Les sites templiers d'Eure-et-Loir
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Les sites templiers d'Eure-et-Loir
°BONNEVAL (28/Eure-et-Loir) 28800
En 1292, Hugues de Bouville, chambellan du roi, vendait aux Templiers la "Maison de la Couldre" à Bonneval, ainsi que les terres, vignes et droits seigneuriaux qu'il y tenait pour la somme de deux mille livres de Paris. Cette Maison dépendait de la Commanderie de °La Boissière-lès-Châteaudun.
Une route templière passait par Bonneval, °Le Temple de la Bourdinière-Saint-Loup, °Sours et °Bonville, parallèle à la ligne °Chartres-°Châteaudun.
°BONVILLE (comm. de GELLAINVILLE, 28/Eure-et-Loir, arr. Chartres) 28630
Une route templière passait par °Bonneval, °Le Temple de la Bourdinière-Saint-Loup, °Sours et Bonville, parallèle à la ligne °Chartres-°Châteaudun. La croix de Bonville est située sur cette route. Plus à l'est se trouve Brétigny où fut signée la paix de Brétigny.
En 1187, ce domaine de Bonville au nord-est de Gellainville appartenait à Thibaud-le-Bon qui le donna à Robert de Chartres. C'est en 1195 que le domaine de Bonville, limitrophe de °Sours, fut donné aux Templiers par Robert de Chartres ("Bumvillam cum appendiciis suis, cum avena de tensamento Gillenville quam de me in feodo et hominii ligatione tenebat"). Le tensement était un droit seigneurial contrepartie d’une protection. Le comte Louis de Blois qui notifiait l'acte se réservait toutefois la rivière de Saint-Martin et le fief de Geoffroy de la Gaudaine. La grange de Bonville avait à gérer trois cents arpents de terre.
En 1236, les Templiers achetèrent dix hectares de terre à Bonville et les droits qu’Héloise de Saint-Chéron percevait sur ces terres. (source : Les Templiers - Georges Bordonove - p.266)
°CHARTRES (28/Eure-et-Loir) 28000
On voit sur le portail de Chartres deux Chevaliers s'abritant à deux derrière un écu à l'escarboucle. Ce symbole hautement templier se retrouve également à Amiens.
Dès 1183, une Maison des Templiers est attestée à Chartres par une charte du chapitre de Notre-Dame de Chartres qui préconise à l'Hôtel-Dieu de clore une maison comme l'était la Maison des Templiers. Cette Maison, entourée de murs et voisine de celle des
Hospitaliers, se trouvait dans la rue neuve du Muret, dans le faubourg du Châtelet.
Il semble que la Maison du Muret soit celle dont Simon de Chevreuse reconnut en 1197 avoir fait donation aux Templiers ("apud Carnotum, juxta portam Valeie Templarii").
En 1193, Guillaume de Chartres qui venait de prendre l'habit du Temple donnait cent sous de cens dans le Muret.
En 1271, Randouin de Cornouailles donnait aux Templiers une Maison voisine ("Domum sitam apud portam sancti Johannis in Valeia in censiva dicti Templi").
Une autre Maison est signalée par Métais, attestée par une charte de Guillaume du Mail, Commandeur des Maisons jadis au Temple, en 1321 : il s'agissait d'un four donné à bail en la rue Berchot.
Avant la fondation de l'importante Commanderie de °Sours, au sud-est de Chartres, en 1192, d'autres bienfaiteurs firent des dons : Guillaume de Chartres (grange de Génerville en 1190), Gravotz de Batpaumes (1191) et Yves de Vieux-Pont (1191).
°CHATEAUDUN (28/Eure-et-Loir) 28200
La commune de Châteaudun ne fut établie qu’en 1197 par le comte Louis de Blois.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre qu’en 1181, Thibaud de Blois amortissait la donation de Geoffroy de Lisle de sa maison de Châteaudun et de ses vignes aux Templiers ("antequam Castriduni communia haberentur").
