait autrefois de cette paroisse. Membre de la Commanderie Saint-Marc d'°Orléans, c'est une Maison qui fut fondée au commencement du XIIIème siècle. Des lettres du mois de janvier 1235, de l'archidiacre d'Orléans, nous enseignent que Guillaume de Bernode, chevalier, sa femme et sa mère ont amorti le fief qu'ils avaient dans cent arpents de terre à Bucy, légués à la Maison de la Chevalerie du Temple d'°Orléans par feu Roger d'Herblay, de Airebleio. Au mois de février de la même année, pareil amortissement fut accordé par Guillaume Moinehart, chevalier, pour le même domaine concédé aux Templiers et quatre arpents de bois situés à Hérici, comme dépendant du fief de Moinehart. °Chaumont était une ancienne dépendance du Temple de Bucy.

°CHAUMONT (comm. TRINAY, 45/Loiret, arr. Orléans, cant. Artenay) 45410
Ancienne dépendance du Temple de °Bucy-le-Roy, c'était un petit domaine situé dans la paroisse de Trinay, sur le chemin allant à Artenay.

°GIEN (45/Loiret) 45500
Ville très ancienne, édifiée autour d'une forteresse, puis d'un château qui domine la Loire, Gien est située en un point très central de la France, à égale distance de Quimper et de Strasbourg, de Dunkerque et de Toulouse. "Qui tient Gien, surveille Berry, Bourgogne, Gâtinais, Orléanais". Port important sur le grand fleuve, Gien fut, de tous temps, une cité commerçante et guerrière. Un premier pont en bois fut construit sur la Loire par les Romains. Sa "foire des Cours" fondée en 581, par le roi Gontran, d'Orléans, est la doyenne des foires de France. La construction d'une forteresse avec de nombreuses fortifications (pas moins de 4 enceintes, aujourd'hui disparues) pour défendre la ville, attire la population en quête d'une protection. Mais cette ascension donne lieu à des rivalités entre seigneurs puis à des guerres, auxquelles de roi Philippe Auguste met fin. Cette intervention royale vaut à la ville de Gien d'être incorporée à la Couronne en 1199. En 1225, Louis VIII affranchit la ville qui, à partir de cette date, devint commune libre. Sous Saint-Louis, un pont en pierre remplace en 1246 le passage à gué initialement composé de 13 arches. "Le Temple" de Gien a été construit avant 1312.

°LA BOTTIERE (comm. SCEAUX-DU-GATINAIS, 45/Loiret) 45490
Nichée dans la vallée du Fusain, Sceaux du Gâtinais, au sud-ouest de Château-Landon, est la ville d'eau antique d'Aquis Segeste qui faisait partie des cinquante deux villes d'eau de l'empire romain connues par la table de Peutinger (IVème siècle). Le Chemin de César ou Route de Sens passait à proximité de Sceaux-du-Gâtinais. Au lieu dit La Rivière, s'étend le site archéologique de la ville d'Aquis Segeste. La qualité des eaux est celle que l'on attribue à la déesse locale Segeta : la fécondité. Le Temple de La Bottière au nord-ouest de Sceaux-du-Gâtinais (par la D841) était membre de la Commanderie de °Chalou-Saint-Aignan, au sud d’Etampes. Sur la carte de Cassini, le lieu-dit s'appelle "La Botterie" et sur la carte Michelin "La Bottière". Le Temple de La Botterie, dans la paroisse de Sceaux, était situé sur le chemin qui, juste avant La Bottière, conduit à droite vers Le Ponceau, et consistait en une maison et 60 arpents de terre.
Des pierres de taille, seuls vestiges de la commanderie, furent trouvés à proximité dans les bois et friches au bord du Fusain. Des souterrains parcourent le sous-sol de La Bottière principalement en direction de Château-Landon. Près de Mondreville, juste après Pilvernier, la ferme de "La Curée" serait d'origine templière. Une statuette templière y fut d'ailleurs trouvée par l'ancien propriétaire. Voir °Le Perray.

°LA BOVRIE (comm. MEUNG-SUR-LOIRE, 45/Loiret) 45130
C’est le nom donné à une ferme située dans ladite paroisse de Saint-Pierre de Meung qui dépendait de la Maison du Temple de °Meung-sur-Loire.

°LA GABELLIERE (comm. LA CHAPELLE-SAINT-MESMIN, 45/Loiret, arr. Orléans) 45480
C’était un fief situé dans la paroisse de La Chapelle Saint-Mesmin, sur le chemin conduisant de la Maison Rouge à La Gabellière. Les Templiers d’°Orléans permettaient, en 1274, à Herbert de La Gabellière, d’extraire des pierres des carrières de leur fief, à la condition qu’il leur paierait une rente de neuf muids de grains, moitié froment, moitié avoine et 40 sols par an. Le muid est une ancienne mesure de volume qui servait à mesurer les matières sèches (1 hectolitre = 0,504 muid).

