Implantation des Templiers dans le Lot-et-Garonne

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°AGEN (47/Lot-et-Garonne) 47006
Agen, cité bimillénaire, occupe d'abord un site exceptionnel. L'éperon barré qui domine la partie nord de la ville, auquel on donna par la suite le nom de plateau de l'Ermitage, était en effet l'ancien "Aginnum" (en langue celtique, "Aginn" signifie hauteur). Cette éminence avait été choisie en raison des facilités de défense, mais aussi parce qu'elle surplombe et surveille de ses pentes abruptes la vallée de la Garonne resserrée à cet endroit. Au Moyen Age, la situation géographique d'Agen. d'abord ville carrefour, puis devenue ville frontière, explique les vicissitudes de son histoire. Agen se trouva en effet longtemps à la limite des possessions des Rois de France et des Rois d'Angleterre et le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri II Plantagenêt fut à l'origine de ses malheurs pendant plus de deux siècles. De la fin du XIIème siècle à 1370, la cité changea onze fois de maître, appartenant tantôt aux Comtes de Toulouse, puis à Richard Cœur de Lion et à Simon de Montfort venu dans le midi à l'occasion de la guerre des Albigeois, tantôt aux Rois d'Angleterre ou bien aux Rois de France. Les Templiers étaient installés à Agen dans la Commanderie de Sainte-Quitterie dont seule une impasse en marque l'emplacement et le souvenir. Son précepteur était Fors Sans de Vidalhac. Un trésor templier est supposé exister à Agen dans la Maison dite du Sénéchal, au cœur du vieil Agen ; c'est un édifice du XIVème siècle, riche d'une décoration gothique. L'étage noble totalement ajouré voit se succéder de délicates fenêtres à remplages, supportées par de fins chapiteaux. L'origine de son nom reste toutefois une énigme car il semble bien que jamais une maison ne fut précisément affectée au représentant du roi à Agen.

°ARGENTEINS (comm. de NERAC, 47/Lot-et-Garonne, arr. de Condom, cant. Valence) 47600
Sur la commune de Nérac, ancienne cité gallo-romaine située dans un méandre de la Baïse, se trouvent la Commanderie principale de Argenteins et la possession templière de °Puyfortéguille. Arnaldus de Argenten était précepteur de la Maison du Temple d' Argenteins de 1155 à 1168.

°BRULHES (comm. LE TEMPLE-SUR-LOT, 47/Lot-et-Garonne, cant. Sainte-Livrade) 47110
Le Temple de Brulhes (ou Château Le Temple de Breuil) fut construit au XIIIème siècle par les Templiers sur la commune Le Temple-sur-Lot au nord-ouest d'Agen. "Brulhès" en occitan signifie bord de rivière boisé. Ce château templier avoisinait la Commanderie de °Cours et celle de °Golfech. Les maîtres d'Agen s'installèrent dans cette préceptorie en plein essor. Dans la dernière partie du XIIIème siècle, les Templiers favorisèrent cet élan de construction et fortifièrent la ville pour en faire une grosse bastide. Une charte non datée relate un accord conclu entre le roi et le précepteur de Brulhes. Le premier avait à sa charge les frais de fortifications de la nouvelle bastide, moyennant la cession par les Templiers de la moitié de leur basse juridiction sur ce territoire, des oblies qu'ils y percevaient, des droits de four, de boucherie, de leude et de péages. A la fin du XIIIème siècle, une importante donation vint augmenter l'importance de ce domaine, et surtout les revenus des Templiers. Le 5 mai 1288, le seigneur Guillaume Amanieu de Castelmouron se rendit au Temple de Brulhes pour se dessaisir en faveur de son précepteur, Bernard de la Selve, de sa seigneurie qu'il avait sur quelques parties du territoires des Templiers, de tout droit de péage qu'il prélevait tant sur terre que sur eau, de l'impôt de passage qu'il percevait par moitié avec le monastère de Fontgrave sur la rivière du Lot, des dîmes des chapelles de Saint Gervais et de Saint Avic. Le généreux donateur fut reçu à sa demande donat de la maison et les Templiers lui promirent la sépulture après sa mort dans leur église "plus 5 messes par an, pour le repos de son âme en l'honneur des 5 plaies de Notre Seigneur".
Liste des précepteurs du Temple de Brulhes :
1161 - .... : Jourdain de la Contraria
1256 - .... : Pierre Boyer
1281 - .... : Raymond de Cantamerle
1288 – 1295 : Bertrand de la Selve, lieutenant du Maître, intitulé Commandeur du Temple de Brulhes et des autres Maisons du Temple entre Garonne et Dordogne
1298 – 1300 : Guillaume de Bernard, idem

°CASTELMORON-LE-TEMPLE (comm. CASTELMORON-SUR-LOT, 47/Lot-et-Garonne) 47260
La Commanderie de Castelmoron-le-Temple n'est autre que le lieu-dit "Le Temple" qui figure au sud-est de Castelmoron-sur-Lot près de la route de La Fitte à Ste Livrade qui longe le Lot.

°COURS (47/Lot-et-Garonne, arr. Agen, cant. Prayssas) 47360
De la Commanderie de Cours, il reste les fortifications et la chapelle du XIIIème siècle. Le Temple de °Brulhe est proche de la Commanderie de Cours.

°GAVAUDUN (47/Lot-et-Garonne) 47150
A Gavaudun au nord-est de Villeneuve-sur-Lot, on trouve encore les ruines d'une Commanderie et d'un hospice templier. De nombreuses grottes voisines pourraient receler des trésors. Depuis le XIème siècle, le château de Gavaudun érigé sur un étonnant rocher contrôle tous les mouvements de la vallée. Situé à l’entrée de la Vallée de la Lède, il dominait le principal axe de circulation entre le Périgord et l’Agenais.

