Commanderies templières du Loir-et-Cher

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Commanderie templière d'Arville



Commanderies templières du Loir-et-Cher

°ARVILLE (41/Loir-et-Cher, cant. Mondoubleau, arr. Vendôme) 41170
La Commanderie des Templiers à Arville, située à 11 Km au nord de Mondoubleau, fut peut être l'une des trois premières édifiées en France. Le °Temple-près-Mondoubleau était situé à peu de distance de la Commanderie d'Arville. Les Templiers s'installèrent ici à Arville vers 1128 ou 1130 sur un domaine forestier d'environ 1000 hectares, mis à leur disposition par un seigneur local. Un document attribue sa fondation à Guillaume d'Arville.
Une autre source la fait remonter aux années 1180, et dans ce cas, ce serait Hugues de Châteaudun qui en aurait entrepris la construction. Ainsi est fondée la Commanderie qui devient domaine agricole, centre de recrutement et base de formation militaire pour les Chevaliers en attente de leur départ en Terre Sainte, et lieu de vie religieuse. Vers 1190, Arville dont P. de Béville était précepteur semble avoir pris le pas sur °Le Temple-près-Mondoubleau et devint le chef-lieu de la "baillie" percheronne des Templiers (Dunois, Drouais et Vendômois). En 1208, "frater Robertus de Avelin" est "preceptor tunc temporis Areville" et en 1209, "frater Hugo Magister" est cité en tant que "preceptor Areville". Au XIIIème siècle, la Commanderie passa d'Arville à °Sours sans qu'il soit possible de donner des dates. En fait, la juridiction ou baillie templière a fait coïncider ses limites approximativement avec celles du diocèse de °Chartres au XIIIème siècle. Un certain "Frater Guillelmus Borelli" devient alors "preceptor domorum milicie Templi in bailliva Carnotensi" (1273). La porte fortifiée est de deux époques de construction : l'arc brisé au centre est du XIIème siècle, les tourelles de chaque côté sont du XVème siècle, et sont couvertes en lames de bois de châtaignier appelées bardeaux. Les locaux sont occupés par la Mairie de la Commune d'Arville. Le porche monumental était jadis précédé d'un pont-levis permettant de franchir la rivière. L'église, construite au XIIème siècle comme Chapelle des Templiers, est de style roman, surmontée d'un campanile à trois arcades. Sous la fenêtre, une croix de Malte. L'intérieur est très sobre avec une nef unique et une voûte en forme de bateau retourné. Autour de l'abside semi-circulaire sont sculptées des croix de Malte.
Après la suppression de l'Ordre du Temple, la Commanderie devient propriété des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, qui prendront le nom de Chevaliers de Malte au XVIème siècle. L'aigle qui sert de lutrin, daté de 1776, porte sur le poitrail une croix de Malte en partie effacée lors de la Révolution de 1789. Entre la porte fortifiée et l'église, le bâtiment qui sert de presbytère, a été reconstruit au XIXème siècle, sur les fondations bien visibles du logis des Chevaliers. Le bâtiment situé le plus à gauche de la porte fortifiée était à l'origine une écurie pouvant loger 50 chevaux. La charpente et la toiture furent détruites par un incendie dû à l'orage en 1983, reconstruites à l'identique en 1984 en forme de bateau retourné. Au centre de la Commanderie, la grange dîmière, modifiée par les Hospitaliers, a retrouvé son aspect d'origine, après la démolition d'une maison qui avait été bâtie à l'intérieur par des agriculteurs, devenus propriétaires des bâtiments après la Révolution. L'intérieur présente un niveau surélevé. La charpente du XVIème siècle est en châtaignier. Le pigeonnier compte 2200 boulins (trou aménagé pour accueillir un couple de pigeons) représentant chacun un arpent de terre (42 ares 21 centiares). La belle charpente en châtaignier est de forme carrée. La grande porte de bois, à côté, permettait l'accès dans les champs. Le petit bâtiment qui la jouxte servait de boulangerie, mais le four doit être restauré. Le mur d'enceinte de la Commanderie qui mesurait 5 à 6 m de hauteur, est encore visible à certains endroits. D'autres bâtiments y étaient sans doute adossés. Selon certains auteurs, la Commanderie abonderait en symboles alchimiques et sa disposition initiale aurait été établie suivant des données ésotériques. Le lutrin et une ancienne nappe d'autel en comporteraient également. Des légendes, enfin, courent le village : elles sont relatives à des événements étranges advenus lors de l'arrestation et du supplice des Templiers d'Arville. En 1979, une partie des bâtiments est achetée par un syndicat composé de 10 communes de la région qui ont entrepris la restauration de cet ensemble et l'organisation de visites guidées. La projection d'un diaporama historique sur "L'épopée des Templiers" clôt la visite.