Les Templiers possédaient des Maisons à Châteaudun, rue du Temple et rue de l'Aiguillerie ainsi qu’à °La Boissière-Les-Châteaudun, une chapelle consacrée à Notre-Dame, un moulin sur le Loir et des prés.
°LA BOISSIERE-LES-CHATEAUDUN (comm. de CHATEAUDUN, 28/Eure-et-Loir) 28200
Les Templiers possédaient à La Boissière-lès-Châteaudun une chapelle consacrée à Notre-Dame, un moulin sur le Loir et des prés, des caves en roc près du Gué-Valin, ainsi que des Maisons à Châteaudun, rue du Temple et rue de l'Aiguillerie.
S’organisant autour des moulins de La Boissière, le bourg se développa plus sûrement après leur donation par Thibaud de Blois en 1190. En 1198, l’abbé de Bonneval vendait aux Templiers ses vignes de La Boissière. En 1208, Geoffroy, vicomte de Châteaudun, approuvait la donation de Richard Harenc aux Templiers de ses prés voisins de La Boissière ("juxta pratum predictorum fratrum apud Buxeriam").
En 1224, Guillaume de Morville donnait aux Templiers une vigne près de La Boissière sise au Gué-Valin. En 1233, Girard le Chat vendait aux Templiers de La Boissière dix deniers de cens qu’il percevait sur une maison de Châteaudun.
En 1234, Eudes Craton donnait aux Templiers de La Boissière la dîme de ses vignes et terres de la paroisse de Saint-Valérien à Châteaudun. Aussitôt, les Templiers en donnèrent l’usufruit à Etienne Morel. Etienne Morel et sa femme donnaient aux Templiers de La Boissière un pré et tous leurs biens meubles présents et futurs après leur mort.
La famille Craton récidiva en 1239. Geoffroy et ses frères donnèrent aux Templiers de La Boissière cinq setiers de terre arable. En 1255, Gervais Potet, écuyer, vendait aux Templiers de La Boissière douze deniers de cens qu’il percevait sur leurs vignes de la Broce. Le vin de Châteaudun était plus prestigieux que celui de Dreux et de Chartres.
Peut-être ceint de murs, il ne reste rien archéologiquement du bourg de La Boissière sinon la chapelle des Templiers consacrée à Notre-Dame que l’on peut dater du début du XIIIème siècle dans la paroisse de Saint-Valérien à Châteaudun.
°LA CROIX-PRES-DREUX (28/Eure-et-Loir, arr. Dreux) 28100
Les domaines directs du Temple de Sours étaient situés à Bonville, Gellainville, Génerville, Epernon, Gallardon, La Bourdinière-Saint-Loup, Mainvilliers, Boie Mivoie, Brétigny (hameau de Sours où fut signée la paix du même nom en 1360), Louville, Chandres, Cherville, Bucé (hameau et lieu-dit de Berchères-les-Pierres) et Nuisement. En forêt de Dreux, ils eurent tardivement une Maison à La Croix-près-Dreux et des droits seigneuriaux en 1285.
°LA SAUCELLE (28/Eure-et-Loir) 28250
Les Templiers de °La Villedieu-en-Dreugsin reçurent en 1244 une grange au sud de La Saucelle (commune Les Châteliers) qu'ils érigèrent en Commanderie d'Olivet et un moulin qui en dépendait. Cette possession templière était située au sud-est du bois de La Saucelle ainsi que le montre la carte de Cassini.
°LA VILLEDIEU-EN-DREUGSIN (comm. de LAONS, 28/Eure-et-Loir, arr. Dreux, canton de Brezolles) 28270
La Commanderie des Templiers de °Sours devint la plus importante des maisons de l’Ordre dans le pays chartrain ; les autres, dans la région, étaient °Chartres, °Arville et °Le Temple-près-Mondoubleau (Loir-et-Cher), °La Boissière (près Châteaudun) et La Villedieu-en-Dreugsin (près de Laons).
