Les Commanderies du Nord Pas-de-Calais

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Douai



Nord

°AVESNES-LE-SEC (59/nord, arr. Valenciennes, cant. de Bouchain) 59296
Cette commune tire son nom, soit de "avena" qui signifie "terre produisant de l'avoine'', soit de "avisna", un mot d'origine inconnue et que l'on rencontre dès le VIIIème siècle dans le nord. La Commanderie d'Avesnes-le-Sec est implantée entre le Bois d'Avesnes et le chemin de Valenciennes ainsi que le montre la carte de Cassini.

°BEAULIEU (comm. de VALENCIENNES, 59/nord) 59300
Les Templiers s'établirent autour de la double Commanderie de °Valenciennes et Beaulieu.

°CAESTRE (59/nord) 59190
On trouve une première mention de cette localité en 1216 lorsque celle ci s’appelle "Castre", tirant son nom de "castrum" qui signifie "forteresse". Située à la jonction des voies romaines reliant Cassel à Arras (62) et Cassel à Tournai (Belgique), Caëstre remonte à l’époque gallo-romaine, son nom rappelant probablement un ouvrage militaire destiné à protéger ces routes stratégiques. "Sur l'ancien chemin de Caëstre à Eecke qui coupe le chemin de Lille à Dunkerque se situaient les bâtiments d'une importante Commanderie, dont le supérieur avait la haute, basse et moyenne justice. Les possessions étaient très importantes. C'est à la fin du XIIème Siècle que fur fondée la Commanderie de Eecke. Par la suite, les Hospitaliers la laissèrent à l'abandon pendant près de 2 siècles. Sous la maîtrise de Louis de Lavallée Passée, au XVIème Siècle, elle fut séparée de celle de Slype en Belgique et fur donnée, en 1550, à Georges de Courtignon qui en devint le premier commandeur hospitalier. On peut encore visiter cette grande ferme dont les parties datant du XVIème Siècle, construites par le chevalier Louis de Start, sont en brique comme on en trouve beaucoup dans la région. On y reconnaît le style particulier des constructions hospitalières par la frise séparant la toiture des murs extérieurs. Les caves et certaines parties des bâtiments de la ferme sont de l'époque templière." De l'or, de l'argent et des documents seraient cachés dans la Commanderie régionale pour les Flandres de Caëstre ; celles d'°Ypres et de °Saint-Léger en dépendaient. Le lieu-dit "Rouge Croix" au sud-est de Caëstre est sur le chemin de la Commanderie.

°COBRIEUX (59/nord, arr. Lille, cant. Cysoing) 59830
La première mention de Cobrieux est "Cobria" en 1179 dans une bulle papale. Ce village est situé à 4 Km au sud de Cysoing, au bord d'un petit ruisseau qui se jette dans la Marque. En 1226, le seigneur de Cobrieux donna son fief à l'Ordre des Templiers qui y établit une Commanderie. Au sud-est de Lille, il ne reste de la Commanderie fondée en 1226 par Amaury de Cobrieux que la "Ferme du Temple" de Cobrieux ainsi que le "Cense du Temple" près de Bachy à l'est de Cobrieux visible sur la carte de Cassini. Le château a disparu. Celle-ci fut donnée, en 1312, à la Commanderie °Haute-Avesnes de l'Ordre de Malte, près d'Arras.