°BLOIS (41/Loir-et-Cher) 41000
Les Templiers avaient à Blois plusieurs maisons. Celle où les frères de l'Ordre demeuraient, se nommait la maison de la Croix, (de Cruce), dans la Grande-Rue ("in magno vico"). Ils en avaient une autre dans la rue de la Porte de Chartres ; et une troisième, dans la Bretonnerie de Blois ("in Bretoneria Blesensi"). Ces indications nous sont données par des lettres du garde de la prévôté de Paris, expédiées en forme de vidimus, d'une charte de Garin, abbé du couvent de St-Liénard de Blois, datée du 4 août 1264, par laquelle celui-ci, au nom de ses religieux, renonçait au cens qui lui était dû sur les maisons des Templiers en cette ville. De leur côté, ces derniers déchargeaient le couvent de Saint-Liénard d'une rente qu'il leur devait sur ses prés de Fretteville ("de Fracta villa"). En 1237, Hugues de Châtillon, comte de Blois, en échange d'un four que les Templiers lui avaient cédé, leur donna une rente de 8 livres 10 sols à prendre chaque année, sur la boucherie de la ville. Il ne restait plus au siècle dernier que la maison de la Croix dans la Grande-Rue.

°BOURRE (41/Loir-et-Cher) 41400
La petite Maison de Bourré, édifiée vers 1229, et son moulin blanc, relevaient de la Commanderie d'°Amboise. Son blason est "D'argent maçonné de sable, au chef-retrait du même, à la croix latine pattée au pied fiché de gueules remplie d'or, brochant sur le tout".

°LE TEMPLE-PRES-MONDOUBLEAU (comm. MONDOUBLEAU, 41/Loir-et-Cher) 41170
Sa Commanderie de Templiers a disparu, mais il reste une église des XIIème - XVIème siècles. A 11 Km au sud de la Commanderie d’°Arville, celle de Mondoubleau était située au lieu-dit "Le Temple", à 7 Km au sud de la ville par la D151. Le sceau ovale de la Commanderie de Mondoubleau, "qui jadis fut du Temple", représente la tête de Saint Jean Baptiste entourée de fleurs de lys dans un encadrement à huit compartiments contenant chacun une rosace. Le contre-sceau, appendu à une charte de 1406, figure dans un Magen-David ou étoile à six branches, un écu sur lequel repose la croix pattée du Temple, accompagnée de trois coquilles Saint-Jacques. Voir également °Arville.

°LES AIZES (comm. VILLAVARD, 41/Loir-et-Cher, arr. Vendôme) 41800
Lavardin est à 15 Km à l'ouest de Vendôme et 2 Km à l'est de Montoire. Cette petite ville s'est développée dans une boucle de la rivière Le Loir, au bas d'un éperon facile à défendre et qui a permis la construction d'un château-fort impressionnant, propriété des Comtes de Vendôme. Villavard est à 1 Km de Lavardin en direction de Saint Rimay et de Vendôme, il subsiste des maisons anciennes intéressantes sur le coteau au dessus du village. Le blason de Villavard est "De gueules à une vierge à l'enfant de sable, tous deux habillés d'une robe diaprée d'argent, la Vierge couronnée d'or. Au franc canton d'argent chargé d'une croix pattée de gueules". L'église, dédiée à Notre Dame date du XIème siècle. Son originalité tient à la présence d'une Vierge Noire analogue à celle de la Cathédrale de Chartres. La croix pattée est bien entendu l'emblème de l'Ordre des Templiers qui déboisèrent le plateau de Villavard sur lequel ils installèrent vers 1100 leur Commanderie de St Jean-des-Aizes ou St Jean-du-Temple au lieu-dit "Le Temple". On peut encore admirer le chœur et l'abside de sa chapelle.