Hugues de Marigny, en 1163, avait concédé aux Templiers la terre "d’une charrue" qu’il possédait dans les environs de la Ville-Dieu, à l'ouest de Dreux, au sud de Laons par la D322 en direction de Neuville-les-Bois. Les quatre cents arpents de La Villedieu-en-Dreugsin furent dispersés entre plusieurs fermiers dès l’abolition de l’Ordre. Il reste la chapelle Sainte Apolline et des ruines de La Ville-Dieu.
Les Templiers de °La Villedieu-en-Dreugsin édifièrent la Commanderie d'Olivet (°La Saucelle) sur la commune des Châteliers.
Voir °La Villedieu-sous-Grandvilliers également près de Dreux.
°LE TEMPLE (comm. LA BOURDINIERE-ST-LOUP, 28/Eure-et-Loir) 28360
La Bourdinière-Saint-Loup s'appelait autrefois Marche-Phaye. On sait qu'il y a avait une chapelle Saint Loup, près d'une fontaine, à l'emplacement actuel du choeur de l'église. Le nom de Marche-Phaye laisse à penser qu'il y avait là, peut-être, un dolmen, un lieu de culte celtique.
Au nord de La Bourdinière-Saint-Loup (N10), "Le Temple" était une dépendance de la Commanderie de Sours en pays chartrain.
Sur la carte de Cassini, le lieu-dit "Le Temple" figure au nord-est de Saint Loup.
°SOURS (28/Eure-et-Loir, arr. Chartres) 28630
Sours est actuellement un village situé non loin de Berchères-les-Pierres, où se trouvent les carrières dont furent tirés les matériaux de construction de la cathédrale de Chartres.
La fondation de la Commanderie de Sours, la plus importante du pays chartrain, remonte à 1192.
Située à l’écart de Chartres (7 Km au sud-est), elle se trouvait au centre du diocèse, au milieu d’une contrée dûment défrichée et mise en valeur ; ainsi tout prédisposait cette maison au rôle de commanderie-majeure.
Elle put être érigée grâce à un don de la comtesse Alix, fille de Louis VII et d’Aliénor d’Aquitaine, et veuve de Thibault IV, Comte de Blois et de Chartres, sénéchal de France, tué devant Acre en 1190.
La conservation des actes nous permet d’établir la liste des biens qui furent donnés par Alix aux Templiers : une maison (hébergement) et une chapelle, le tout entouré de fossés ("herbergamentum suum de Soiis cum capella, prout fossatis clauditur"), un étang près de la maison, un pré, un moulin à vent et un étang à cent mètre au sud-est de la commanderie ("et stagnum, quod est juxta herbergamentum et aliud stagnum cum molendino et prato"), une terre attenante au moulin et une autre terre.
Un acte fait à Paris en 1193 par Philippe-Auguste notifiait la fondation faite par sa "très-chère sœur Alix" et l’approuvait à la demande du comte Louis, son neveu ; la fondation fut approuvée par l’évêque de Chartres, Régnault de Mouçon.
En novembre 1260, les Templiers échangèrent l’étang près du moulin ainsi que deux pièces de terre avec Jean de Sours qui leur céda pour sa part quatre muids de terre labourable situés entre Brétigny et Sours.
Près d’un siècle après la donation initiale d’Alix, les Templiers achetèrent encore un arpent de terre devant la porte de leur propre Commanderie ("ante portam domus templariorum de Sors") en 1272. On peut mesurer l’importance de Sours au simple fait que parmi ses nombreuses dépendances figurait la Commanderie même de Chartres !
La Commanderie de Sours, domaine agricole et puissamment fortifié, est toujours une ferme (propriété privée) qui a gardé l’enclos carré, les demi-tours de l’entrée, le soubassement sur une croisée d’ogives quadrangulaire de la tour centrale, des restes de murailles et une pièce d’eau, reste de l’ancien étang qui servait de vivier.
L’ancienne chapelle des Chevaliers, autrefois isolée, est devenue une grange qui garde la remarquable membrure, aux couples courbés comme ceux d’un navire, de sa toiture. La charpente en bois de châtaignier subsiste encore, sa forme et ses appuis sont identiques à ceux du colombier. A l’entrée de la chapelle, sur le linteau de la porte, est un dessin bizarre qui représente, paraît-il, le casque des Chevaliers. Ce pourrait être, en effet, une calotte de fer enserrée d’un turban.