°DOUAI (59/nord) 59500
Fondée en 1155, grâce à une donation du comte de Flandre Thierry d'Alsace, la Maison des Templiers de Douai ou "Maison de Notre-Dame" fut occupée par les Templiers d'Arras dont elle dépendait. Son fils Philippe, à la demande de son neveu Baudouin d'Alsace, commandeur de la baillie des Maisons du Temple en Flandre, donna à la Maison de Douai tous les fiefs qui relevaient du château.
Robert, seigneur d’Attiches, et dame Gillotte, sa femme, fondent une chapelle dans l’église du Temple de Douai au mois de novembre 1206 ; ils demandent leur "chimetière à Notre-Dame-du-Temple de Douay, requièrent les oraisons et les biens faits des maisons deçà mer et delà mer ; et puis ces oraisons requises, ils deviennent Confrères du Temple et jurent à Warder et à tenir le droit du dit Temple". Précepteurs du Temple :
1210 : Frère Robert, magister Templi de Duaco.
1296 : Frère Jean de Honnechies.
1307 : Frère Dénis de le Gorghe.
"L'an 1307, le 13 octobre, vers sept heures du matin, nous apprîmes que les frères de l'ordre de la milice du Temple, tant de la maison de Notre-Dame que de celle de Saint Samson, avaient été pris par le bailli de Douai, son lieutenant et ses sergents, et conduits prisonniers à la vieille tour. Le samedi veille de St.-Amé (18 octobre 1309), monseigneur Gérard, évêque d'Arras, arriva à Douai pour informer contre les frères de la milice du Temple. Il fixa l'instruction de cette affaire au vingt du même mois, à une heure, dans la basse cour du château. Peu après les sergens du bailli de Douai amenèrent par-devant le tribunal les frères de la milice du Temple, savoir : (…); tous de la maison de Notre-Dame ; (…). De la maison de St.-Samson : Hugues de Coligny, du comté de Bourgogne ; Jean Piau, du pays d'Artois ; Jean Potin, du même pays, et Jacques le Félon, de la banlieue de Douai. Le 21 octobre, le tribunal assemblé fit venir frère Hugues de Coligny, maître de la maison du Temple de St.-Samson, lequel, après avoir serment prêté, interrogé sur les quatre premiers articles du reniements du Christ, nia tout leur contenu." (père Wautier, inquisiteur de l'Ordre de Saint Dominique). Les Templiers de Douai sortirent de prison en 1309 et furent ainsi mis à l'abri des tortures réservées à leurs confrères. Ni les registres de l'hôtel de ville, ni le livre d'argent du chapitre de Saint-Amé où l'on notait tous les faits intéressants la ville de Douai (hérésies, sortilèges, etc.), ne disent mot de leur supplice. La Commanderie de Douai, maison relativement importante dépendante de celle d'°Arras, supervisait °Dourges et °Noyelles.

°EECKE (59/nord) 59114
Voir °Caëstre.

°LE TEMPLE-DE-LA-HAIE (comm. de LOMME, 59/nord, arr. Lille, canton Haubourdin) 59160
La Maison du Temple de Le Temple-de-la-Haie, est située au lieu-dit "Le Temple" au cœur des marais de la Deûle, au sud-est de Lommé dans la banlieue lilloise en direction de Dunkerque. Sur la carte de Cassini, plusieurs moulins figurent dans l'environnement immédiat de la Commanderie.

°LILLE (59/nord) 59800
Les rives de la Deûle sont régulièrement habitées à partir de la fin de la préhistoire. Au IXème siècle, "Isla" (ou "Insula") est, sans doute, uniquement composée d'une zone d'habitat et d'un port, que l'on situe vers l'îlot Comtesse. À la fin du Xème siècle, Lille n'est pas encore une ville mais, elle grossit déjà aux dépens de ses voisines : Fins, Wazemmes et Esquermes. Lieu de pouvoir, avec la résidence des comtes de Flandre, on y frappe la moneta islense, la "monnaie de Lille". Au milieu du XIIIème siècle, le grand marché régional se tient à Lille avec la foire annuelle. On y vend et on y achète les produits agricoles d'un plat-pays très riche. La draperie est au Moyen Âge la première activité de Lille avec le commerce. Près de la Grand'Place de Lille, les Templiers fondèrent une Maison de leur Ordre. En 1572, sur les ruines de la Maison des Templiers, fut édifié l'Hôtel de Beaurepaire sis 4, rue Saint Etienne. Ce bâtiment servit entre autres de relais pour les pèlerins sur la route de Saint Jacques de Compostelle, d'où le nom donné à l'actuel restaurant "Le Compostelle", qui fait partie des Châteaux & Hôtels de France. Dans la banlieue ouest de Lille près de la Deule, Les Templiers avaient installé leur Commanderie nommée °Le Temple-de-la-Haie sur la commune de Lommé.
Voir également °Cobrieux.

