Les domaines des Templiers en Moselle

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Metz



°GELUCOURT (57/Moselle, arr. Toul, cant. Colombey) 57260
Dans le parc naturel régional de Lorraine, entre Dieuze et Mézières-lès-Vic par la D999, au milieu des étangs piscicoles des Moines et de Videlange, la Commanderie principale de Gélucourt présente les restes de son bâtiment et la chapelle St Jean qui abrite la pierre tombale du commandeur Barthélemy.

°METZ (57/Moselle) 57000
Sur une colline au confluent de deux rivières, carrefour de deux grandes voies naturelles nord-sud (vallée de la Moselle) et ouest-est (route reliant le Bassin Parisien aux plateaux germaniques) le site de Metz était favorable au développement de la cité. Les plus anciennes traces d'occupation trouvées remontent à 3000 ans avant Jésus-Christ. Metz fut la principale cité du peuple celte des Médiomatriques auxquels elle doit son nom (Médiomatrices puis Mettis, puis Metz).
Le centre ville est le cœur commerçant de la ville. Les origines de ce quartier remontent à l'époque romaine. C'est là que se croisaient les deux grands axes routiers : l'axe nord/sud, le "cardo maximus" (rues Serpenoise, Ladoucette, Taison) allant de Marseille à Trèves et l'axe est/ouest, le "decumanus maximus" (Fournirue) allant de Reims à Strasbourg. Ce quartier a toujours été le cœur vivant de la ville : la place Saint-Jacques occupe l'emplacement du forum antique, la place Saint-Louis était la grande place commerçante abritant les changeurs au Moyen Age. Devenue une des plus importantes et des plus grandes villes gallo-romaines, Metz a plus d'habitants que Lutèce (Paris). Son amphithéâtre passe pour le plus vaste des Gaules. Elle a gardé de cette époque de nombreux vestiges dont les Thermes (Musées) et St-Pierre-aux-Nonnains, la plus vieille église de France.
Metz fut ensuite la Capitale du royaume franc d'Austrasie et le berceau de la famille des carolingiens. Femme, sœurs et fils de Charlemagne furent inhumés à Metz dans l'abbaye St-Arnould.
Riche cité épiscopale dépendant en théorie de l'Empire germanique, mais ville libre de fait, Metz se couvre au Moyen-Age de nombreuses églises, cloîtres et abbayes, dont la Chapelle des Templiers.
Les Templiers s'établirent à Metz en 1133 et construisirent leur chapelle entre 1180 et 1220. Cette chapelle octogonale, la seule en Lorraine, s'inspire de la chapelle des Templiers de Laon construite 40 ans auparavant. Elle est encore romane avec ses murs épais et ses petites fenêtres en plein cintre, mais déjà gothique avec ses voûtes d'ogives. Sa nef octogonale s'ouvre sur un chœur carré et une abside en cul de four qui a conservé sa curieuse toiture en pierre.
Lors de la suppression de l'ordre en 1312, les biens de la commanderie de Metz passèrent aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
En 1556, la construction de la citadelle épargna la chapelle transformée en entrepôt.
Classée monument historique par Mérimé, elle survécut à la construction de l'Arsenal au XIXème siècle. En 1906, les vitraux et les fresques furent totalement restaurés par les Allemands. Des traces de fresques médiévales subsistent dans une niche latérale. La croix pattée des Templiers orne toujours le linteau de la porte d'entrée. Aujourd'hui la chapelle sert de salle d'expositions. Il y a loin de ces métropoles aux exemplaires de rotondes ou d’octogones qui peuvent être, à coup sûr, attribués à l’Ordre du Temple, et qui, en définitive, se comptent sur les doigts : une chapelle en Orient, au Chastel-Pélerin d’Athlit, quelques échantillons en Angleterre, un à Ségovie, deux en France, à °Laon et à Metz. Cette chapelle faisait partie de la Commanderie régionale pour la Lorraine.

°PIERREVILLERS (57/Moselle, canton Briey) 57120
L'ancienne Commanderie templière de Pierrevillers (au nord de Metz) et son église ont été fondées en novembre 1213 par Thiébaut Ier, Comte de Bar et de Luxembourg. "Pour l'amour de Dieu, le salut de mon âme et de celle de mes prédécesseurs, je décide que soit transféré et accordé en donation perpétuelle aux frères de l'Armée du Temple, toutes mes possessions sur le ban de Pierrevillers, en prés, en terre…". Henri approuve et loue les donations faites par son père aux Templiers avec son consentement. L'année suivante, Ermesinde, veuve du Comte, confirme de l'autorité de son sceau l'importante donation de Pierrevillers, en droits, terres et hommes ainsi que sur les fours de Briey.
Le pape Honoré III de confirme le don aux Templiers le 22 janvier 1222. La Cour ("curtis"=ferme) des Templiers de Pierrevillers ressemble à toutes les préceptories rurales à une ferme fortifiée composée de bâtiments autour d'une cour : chapelle, corps de logis, granges, écuries et remises. Gravée sur une pierre du chœur de l'église, une inscription rappelle la "Fin des Templiers l'an mille trois cent quatorze".
Dans le Bois des Chevaliers, des bornes sont ornées de croix templières et de Malte. Le précepteur du Temple de Pierrevillers en 1283 se nomme Renaldus.