°LA VILLETTE (comm. CRAVANT, 45/Loiret) 45190
La route Blois-Paris à travers la Beauce, raccourci ("compendium") qui évitait le passage par °Orléans, croisait la route °Meung-sur-Loire–Vendôme dans la localité celtique de Cravant ("Cravantum"). De Blois, on joignait Seris, Cravant, Baccon puis Saint-Péravy-la-Colombe. Le petit domaine seigneurial de La Villette, situé à l'ouest de Cravant, dépendait du Temple de °Beaugency. Il se composait d’une ferme et de cinquante arpents de terre. Raoul, seigneur de Beaugency, avait amorti, par ses lettres du mois de mai 1256, les terres que les Templiers possédaient à La Villette, et qui relevaient de son fief, sous la condition qu’ils célébreraient, après sa mort, son anniversaire et celui de sa femme, chaque année, le lendemain de la fête de l’Assomption. Les Templiers possédaient également °Le Mont-de-Cravant, plus près de Proilly que de Cravant.

°LE MONT-DE-CRAVANT (comm. PROILLY, 45/Loiret) 45500
La route Blois-Paris à travers la Beauce, raccourci (compendium) qui évitait le passage par °Orléans, croisait la route °Meung-sur-Loire–Vendôme dans la localité celtique de Cravant. De Blois, on joignait Seris, Cravant, Baccon puis St-Péravy-la-Colombe. Cette autre dépendance du Temple de °Beaugency que l’on désignait aussi par le nom de "Temple de Proilly" était plus rapprochée de ce dernier village que de celui de Cravant où les Templiers possédaient déjà le petit domaine de °La Villette. E. Mannier a trouvé des lettres de H., évêque d’Orléans, de l’année 1199, portant qu’un seigneur, du nom de Henri de la porte, a donné à Dieu et aux frères de la chevalerie du Temple, avec le consentement de son fils Robert, sa terre située au Mont-de-Cravant.

°MEUNG-SUR-LOIRE (45/Loiret) 45130
Meung-sur-Loire ("Magdunum", localité celtique) était situé sur la voie d’Orléans à Tours par la rive droite. La voie de Meung-sur-Loire à Bourges franchissait la Loire au moyen d’un bac ou d’un pont de bateaux. Le pont de Meung fut construit sur la Loire entre 1207 et 1221. Au nord se greffaient la voie de Meung-sur-Loire à Châteaudun dite "chemin de César" ou "chaussée romaine" ainsi que celle de Meung-sur-Loire à Vendôme. La Commanderie Saint-Marc d’°Orléans possédait à Meung-sur-Loire deux maisons : l’une nommée la Croix-Blanche, dans la rue de ce nom, et l’autre située devant l’église Saint-Pierre. Cette dernière avait été vendue par le doyen et le chapitre de ladite église de Meung-sur-Loire à Guy de Basinville, Maître du Temple, dans les possessions cismaritimes, pour le prix de 140 livres parisis, ainsi que le constate la charte d’acquisition faite à Meung en 1254, dans l’octave de la fête de Saint-Liphart, au mois de juin, et confirmée par Robert, évêque d’°Orléans, le 9 décembre de la même année. La ferme de °La Bovrie dépendait de Meung-sur-Loire.

°MIGNERES (45/Loiret) 45490
Le Temple de Mignères, sous la dépendance de °Chalou-Saint-Aignan, était situé au lieu-dit "Le Temple", à une demi-lieue de Mignères, à droite de la route de Montargis à Sceaux, ce petit domaine était composé d'une maison et d'une cinquantaine d'arpents de terre. A la Révolution, la maison n'existait plus. On a trouvé à Mignères les traces d'un aqueduc romain.

°MONTBOUY (45/Loiret, arr. Montargis, canton Chatillon-sur-Loire) 45230
Origine du nom : Mont Bovis (montagne du boeuf) car une légende prétend qu'un boeuf enchanté gardait un trésor dans des ruines. Il y avait une commanderie des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. La voie directe d’Orléans à Auxerre atteignait Montbouy où elle franchissait le Loing. On sait que Montbouy était un lieu de pèlerinage gallo-romain très important : il existe encore sur le territoire de cette commune (à Chennevières) un amphithéâtre très bien conservé. Le sel provenant du Croisic était transporté par bateaux jusqu’à Châteauneuf puis on le convoyait en Bourgogne par cette route dite "chemin du Sel". L'ancienne Commanderie du Temple reste sans documents antérieurs à 1312. On sait seulement que Jean de THARA était en 1307, lorsqu'il fut arrêté, "preceptor" de la maison du Temple de Montbouy. Devenu responsable de la maison du Temple de Montbouy, il avait eu à recevoir dans l'ordre, en la chapelle de la maison du Temple de Chambeugle, les frères Pierre de CLERMONT et Jacques de VlLPARlSlS en 1300 et 1302, en présence des frères Guillaume LE PARIER, Henri BOLARD, Jean PEYNET et Hugues DAVID, prêtres, d'une part, et Mathieu de TELLEY, Pierre de LONSO, Daniel de PARISIS, prêtres d'autre part.