°SAINT-AUBIN (59/nord, canton Avesnes-sur-Helpe) 59440
Au nord d'Avesnes par la D121, le joli village de Saint-Aubin formait avec Dourlers une seule commune jusqu'en 1725. Au XIIème siècle, il fut lié à l'abbaye d'Hautmont et aux seigneurs d'Avesnes. Gautier d'Avesnes y avait un manoir, on appelle aujourd'hui ce qu'il reste du château "la Cense du Temple". Le lieu passa aux mains des Templiers au XIIIème siècle puis aux chevaliers de Malte jusqu'au début XIVème. L'église possède une tour carrée en maçonnerie massive du XVème siècle, elle servait pour la défense du village, le clocher date de 1500. Le cimetière était également fortifié, on y trouve une chapelle dans laquelle il y a "un Christ aux liens" du XVIème, semblable à celui de Sémeries.

°TOILLON (comm. LE FAVRIL, 59/nord, arr. Avesnes, canton Landrecies) 59550
Sous l'Antiquité, le village est déjà connu, mais sous le nom de "Montiniacum" (domaine de Montinius). Ce n'est qu'au XIIème siècle qu'un habitat stable se fixe sur le terrain du village actuel. On trouve une première mention de ce village en 1131 lorsque celui-ci s'appelle "Faveriis", tirant son nom de "faba" qui signifie "fève". Le territoire du Favril parait avoir été consacré dans l'origine à la culture des faveroliés ou petite fèves, Faberoloe. Au sud du Favril (D316), figurent sur la carte de Cassini "Les Censes du Temple" à l'est du Bois du Toillon. Les fermes du Temple-d'en-Bas et du Temple-d'en-Haut évoquent une appartenance templière.

°VALENCIENNES (59/nord) 59300
Les Templiers s'établirent autour de la double Commanderie de Valenciennes et °Beaulieu.



Pas-de-Calais

°ARRAS (62/Pas-de-Calais) 62000
Gilotte, femme de Robert d'Attichy, devint en 1297, sœur du Temple - le mot est transcrit - -dans la Maison d'Arras. Il existe de nombreux autres cas, mais on peut se demander si ces femmes furent de véritables templières. A Arras, les soldats envahirent la Maison du Temple, et égorgèrent la moitié des personnes qui s’y trouvaient ; d’autres Frères furent appréhendés et conduits dans les prisons de Paris. Bove (souterrains) Le terme "bove" s'est imposé peu à peu à Arras pour parler des carrières d'extraction de pierre, surtout depuis l'ouverture en 1982 d'un circuit souterrain sous la place des Héros ouvert au public. Ce nom apparu au XIIème siècle en ancien français figurait encore dans les dictionnaires usuels du début du siècle. Les boves sont une caractéristique des villes construites sur des plateaux crayeux. A Arras, les plus anciennes remontent à l'époque romaine. Sous la vielle ville, elles s'échelonnent du IXème au XIVème siècles. Les plus importantes carrières se situent aux abords de la route de Cambrais, de l'avenue Lobbedez et de la rue du Temple et remontent aux XVIIème et XVIIIème siècles.

°BERCK-PLAGE (comm. CONCHIL-LE-TEMPLE, 62/Pas-de-Calais, cant. Montreuil-sur-Mer) 62600
Voir °Conchil-le-Temple.

°BLAIRVILLE (62/Pas-de-Calais, arr. Arras, cant. Beaumetz-les-Loges) 62173
La Commanderie de Blairville était implantée au sud d'Arras entre les routes de Doulens et de Bapaume.