°MONTRICHARD (41/Loir-et-Cher) 41400
Près de Blois.
C’est dans le donjon de la forteresse édifiée par Foulque le Noir que le Grand Maître du Temple, Jacques de Molay, et plusieurs autres dignitaires de l’Ordre furent enfermés avant leur procès. Ils ont laissé sur les murs de curieux graffiti encore incomplètement déchiffrés qui pourraient, selon certains, donner des éléments de la clé de leur code secret. Toutefois Montrichard ne fut qu’une étape pour les malheureux Templiers avant d’être emprisonnés dans la tour du château de Coudray, à °Chinon, où l’on trouve les mêmes graffiti.

°SAINT-CYR-SEMBLECY (comm. LA FERTE-SAINT-CYR, 41/Loir-et-Cher) 41220
L'ancienne paroisse de Saint-Cyr-Semblecy, a été rattachée en l'an 13 à La Ferté-Saint-Aignan (La Ferté-Hubert) pour former la commune de La Ferté-Saint-Cyr. En 1105, l'église paroissiale et l'ancienne collégiale Saint-Gervais-et-St-Protais (aujourd'hui disparue) furent cédées à l'abbaye de Micy-St-Mesmin (Loiret) par Sanche, seigneur de La Ferté, fils d'Hubert. En pleine Sologne, il y avait là une Maison du Temple qu’on a diversement nommée Temple de Saint-Cyr-Semblecy ou le Temple de la Cormérie et aussi le Temple sous Fanbron. Elle était située sur le territoire de Saint-Cyr, sur le chemin de Dhuison, au sud de Fanbron et à l’ouest de Bonneville. La Commanderie possédait également un "étang du Temple". Une léproserie est mentionnée en 1262.

°SAUGIRARD (comm. de PRUNIERS-EN-SOLOGNE, 41/Loir-et-Cher, canton Romorantin) 41200
Entre Romorantin et Selles-sur-Cher, la terre et la seigneurie de Saugirard étaient possédées en commun, au XIIème siècle, par les Templiers et le seigneur Etienne Bochard de Selles. Mais celui-ci, au moment où il venait d’embrasser la religion du Temple et de s’enrôler sous sa bannière, par ses lettres datées de 1177, fit abandon aux Templiers de tout ce qu’il pouvait avoir à Saugirard. Les Templiers possédaient la dîme de Saugirard dont une partie leur avait été cédée par Odonet le Roux, moyennant 10 livres tournois, quatre vaches, un porc et un coq, ainsi qu’il résulte des lettres de l’abbé de Selles de l’année 1220.
Voir °Villedieu sur la commune de Gièvres.

°VENDOME (41/Loir-et-Cher) 41100
Le piton rocheux sur lequel se dressent encore les vestiges du vieux château était à l'époque de la conquête romaine, le siège d'un fort qui protégeait l'une des frontières du pays chartrain auquel était rattachée la place forte de Vendôme ("Vindocinum" pour les romains). Vendôme était situé sur l’une des deux voies d’Orléans au Mans, l’autre passant par Fréteval. Une voie conduisait également de Vendôme à Meung-sur-Loire par Cravant et une autre de Vendôme à Blois. On peut encore voir au milieu des vignes, près de la route de Blois, une pierre levée datant de cette époque. La population vivait au pied de cette montagne, sur un archipel de petites îles formées par le Loir qui se partage en plusieurs bras, à l'emplacement du quartier compris entre l'église de Saint Martin, qui évangélisa le premier le pays, et la chapelle de Saint Pierre la Motte.
Au XIIème siècle, Geoffroi de Plantagenêt épousa Mathilde, fille de Henri 1er d'Angleterre. La reine fonda une maison de Templiers dont il ne reste que quelques vestiges, l'église ayant été saccagée sous Henri IV et modifiée par plusieurs restaurations successives. Les cloîtres qui en dépendent furent bâtis au XIIIème siècle par les Cordeliers auxquels les Templiers avaient cédé leur Maison en 1223. La limite entre les quartiers dépendant des Bénédictins et des Templiers correspondrait à l'actuelle rue du Change. En 1223, les Templiers possédaient hors la ville de Vendôme, une Maison dite l’Hôpital ; cette propriété avait été donnée depuis l’arrestation des frères à l’abbaye de Notre-Dame de Lépeau, nommée de la Pitié de Dreux, aux Frères Mineurs de Vendôme. Un lieu-dit "Le Temple" se trouve au point de bifurcation des chemins de Blois et d'Herbault. Il existe même un "menhir du Temple" (pierre levée) !

