Les Templiers en Charente-Maritime

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Cour de la Commanderie de La Rochelle



°CHAMPAGNOLLES (17/Charente-Maritime) 17240
A une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Jonzac, Champagnolles est situé sur un territoire plat mais boisé avec la forêt de la Lande. C’est le pays de Saint-Genis de Saintonge, dans lequel se dessinent de petites routes vertes, le long des rivières de La Maine et de La Seudre. De vastes carrières à ciel ouvert ont permis le commerce important des pierres de tailles.
Son église au cœur du bourg est une construction puissante et de belles proportions. Elle date vraisemblablement de la deuxième moitié du XIIème siècle et a été placée sous la protection de Saint-Pierre, patron du Diocèse. Elle dresse au croisement de deux routes la haute masse carrée de son clocher à toit plat.
Au-dessus des fenêtres se déroule une belle suite d’arcades comptant, entre les colonnes, trois ou quatre cintres appuyés sur des colonnettes. Une corniche sculptée domine l’ensemble. Elle est portée par une suite de modillons très variés. Les modillons obscènes sont très fréquents sur les églises romanes. A Champagnolles, ils sont joyeusement représentés, voire obscènes.
Plus sérieux est un autre modillon que vous n’aurez pas de mal à repérer, sur le côté du chevet principal. C’est une croix, une croix des Templiers. Elle a sa raison d’être : un hameau voisin, "le hameau du Temple", abritait au Moyen Age une maison dépendante de l’ordre militaire et religieux des Templiers. Au hameau du Temple, la Commanderie de Champagnolles avait dit-on un vaste réseau de souterrains.

°CIVRAC (comm. de MIRAMBEAU, 17/Charente-Maritime, arr. Jonzac) 17150
Mirambeau est sur l'axe Bordeaux-Saintes, dans l'estuaire de la Gironde.
Sur la carte de Cassini de Blaye, un lieu-dit "La Commanderie" figure bien au nord-est de Mirambeau, au sud du lieu-dit "Canton de Sivrac" entre La Motte et Maziere.

°LA ROCHELLE (17/Charente-Maritime) 17000
Le nom de La Rochelle vient de "Rupella", ou petite roche. Le Temple est installé à La Rochelle depuis 1139-1140.
En 1139, Aliénor, reine de France et duchesse d'Aquitaine, donne aux Templiers de La Rochelle, en propriété perpétuelle, de nombreux terrains au cœur de la ville avec moulins à eau, à l'entrée du chenal de Parthenay, qu'elle y possédait. Le roi de France Louis VII (1137-1180) offrit aux Templiers des domaines au Poitou et les moulins de La Rochelle.
Premiers bâtisseurs de la ville, les Templiers établissent leur maison au cœur même de la cité. Ils entrent en possession dès 1190 de deux moulins à eau installés au point de dérivation d'une partie de La Font, dérivation qui forme la Verdière.
Ils possèdent aussi dans le quartier du Perrot, appelé Saint Jean de nos jours, des salines et des viviers dont ils tirent d'importants revenus. En 1209, est édifiée la muraille longeant la Verdière, (Grosse Horloge - Réaumur). Ils construisent un autre moulin à la sortie de ce cours d'eau, au lieu dit "Besse à la Reine". Ils eurent encore sept autres moulins situés Quai Maubec, et une maison rue Sardinerye.
Les bourgeois de La Rochelle dotent les Templiers de biens immobiliers, en contrepartie de la défense des lieux saints… C'est ainsi qu'en 1224, la ville compte environ 1500 habitants, dont 144 "vassaux" des Templiers, en majorité dans le quartier du Perrot.
L'entrée de la Préceptorie se situait rue du Temple, à l'entrée de l'actuelle rue des Templiers. La chapelle de la Maison du Temple de La Rochelle était sous le vocable de Notre-Dame.
De cette importante préceptorie, il reste, dans la Cour du Temple une porte dont les écussons ont été mutilés, ou encore, dans la Cour de la Commanderie une porte basse murée qui porte en accolade sur son fronton la croix templière.
Autour de la chapelle du Temple s'étendait primitivement le cimetière. Lors de travaux, des sarcophages, fûts de colonnettes, pierres moulurées et un cercueil en pierre dont le dessus portait un palmier sculpté furent mis à jour.
Puis, vers le milieu de la petite rue du Temple, à 90 cm de profondeur environ, ce fut le tour d'une pierre tombale en marbre sur laquelle un gisant est gravé d'être découverte.
Les commanderies n’avaient pas seulement la mission de protéger les pèlerins et de les guider, elles eurent aussi la charge de veiller à l’entretien des chemins. Une des "Chartes du Temple à La Rochelle" (1139-1268) ne nous confirme-t-elle pas que les Templiers furent bâtisseurs de routes, de moulins et même de quais ?
Le sceau de Guillaume de Longeais ("sigillum fratris Willelmi de Legeyo"), représentant un aigle à deux têtes, est appendu à une promesse de payer à Alfonse, comte de Poitiers, la somme de 1250 livres Tournois, pour des droits de nouveaux acquêts dus par les Templiers d'Aquitaine (1269).
Les Templiers de La Rochelle eurent des activités bancaires et commerciales non négligeables.
Ils développent le transport maritime sur leurs propres navires : La Templère, La Buszarde de Templo (appelée aussi Le Buscard de Templo) … Les bateaux des Templiers de La Rochelle avaient le monopole du transport des vins de France en Angleterre, et les navires ne rentraient certainement pas vides au port.
A La Rochelle relâchaient les navires venant d’Angleterre et de Bretagne, de ce port appareillaient ceux qui devaient contourner l’Espagne pour se rendre en Syrie.
A la fin du XIIIème siècle, il y avait au Temple de La Rochelle et à °Paris des coffres personnels et nominatifs contenant des dépôts particuliers.
Précepteurs de l'Ordre du Temple de La Rochelle
1190 : Frère Hélie du Puy (Helias de Podio)
1200 : Frère Guillaume Raymond (Guillelmus Raimundi)
1205 : Frère Hélie de Burzac (Helias de Burzac)
1207-1214 : Frère Bos
1218 : Frère Arnaud (Arnaudus)
1221 : Frère Petrus de Buszay
1231 : Frère Girardus de Breis
1249-1250 : Frère Pierre Bozon (Petrus Bosonis)
: Frère Pierre, chapelain et commandeur
1265, 1268-1269 : Frère Pierre de Liège (Petrus dau Lege)
1269-1297 : Guillelmus dau Lege, de Legelo, de Lecgio
Le lundi 13 avril 1309, fut interrogé le Templier, Frère Jean de Saint-Benoît, Commandeur, alors mourant. Il dépose : "J’ai été reçu dans l’Ordre, il y a quarante ans, à La Rochelle, par le Frère de Légione, aujourd’hui décédé …".