°CAMPAGNE-LES-HESDIN (62/Pas-de-Calais, arr. de Montreuil-sur-Mer) 62870
La "chaussée de Brunehaut" (trait vertical) passe légèrement à l'ouest de la Commanderie de Campagne-lès-Hesdin qui portait jadis le nom de Campagne-lès-St André comme indiqué sur la carte de Cassini. Les Commanderies de Campagne-lès-Hesdin et de Loison-sur-Créquoise, Waben, Conchil-le-Temple entourent celle de Montreuil-sur-Mer. De la Commanderie majeure °Waben, rattachée à la Commanderie régionale °Doullens, dépendaient : °Gaurbermond, °Loison-sur-Créquoise, °Campagne-lès-Hesdin, °Forest et °Bellinval.

°CONCHIL-LE-TEMPLE (62/Pas-de-Calais, cant. Montreuil-sur-Mer) 62600
Le village de Conchil-le-Temple est situé à la limite sud-ouest du Pas de Calais, près de la rivière Authie qui fait frontière avec le département de la Somme. L'Authie se jette dans la mer toute proche en formant une large baie. Hariulfe mentionne Conchil ("Concilium") parmi les possessions de l'abbaye de Saint-Riquier au IXème siècle. La Maison que l'on appelait "Le Temple-lez-Waben" (ou "Le Temple-sur-l'Authie") se trouvait au lieu nommé "La Commanderie". Elle était située entre deux chemins dont l'un conduisait à Waben et l'autre à Montreuil-sur-Mer ; c'est là que résidaient en 1307 les Templiers Raoul de Monteswis et Eudes d'Écuires qui furent arrêtés à °Montreuil-sur-Mer et brûlés vifs. Lorsque les Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem succédèrent aux Templiers, la Commanderie du Temple réunie à celle de °Loison-sur-Créquoise, était riche de 60 journaux de terres labourables et de 124 journaux de bois divisés en deux parties : le bois de la Servelle (99 jx) et le "bois du Temple" (25 jx). Il y avait un moulin et un four banal avec des rentes qui rapportaient environ 54 livres. En 1406, un titre de famille mentionne Conchy-les-Waben. De la Commanderie majeure °Waben, rattachée à la Commanderie régionale °Doullens, dépendaient : °Gaurbermond, °Loison-sur-Créquoise, °Campagne-lès-Hesdin, °Forest et °Bellinval. De °Bellinval dépendait la Commanderie d’°Aimon.

°COURBERMONT (comm. d' ERGNY, 62/Pas-de-Calais, arr. Montreuil, cant. des Hucqueliers) 62650
Au nord d'Ergny, l'ancienne Commanderie des Templiers était localisée au hameau de Courbermont.

°DIVION (62/Pas-de-Calais) 62460
Non loin d’Houdain était un endroit appelé Divium, parce que deux chemins "Duse vix" s’y rencontraient : La Grande Chaussée Romaine "Via Cosquaéra" de Thérouanne à Arras et la Voie Militaire de second Ordre "Via Terrera" de Saint Pol à estaires. Le mot latin Divium s’est francisé et après avoir été DOVIS au XIème siècle et DOVIUM au XIIIème siècle il est devenu DIVION. On peut lire dans le récit de l’Abbé Ed. BOURGOIS que le village de DIVION, qui a un terrain très accidenté, est bâti dans une vallée profonde. Des hauteurs qui le couronnent, La vue s’étend au loin et le spectacle qui s’offre aux regards est instructif et de toute beauté. En effet, disait-il : "gravissons la colline qui sépare DIVION de CALONNE RICOUART, arrêtons-nous un instant, et jetons un coup d’œil sur le panorama qui se déroule sous nos yeux. Il en vaut la peine car le pays est pittoresque". Nous avons vers l’est, la ligne des monts d’Houdain qui, à près de 10 Km à ses flancs, au-dessus de son bourg, se dresse l’église bâtie au XIIème siècle sur l’emplacement d’un temple de DIANE, au sommet, se trouvent les ruines d’un couvent des Templiers.