°GRANGES-SUR-LOT (47/Lot-et-Garonne, cant. Sainte-Livrade) 47260
La grange templière de Granges-sur-lot dépendait du Temple de °Brulhes (comm. de Temple-sur-Lot) située toujours sur les bords du Lot mais plus à l'est.

°LAROQUE-TIMBAUT (47/Lot-et-Garonne) 47340
Au nord-est de Laroque-Timbaut, prés d'Agen, subsistent les ruines de la Commanderie des Bordiels. "Les Bordiels" sont indiqués sur la carte de Cassini.

°NOMDIEU [LE] (47/Lot-et-Garonne) 47600
Sur la carte de Cassini, figure Le Nom Dieu, Village situé dans la vallée de l'Auvignon : il s' est constitué auprès de la Commanderie de Templiers fondée à la suite du don de Gaston V de Béarn et de sa tante Gilia de Beauville vers 1154. L'église est consacrée avant 1170. Des dons accroissent le capital dans la 2ème moitié du XIIème siècle. Au XIIIème siècle, Le Nomdieu comprend une communauté de frères et un hôpital. Eglise et bâtiment sont en pierre de taille, la voûte du choeur est également en pierre. Le bâtiment sud-est avec baies géminées date du XIIIème siècle. Des coutumes sont accordées en 1304. La commanderie devint possession hospitalière après l'arrestation des Templiers. Selon un état du XVIIème siècle, le logis possédait 5 niveaux desservis par un escalier en vis : l'habitation était aux 3e et 4e, au-dessus des chai, prison et greniers ; dans une cour ceinte de murs, se trouvaient château, chai, pressoir, écurie, four, puits, grange, église et cimetière. L'église de Batz ou Bax est un édifice rectangulaire à chevet plat. Cette paroisse est mentionnée au milieu du XIIIème siècle, dans un acte de donation des seigneurs de Bads (Bax) à la Commanderie du Nomdieu. Selon J. Benaben, le commandeur de Nomdieu est seigneur de Bax à la fin du XIIIème siècle. La Maison du Temple de Bonnefond est située au nord de la commune de Nomdieu. Le moulin de Guolhart ou Goulard datant de 1491 dépendait de la Commanderie du Nomdieu.

°PORT-SAINTE-MARIE (47/Lot-et-Garonne, arr. Agen) 47130
Port-Sainte-Marie est un village moyenâgeux qui s'étend nonchalamment entre un coteau abrupt et la Garonne à égale distance de Bordeaux et Toulouse, à 20 kilomètres au nord-ouest d'Agen (Lot-et-Garonne). Les Templiers tinrent une Commanderie à Port-Sainte-Marie, sur la moyenne Garonne, au confluent de la Masse. Le monument "Le Temple" a été construit au XIIIème siècle par les Templiers. On l'appelle la vieille église du Temple ou l'église des Templiers.

°PUY-FORT-EGUILLE (comm. de NERAC, 47/Lot-et-Garonne, arr. de Condom, cant. Valence) 47600
Sur la commune de Nérac, se trouvent les possessions templières de °Argenteins au nord-est et de Puy-Fort-Eguille au sud-est (D232) dont les restes sont importants. Sur le chemin on croise le hameau de Nazareth et les ruines de son château.

°ROMESTAING (47/Lot-et-Garonne, arr. Marmande, canton Bouglon) 47250
Située sur les verdoyants coteaux bordants les Landes girondines au sud, la plaine du val de Garonne au nord et le pays d’Albret à l’est, la commune de Romestaing vit encore de ses productions agricoles et de son élevage. Elle tire son nom, semble-t-il, d’un important carrefour de voies romaines ("Romana Statio") et fut jadis siège d’une commanderie dont il ne subsiste ce jour que l’église fortifiée.

°SAINT-LEON (47/Lot-et-Garonne, arr. Nérac, canton Damazan) 47160
La première mention connue de l'église de Saint-Léon, à l'ouest de Damazan, date de 1246, sous le nom de "Sancti Leonis", dans une confirmation de l'immunité de l'église au précepteur du Temple d'°Agen par le Pape Innocent IV. Un acte rédigé par Bernard de Rovignan, seigneur de Galapian, en 1271 mentionne son don à Arnaud d'Orson, commandeur d'Argentens, de ses terres et bois au lieu de Lescars, des redevances, droits et seigneuries qu'il possédait dans les paroisses de Saint-Jean de Perchet, Saint-Pierre de Comerase (Caubeyres), de Saint-Michel, de Saint-Cric et de Saint-Léon. Le 2 juillet 1281 un compromis est signé entre les Templiers et le seigneur de Villefranche, dans l'église de Saint-Léon par lequel les Templiers conservent la forge et le monopole de la vente des vins. L'église paroissiale Saint-Barthélemy fut construite probablement sur un plan allongé à chevet plat, avec un clocher-tour fortifié et peut-être surmonté d'une salle haute; un bâtiment était vraisemblablement adossé à l'ouest comme à °Puy-Fort-Eguille. Quatre chapelles bordant la nef ont été ajoutées au XVIème siècle modifiant le plan allongé en plan en croix latine. Un clocher-tour ferme et protège le bâtiment à l'angle nord-ouest. Un escalier à vis donnait accès à (une salle haute) la chambre des cloches. La grange au lieu-dit Campech, de plan rectangulaire et couvert d'une croupe, appuyée sur des corbeaux de pierre, présente des caractéristiques des granges de commanderies médiévales.