°MONTEREAU-EN-GATINAIS ou MONTEREAU-LES-SAUTEUX (45/Loiret) 45260
Un petit monastère serait à l'origine du nom de ce lieu : le monastère de Chaumontois. Ce nom commun est devenu nom de lieu. En l'an 900, Montereau portait le nom de "Monasteriolum". En 1180, il en vint à s'appeler "Monsteriola", puis en 1219, "Monsterello" et enfin "Monstéral". Cette petite commune compta quatre châteaux principaux : le château de la Mothe (ou la Motte ?), le château de l'Etang Rouge, le château de la Chaîne ou du Chesnoy et le château de Courpalet, domaine (cortem) des pieux (pal, palis), clôture faite de pieux. Blanche de Castille, mère de Louis IX (Saint-Louis) affectionnait particulièrement Courpalet et y venait régulièrement, jusqu'au décès de son mari, Louis VIII le Lion. Le château de l'Etang Rouge est un nom récent: il s'appelait auparavant La Fortinière. Louis VII en fit donation aux Templiers vers 1155/60 : ils l'appelèrent Le Viverot. En 1310, ce domaine passa aux Hospitaliers.

°NIBELLE (45/Loiret) 45340
A 100 Km au sud de Paris et à 40 Km d'Orléans, Nibelle est desservi par la départementale D30, entre Pithiviers et Sully-sur-Loire. Situé sur la ligne de partage des eaux entre le bassin de la Seine et celui de la Loire, traversé par le Méridien de Paris, le village de Nibelle qui a la chance d’être situé en lisière de la forêt d’Orléans, a développé une activité très importante de poterie. L'église fut construite sous le règne de Louis VI dans le style roman local et fut placée sous la protection de saint Sulpice, évêque de Bourges. La commune très boisée est dominée par les 171 m de la butte des Caillettes, point culminant de la forêt d'Orléans. Une rue des Templiers mène à la forêt vers un lieu-dit "Les Templiers" près du bois de la Cave. La Rimarde, qui avec l'Oeuf forme l'Essonne, y prend sa source et traverse la campagne, les bocages et le bourg par des méandres qu'elle y dessine parmi de nombreux étangs. Près de la source de la Rimarde entre les deux étangs se trouve une cave en forme de croix. A noter également près de Nibelle sur la commune de Neploy un lieu-dit "Croix Rouge" en direction de Montliard.

°ORLEANS (45/Loiret) 45000
En cette ville, l'Ordre du Temple possédait La Commanderie de Saint-Marc située approximativement à l'emplacement actuel de l’église du même nom.
Voie principale du faubourg de ce nom, situé à l'est de la ville, la rue Saint-Marc doit son appellation à une antique église dont l'origine remonte au IVème siècle. Edifié dans les bois qui, à cette époque, entouraient la partie septentrionale d'Orléans, ce temple chrétien eut pour auteur Saint Alixte (345). En 1154, Louis VII ramenait de Terre Sainte douze Chevaliers de Saint-Lazare qu'il installait en son château de Boigny. L'accompagnaient également des Chevaliers du Temple qui s'installèrent à Saint-Marc dès 1148. Ce fut d'eux que l'église Saint-Marc reçut le nom de Commanderie, comme on le voit sur plusieurs titres. En 1171 la maison principale du Temple se trouvait à Saint-Marc. Un acte qui porte cette date fait figurer un frère de l'Ordre qui s'en déclarait le commandeur ou maître : "Simo gallus tunc sancti Marci templi magister". La maison du Temple touchait l'église Saint-Marc dont la cure était sous le patronage et à la collation (=qui avait en charge sa redevance) du Commandeur. Les Maîtres de l'Ordre du Temple de Saint-Marc d'Orléans furent : Frère Simon Lecoq (1171), Frère Gervais du Plessis (1207), Frère Gaudefroy (1226), Frère Hilaire (1259) et Frère du Hainne (1282).
La Commanderie de Saint-Marc avait son siège, rue de Bourgogne, n°218. Cette Commanderie devait être relativement importante, ses possessions, droits et autres privilèges ‚ tant nombreux. Etaient "membres" de la Commanderie Saint-Marc : °La Gabellière, °Bou, °Bucy-le-Roy, °Chaumont, °Acquebouille, °Beaugency, °La Villette, °Le Mont-de-Cravant, °Meung-sur-Loire, °La Bovrie, °Villiers-le-Temple, °Saugirard, °Villeloup, °Saint-Cyr-Semblecy, °Saint-Romain, °Gien, °Montbouy et °Rouvray-Sainte-Croix.
Dans le procès des Templiers, le prêtre Réginald de Pruino, preceptor de la maison du Temple d'Orléans est cité. Le mardi 7 avril 1310 comparut Frère Renaud de Provins, autrefois précepteur de la Maison d’Orléans. En 1313, quand les Hospitaliers entrèrent en possession de l'importante Commanderie de Saint-Marc, elle était en ruines ; seule une maison de vigneron était intacte. Un tremblement de terre secoua Orléans en 1316. Les Orléanais ont peut être aussi détruit ces bâtiments à l'approche du prince de Galles en 1359. Rue Saint-Marc, rue de la Barrière Saint-Marc, rue du Champ Saint-Marc sont autant de noms de rues qui évoquent la Commanderie de Saint-Marc, aujourd’hui disparue. Non loin de La Barrière Saint-Marc, une source ou fontaine d’estive ("ad fontem estivum", charte de 1185) alimentait un aqueduc qui aboutissait dans la ville gallo-romaine de "Cenabum" (Orléans). Elle était placée sous la protection d’Acionna, divinité féminine dont le nom a survécu dans celui de l’Essonne.