°DOURGES (62/Pas-de-Calais) 62119
Près de Douai.
On connaît un exemplaire de la Règle des Templiers en français qui a été trouvé à Baltimore, aux Etats-Unis, dans un fonds de bibliothèque. Il proviendrait de la Maison templière de Dourges, près de Douai, et au texte de la Règle, est ajouté un poème dans le ton des trouvères de l'époque courtoise. On ne possède qu'un acte relatif à la Commanderie de Dourges. En 1122, Thibaut de Metz-en-Coutine et Mathilde son épouse donnent aux frères de la milice du Temple tous les biens qu'ils possèdent sous réserve de l'usufruit leur vie durant. La donation est faite à la Maison du Temple de Dourges en présence de Guichard, abbé, et de Jérôme, doyen de l'église d'Hénin-Liétard (cf. Paris, Archives Nationales, S 5208/B.N. 11). A °Noyelles, tout près de Dourges, les Templiers possédaient surtout des terres, en différents lieux (Buhucoy, Preumont, Piré, lieu Couture, Hedouvee, ce dernier étant encore appelé "La Templerie" (indication possible de l'existence d'une ferme) (cf. Paris, Archives Nationales, S 5210, n°7/10.

°HAUTE-AVESNES (62/Pas-de-Calais) 62690
Sur la carte de Cassini, au nord-ouest d'Arras sur le Chemin de St Pol (Saint-Paul-sur-Ternoise par la N39) les restes de la Commanderie-du-Temple du XIIIème siècle, alors Commanderie régionale pour le nord de la France, ont été incorporés à "la ferme Gossart". Sous le château de la Commanderie-du-Temple, il existe un souterrain d'une hauteur de six ou sept mètres, qui se dirige vers le Mont Saint-Eloi et vers Avesnes-le-Comte. La Commanderie de °Cobrieux fut réunie en 1312 à la Commanderie de Haute Avesnes.

°HENIN-LIETARD (comm. HENIN-BEAUMONT, 62/Pas-de-Calais, arr. Béthune, cant. Carvin, arr. de Lens) 62110
L’origine celtique de la ville a été établie grâce à la découverte de vases, de poteries, d’armes et de monnaies. Selon les historiens locaux, le nom d'Hénin viendrait du mot latin "Hinniens = Hennissant". Une étymologie qui colle tout à fait avec les armoiries de la cité : un cheval au galop. Au XIVème siècle, la bourgade se mua en Hénin-Liétard. La Commanderie de Hénin-Liétard était située sur la Route de Lens à Douai. Une maladrerie et de nombreux moulins ceinturaient la bourgade. La ville est le fruit de la fusion, en 1971, d’Hénin-Liétard et de Beaumont-en-Artois.

°LANDRETHUN-LES-ARDRES (comm. ARDRES, 62/Pas-de-Calais) 62610
L'homme s'est installé très tôt sur les flancs des collines d'Artois. Dans l'Ardrésis, Landrethun-lès-Ardres (au sud d'Ardres) est un village de vieilles fermes blanchies au lait de chaux. L'une est gardée par deux piliers style Louis XVI ornés. L'autre, dite "Ferme des Templiers", avec son cordon à mi-hauteur, sa fenêtre Renaissance et sa tour à pans coupés, fut la résidence, au XVIIème siècle, du marquis de Rouville. Le paysage que l'on découvrait d'Ardres à la mer, distante de quinze kilomètres, ne revêtait pas l'aspect qu'on lui connaît aujourd'hui. C'était une terre amphibie : des prairies humides et tourbeuses bordées d'aulnes et de saule côtoyaient des buttes sableuses couvertes d'arbustes et de pins, le tout parcouru par d'innombrables voies d'eau saumâtre, sensibles à la marée. L'histoire médiévale d'Ardres et de sa contrée est bien relatée par Lambert, dans la célèbre Chronique de Guînes et d'Ardres, de 1203. Au XIème siècle, les sires de Selnesse détruisirent le château du même nom, situé dans les marais, pour s'installer plus au sud, sur les hauteurs, là où naissait une agglomération. Devenus les seigneurs d'Ardres, ils édifièrent une motte, rapidement couronnée d'un donjon, et fortifièrent peu après la cité. Le plan d'Ardres était figé pour près de huit siècles : une enceinte circulaire riche d'une dizaine de tours, ouvertes sur l'extérieur par les deux portes du Haut et du Bas, en direction de Saint-Omer et de Calais-Guînes.
Marché agricole entre la Flandre et l'Artois, ville-étape sur la route qui menait de Saint-Omer à Calais, Ardres fut le chef-lieu d'une des douze baronnies et l'une des quatre châtellenies du Comté de Guînes, et comme tel, intégrée à la commune de France en 1284. Autre curiosité d’Ardres : les greniers à blé souterrains. A signaler également le hameau "Rue de Jérusalem" tout proche.