Sur l’actuelle place de Sours, se trouvaient deux portes, la plus grande était construite en ogive et en pierres taillées de Berchères, à plein cintre surmontée d’une tore (moulure ronde) et dominée par de jolis créneaux et une autre plus petite. Une charte de 1272 la signale "comme un point de repère remarquable" précédée d’un fossé. Une autre petite porte, avec son Tribole taillé dans le tympan, qui s’ouvrait à l’arrière sur les champs a disparu.
La massive tour postérieure de la commanderie, convertie aujourd’hui en colombier, a pu servir de tour de guet au XIIème siècle, haute de cinq mètres. Cette tour couvre une cave voûtée en arêtes d’ogive, régulièrement inondée et en partie remblayée ; seules les ogives restent visibles de même que l’escalier de pierres anciennes (aujourd’hui condamné) qui y accède.
Des souterrains restés inexplorés règnent dans tout cet enclos et s’y croisent ; l’un d’entre eux, régulièrement inondé, longe le mur postérieur de la chapelle et de la maison.
Près de cette Commanderie, qui a eu une très grosse importance en France, existait, il n’y a guère, un grenier à blé. Non seulement on craignait le pillage, mais les récoltes étaient aussi moins régulières que de nos jours. Les Templiers assuraient à tous ceux qui s’étaient placés sous leur protection de la farine en cas de disette, mais aussi une distribution de semences en cas de gel. C’est ce silo qui avait fait accuser l’Ordre de stocker le blé pour le revendre lorsque, à cause de disette, les cours avaient monté.
Vers 1192, c’est probablement dans cette chapelle que Guillaume de Chartres (blason ci-contre), fils de Milon III, comte de Bar, fut reçu en la Commanderie de Sours, en pays chartrain, avant d’être élu 14ème Grand-Maître du Temple (1209-1219). Il participa au siège de Damiette en 1217 et mourut de la peste.
Sours aurait été un centre de haute initiation réservé à quelques Templiers judicieusement sélectionnés.
La liste des Commandeurs de Sours nous est connue :
1236 – Frère Jean, précepteur "preceptor" de Sours et frère Baudoin précepteur de Chartrain.
1273 – Guillaume Socel, précepteur de Chartrain.
1286 – Guillaume Gaudin, Maître du Temple de Sours.
1321 – Guillaume de Mail, "Commandeur des Maisons jadis au Temple", donne à bail le four de °Chartres, situé rue Berchot.
Les domaines directs du Temple de Sours étaient situés à Bonville, Gellainville, Génerville, Epernon, Gallardon, La Bourdinière, Mainvilliers, Boie Mivoie, Brétigny (hameau de Sours où fut signée la paix du même nom en 1360), Louville, Chandres, Cherville, Bucé (hameau et lieu-dit de Berchères-les-Pierres) et Nuisement. En forêt de Dreux, ils eurent tardivement une Maison à °La Croix-près-Dreux.
°VOVES (28/Eure-et-Loir) 28150
L'ancienne Maison du Temple de Voves, sur le chemin de Chartres à Orléans, fut désignée, après que les Hospitaliers en eurent pris possession, sous le nom de maison de l'Hopitau : "La ferme du Temple de Vausves, aujourd'hui l'Hopitau, ou y a chappelle, fondée de saint Jehan, chargée tous les moys d'une messe et où a III ou IIII cens arpens de terre et maison pour le fermier et toute jurisdicion".
La maison templière située à l'ouest de Voves fut détruite pendant les guerres du XVème siècle. Une partie des terres fut réunie à la maison de °Sours, et une autre partie donnée à cens et à rente perpétuelle.
Une autre route d' °Etampes à Châteaudun (°La Boissière-lès-Châteaudun) par °Bonneval coupait la précédente à Voves.
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