°RAMOULU (45/Loiret, canton Malesherbes) 45300
Au nombre des domaines que Louis VII octroya au Temple se trouvait aussi une terre dite Ramolu (Ramoulu), qui fut rattachée à la Commanderie d’Etampes. Dans le canton de Malesherbes, à 6 Km au nord-est de Pithiviers, la Maison des Templiers de Ramoulu dépendait plus précisément de la Commanderie de °Chalou-Saint-Aignan. Ramoulu est une des communes situées sur la méridienne verte.

°ROUVRAY-SAINTE-CROIX (45/Loiret) 45310
La voie de Blois à Paris à travers la Beauce, raccourci qui évitait les passages par Orléans, passait à proximité de Rouvray-Sainte-Croix, "Roburetum", lieu planté de chênes rouvres. Le domaine de Rouvray-Sainte-Croix, près de Patay, était un des plus anciens membres de la Commanderie Saint-Marc à °Orléans. Il se composait d’une ferme avec des terres et des rentes seigneuriales qu’un seigneur du lieu avait données aux Templiers au commencement du XIIIème siècle. Il existe encore une charte de Manassès – évêque d’°Orléans – de l’année 1220, par laquelle il est dit que Robert de Rouvray avait donné, en sa présence, aux frères du Temple de Saint-Marc d’°Orléans, douze mines d’hivernage (blé qui ne se sème qu’en hiver) et autant d’avoine à prendre à la Saint-Rémi de chaque année, sur sa terre de Rouvray, seize deniers de cens, avec la justice au Bonnel, et douze autres deniers au champ nommé "la Pierre prenant le Lièvre". Après 1312, la quasi-totalité de ces biens revint aux Chevaliers de Saint-Jean.

°SAINT-ROMAIN (comm. de GIEN, 45/Loiret) 45500
Gien est une petite ville d'origine ancienne, elle se situait alors sur le site de Gien le Vieux (vestiges gallo-romains) qui fut détruit à l'époque des Invasions Normandes. Un premier pont en bois fut construit par les Romains. Une nouvelle agglomération médiévale se forme autour de la forteresse élevée (sur l'emplacement du château actuel) par Charlemagne à la fin du VIIIème siècle. En 1199, à la suite de cette intervention royale, le Comté et la ville de Gien sont incorporés à la Couronne. La ville devenue royale Louis IX s'efforce d'enrichir la ville en confirmant ses privilèges économiques mais aussi en facilitant l'édification d'un pont de pierre, achevé en 1246. Au nord-est de Gien, vers les Grands Bois, en direction de La Bussière, la Maison du Temple de Saint-Romain était située au hameau de ce nom, paroisse de Gien-le-Vieux.

°VILLIERS-LE-TEMPLE (comm. d’ EPIEDS-EN-BEAUCE, 45/Loiret) 45130
L’établissement que les Templiers détenaient là était une ferme nommée la "Ferme de Villiers-le-Temple", située sur le chemin d’Epieds-en-Beauce à Saintry, qui se composait d’environ 300 arpents de terre. Les souterrains découverts à Epieds-en-Beauce ne datent pas des Templiers mais de la fin du XVème siècle. Epieds-en-Beauce se trouve sur la route d'Orléans au Mans; cette route croisait l'Ancien Chemin de Paris à Blois plus à l'est, à Coulmiers.