°LOISON-SUR-CREQUOISE (62/Pas-de-Calais, arr. Montreuil, cant. Campagne-les-Mesclin) 62990
De la Commanderie majeure °Waben, rattachée à la Commanderie régionale °Doullens, dépendaient : °Gaurbermond, °Loison-sur-Créquoise, °Campagne-lès-Hesdin, °Forest et °Bellinval. Lorsque les Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem succédèrent aux Templiers, la Commanderie du Temple-lez-°Waben fut réunie à celle de Loison-sur-Créquoise. La Commanderie de Loison était implantée entre Montreuil et Hesdin dans la vallée de la Créquoise. Une allée des Templiers évoque leur présence.

°MERCK-SAINT-LIEVIN (62/Pas-de-Calais) 62560
La Commanderie de °Saint Omer dépendait de la Commanderie Principale située à Merck Saint Lièvin, au lieu dit "le petit Bruveau", qui existe encore dans la mémoire collective du village. L'Aa coule à Merck Saint Lièvin et fait tourner de nombreux moulins. La Croix de Saint-Lièvin figure sur la carte de Cassini.

°MONTREUIL-SUR-MER (62/Pas-de-Calais) 62170
La maison que l'on appelait le Temple-lez-°Waben se trouvait au lieu nommé "La Commanderie" à Conchil-sur-Mer (°Berck-Plage). Elle était située entre deux chemins dont l'un conduisait à °Waben et l'autre à °Montreuil-sur-Mer ; c'est là que résidaient en 1307 les Templiers Raoul de Monteswis et Eudes d'Écuires qui furent arrêtés à °Montreuil-sur-Mer et brûlés vifs.

°NOYELLES (comm. de NOYELLES-GODAULT, 62/Pas-de-Calais) 62950
Au nord-ouest de °Douai.
Le nom de Noyelles-Godault ne figure sur aucune carte ni aucun recueil avant l'année 1070. Le village qui, à cette époque, se nomme "Nicelle Godeldis" verra son nom plusieurs fois modifié pour devenir Noyelles-Godault. A Noyelles, tout près de °Dourges, les Templiers possédaient surtout des terres, en différents lieux (Buhucoy, Preumont, Piré, lieu Couture, Hedouvee, ce dernier étant encore appelé "La Templerie" (indication possible de l'existence d'une ferme) (cf. Paris, Archives Nationales, S 5210, n°7/10). Noyelles est implantée sur la route de Douai à Lens. Le pont qui figure sur son blason évoque le très long pont qui permettait de traverser le marais et aussi l'étymologie de Noyelles qui viendrait de "Noela" et signifierait et signifierait inondé... marais.

°ROUVILLE (comm. d’ ARRAS, 62/Pas-de-Calais) 62000
Au sud d’Arras en direction de Beaurains, les Templiers établirent leur Commanderie de Rouville.