°VILLEDIEU (comm. GIEVRES, 41/Loir-et-Cher) 41130
Les armoiries de Gièvres sont "De pourpre semé de colonnes antiques d'or, à deux barres d'argent ; l'écu chargé à dextre en chef d'un écusson d'argent au chef de sable, à la croix latine pattée de gueules brochant." L'écusson rappelle la position au nord-ouest de la commune, du fief Templier de Villedieu. Le village templier de Villedieu au nord-ouest de la commune de °Gièvres dans le Loir-et-Cher (41) a été fondé par la Commanderie de °Saugirard, rarement mentionnée attendu qu'elle était de nation bourguignonne.

°VILLEFRANCHE-SUR-CHER (41/Loir-et-Cher) 41200
On trouve la première mention du nom de Villefranche dans une charte officielle datant de 1172 et émanant d'Hervé 1er, seigneur de Vierzon. Elle est citée "Villa franca" en 1285. Si vous allez de Villefranche sur les rives du Cher à Romorantin, vous apercevez sur votre droite au lieu-dit "La Commanderie", et après les dernières maisons, un grand parc, avec au fond quelques ruines.
Elles se composent d'une tour démantelée appelée "le donjon" et derrière, un vieux logis flanqué de tours cylindriques et percé d'une multitude de fenêtres meurtrières. Même le néophyte y repère les ruines d'un château fort. Ces ruines chargées de plus de six siècles d'Histoire, rappellent l'existence d'une Commanderie fortifiée édifiée par les Templiers. En plus de l'Eglise au clocher octogonal, équipement public indispensable que la coutume met à la charge du promoteur, ils ont bâti une maison forte. A Villefranche un bac permettait de franchir le Cher. Sur la carte de Cassini, elle est mentionnée "La Commanderie ou l'Hopital" entourée de plusieurs lieux-dits tels que "La Grange-au-Rouge", "Croix Rouge", "Les Granges Rouges". Elle se trouve implantée au sud de Romorantin sur la Route de Toulouse. L'église placée sous le vocable de Sainte-Marie-Madeleine date de la seconde moitié XIIème siècle : nef originellement de 3 travées, raccourcie en 1748, transept, choeur suivi d'une abside en cul-de-four, chapelles à absidioles accolées au choeur, arcs en tiers-point à double voussure supportés par des piliers ornés de chapiteaux à feuillages, voûtes d'ogives XIIème et XVème siècles, culs-de-lampe sculptés et clés armoriées, fenêtres romanes extradossées d'un larmier à l'extérieur, corniche à modillons. Les Hospitaliers ayant pris en charge la ville après la suppression brutale du Temple, les couleurs du blason s'en déduisent : gueules et argent (rouge et blanc). La paroisse de l'Hospital Commanderie fut absorbée par le bourg de Villefranche. Les armes anciennes de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem "de gueules à la croix pattée d'argent" figurent sur le blason en écusson en haut en gauche. Le Cher est représenté par une grande pièce d'argent en travers. Reste à placer, sur le champ ainsi obtenu, l'image du fondateur : les Templiers. Une "clef templière", ce meuble étant placé en barre, symbolise la fondation de la ville. Elle figure non seulement le Temple mais encore ladite Maison. La clef est bicolore : le panneton vidé se remplit de sable (noir). La maison forte se trouve en anneau de clef, en forme de losange pommeté qui évoque très remarquablement le plan d'une forteresse.

°VILLELOUP (comm. de MILLANCAY, 41/Loir-et-Cher) 41200
La Maison du Temple de Villeloup était située dans la paroisse de Millancay. Elle existait en 1220 car le nom du Templier qui en était alors le maître figure dans l’acte d’achat d’une partie de la dîme de °Saugirard. Le domaine de Villeloup comprenait une maison, une chapelle dédiée à Saint-Marc et 200 arpents de terre aboutissant vers le nord à l’étang de Mordeset. De Villeloup, les Templiers pouvaient ensuite se rendre à la Maison de °Villefranche-sur-Terre au sud de Romorantin.