°SAINT-OMER (62/Pas-de-Calais) 62500
Saint-Omer connut une prodigieuse croissance, en 900, la ville ne comptait que quelques centaines d’habitants, plus de mille un siècle plus tard, dix mille en 1200, et plus de trente cinq mille en 1300. La ville s'entoura de quatre enceintes successives : la première, autour de l’église d’en-haut (actuelle cathédrale). Saint Bertin était en fait une autre forteresse. Entre les deux existait un espace découvert peu sûr, parcouru d’un simple chemin. En l’an 1000, une nouvelle enceinte fut édifiée. Elle aurait correspondu à la paroisse Sainte Aldegonde et aurait englobé les deux marchés dont l’immense Grand Marché et la Ghildhalle. La troisième enceinte, existait en 1127, mais n’a pas laissé de trace. Quant à la dernière enceinte, elle est apparue vers 1200. Sa pièce maîtresse était le château comtal de l’esplanade qui défendait la porte boulnizienne. Elle comportait un ouvrage avancé qui barrait la porte d’Arques, le Colhof. Au-delà, se trouvaient les marais et les faubourgs. Dans la rue Caventou (anciennement rue des Sœurs Grises puis Veltrestraet ou rue des Feutriers (vill = feutre), existait une Maison dite du Temple. La commanderie, qu’on appelait "maison templière" était située à l’angle des rue Léon Belly (rue du Poirier ou Perebomstraet) et Saint Bertin (Grosse Rue), et occupait l’emplacement des maisons qui forment les angles de cette rue. En fait, la rue Léon Belly n’existait pas à cette époque. La muraille est du jardin de l’étude notariale date, dit-on, des Templiers, et il subsiste des portions d’arcade qui sont des vestiges de l’ancienne maison de ces religieux-chevaliers.
La Commanderie de Saint Omer dépendait de la Commanderie Principale située à °Merck Saint Lièvin, au lieu dit "le petit Bruveau", qui existe encore dans la mémoire collective du village. En 1112, le royaume était gouverné par le roi Louis VI le Gros, qui fit reconnaître Baudoin VII, fils de Robert I (Robert le Frison), comme douzième comte de Flandres. C'est Baudoin VII qui fit exécuter tous les travaux hydrauliques qui ont donné sa renommée à Saint Omer, notamment en 1114 quand il rendit l’Aa navigable. Il mourut en 1119 ou 1120 et son successeur fut Charles dit le bon. A cette époque, le châtelain de Saint Omer s’appelait Hoston. Il avait trois fils, Guillaume, qui deviendra châtelain sous le nom de Guillaume 1, Geoffroi et Hugues qui fit partie de l’expédition des Croisés de 1146 et qui séjourna longtemps dans le Soristan. Les trois frères se rangent sous la bannière de Godefroy de Bouillon, et là prend naissance l’histoire des Templiers à Saint Omer.
Geoffroi de Saint Omer
Les neuf fondateurs du Temple, ainsi que Godefroy de Bouillon, faisaient partie d’une société secrète appelée l’Ordre d’Amus. Quel était cet Ordre d’Amus ? Il faut savoir qu’il existait à Thèbes une société secrète appelée l’Ordre du Kadosh, ou Ordre des Solitaires (Ordre des Purs, des Parfaits). Le comte de Toulouse, Raymond de Saint Gilles, en ayant été informé et désirant en savoir plus, envoya en 804 un de ses sujets, Arnaud, à Thèbes, pour être initié dans cet Ordre. De retour à Toulouse, après avoir été initié aux trois degrés de l’Ordre du Kadosh, il fonde, avec l’autorisation de son maître Kadosh, l’Ordre d’Amus, qui très vite eut des ramifications partout en Europe. Parmi les initiés à cet Ordre, Godefroy de Bouillon, le comte de Toulouse, le comte de Champagne, le roi Henri 1er d’Angleterre, et les neuf fondateurs du Temple. En 1104, bien avant la fondation de l’Ordre du Temple, le comte Hugues de Champagne qui devint sans doute le Grand Maître occulte du Temple, rencontra à Byzance, accompagné d’Hugues de Payns et de Geoffroi, le Maître des Frères d’Orient, dont le patronyme était Melchissédek, le nom même du roi de Salem, (le "roi de Justice", dont parle la Bible) et qui avait succédé à Michel Psellos en 1078. Il apparaît donc que l’Ordre du Temple ne fut pas "créé" par neuf chevaliers dans le but de protéger les chemins de Jérusalem, mais qu’il fut bien délibérément mis en place par une structure secrète orientale, et que nos neuf chevaliers ne furent en fait que des "prête-noms" pour "occidentaliser", ou "christianiser" cette structure. Guillaume, fils de Hoston, assiste utilement Robert II, dit de Jérusalem, dans ses principales entreprises. Pendant ce temps, ses frères Hugues et Geoffroi contribuent à la prise de Jérusalem, et Hugues dit "païen" reçoit en récompense de ses exploits la principauté de Galilée et la Seigneurie de Tibériade. Geoffroi fonde en 1118 avec Hugues de Payns (ou avec son frère Hugues "Païen") et sept autres chevaliers l’Ordre du Temple. Dix ans plus tard, en 1128, il obtient du concile de Troyes, donc de Saint Bernard, un règlement et des statuts pour ses braves compagnons, la sécurité des voyageurs, l’effroi des brigands, et jette en Europe les bases de la prodigieuse puissance de cette milice héroïque.
En 1127, Geoffroi et plusieurs de ses compagnons fondent dans les faubourgs d’°Ypres une Commanderie, sur le territoire d’Upstal. On retrouve encore sa trace la même année à Rome, près du Pape Honorius III, chez lequel il était venu chercher du secours pour une nouvelle croisade. En 1129 ou 1130, Hugues de Payns se rend à la cour d’Angleterre où il est reçu de façon "étonnante", mais on comprend pourquoi, sachant que les deux hommes étaient initiés dans le même Ordre d’Amus, par le roi Henri 1er, qui octroie à l’Ordre des biens énormes (on signale dans les sources anglaises, "de grands trésors d’or et d’argent"). A son retour sur le continent, Hugues emmène à sa suite chevaliers anglais et flamands avant de rassembler les preux français et de rejoindre Marseille. Pendant ce temps, Geoffroi a su convaincre sa famille de l’aider à obtenir la donation des redevances des Flandres de la part du comte Guillaume Cliton avec l’assentiment des barons normands et flamands. Geoffroi fut nommé duc de Thèbes, et on peut penser que c’est dans cette contrée lointaine qu’il termina sa vie aventureuse.
Hoston
Fils de Guillaume I, donc neveu de Geoffroi, devient un des hauts dignitaires du Temple, et assiste avec plusieurs chevaliers templiers aux funérailles de Suger en 1152. Gautier, son frère, aide Saint Bernard à faire surgir des eaux l’abbaye de Clairmarais. Le méridien de Paris traverse St Omer. La cathédrale Notre-Dame, très riche en symbolisme, a reçu plusieurs fois la visite de St Louis. Elle possède une représentation du dieu de Thérouanne, petite localité située près de St Omer. Celui ci est monstrueux, une très grosse tête avec un petit corps et assis sur le temple de Jérusalem. A ses cotés deux vierges de dimensions trois fois plus petites. Au centre de la cathédrale un très beau labyrinthe carré. En 1387, Mgr Jean IV consacra une église bâtie avant 1220 du nom de St Sépulcre, ceci en l’honneur des 3 chevaliers de la famille de St Omer ayant participé à la première croisade (Guillaume 1er-Hugues dit le payen -et- Geoffroy). Selon la tradition une pierre du St Sépulcre fut incrustée dans les murs de la chapelle droite de l’église (Elle fut appelée la chapelle du calvaire). Sur les vitraux, on trouve une représentation des 3 chevaliers en compagnie de Geoffroy de Bouillon devant l’entrée du temple de Jérusalem, et une autre représentation, 4 personnages dans une barque, au milieu d’une tempête en compagnie d’un dauphin ou d’une baleine pas très loin de là une côte ou l’on peut distinguer des hautes falaises. Enfin, sur le frontispice du portail extérieur, une inscription en latin : "Terribilis est locus iste ic veritas dei est at porto coelli".

°WABEN (comm. CONCHIL-LE-TEMPLE, 62/Pas-de-Calais, cant. Montreuil-sur-Mer) 62600
Voir °Conchil-le-Temple.