°LE CHAMBON (comm. de CHAMBON, 17/Charente-Maritime) 17290
A l'est d'Aigrefeuille- d'Aunis, dans le triangle Surgères-Forges-Bouhet, les Templiers possédaient "Le Chambon", une annexe dont on ne conserve que le souvenir, au Bois du Chambon.
Un lieu-dit "La Bachellerie" se trouve entre Chambon et Surgères.

°LE FOUILLOUX (comm. de LA CHAPELLE, 17/Charente-Maritime, arr. Angoulême, cant. de Saint-Amand-de-Boixe) 17270
A 8 Km au sud de Montguyon par la D730.
La Commanderie du Fouilloux, établie à peu de distance de la route de Vouharte à La Chapelle, jouissait d'une grande réputation confirmée par les beaux restes de sa chapelle de la fin du XIIème siècle. Ruinée à la Révolution, il n'en subsiste que la partie orientale servant actuellement de grange.
Sa voûte en berceau brisé était soutenue par des doubleaux qui retombaient sur des colonnes reposant sur des consoles ; l'une d'elles, encore en place, nous révèle cette élégante disposition. Des colonnettes agrémentent l'ouverture percée dans le mur goutterot nord et des groupes de trois colonnes, auxquelles s'en ajoutent deux autres aux angles des ébrasements, accompagnent les fenêtres du triplet. Notons également que l'arc d'encadrement du chevet est reçu par des colonnes et non par des pilastres. Cette riche présentation ne se voit qu'au Fouilloux.
L'activité de cette Commanderie était essentiellement agricole ; propriétaires d'un vaste domaine, les Templiers en assuraient eux-mêmes l'exploitation ; ce n'est pas sans raison qu'en 1207 le Commandeur était dénommé Cultor.

°LE MUNG (17/Charente-Maritime, arr. Saintes, cant. Saint-Porchaire) 17350
Les Templiers avaient installé leur Maison dans un lieu nommé "Le Mung" dans une boucle de la Charente, à l'ouest de St Savinien (D18) sur l'autre rive.
Un bac assurait autrefois la traversée. On trouve à proximité de "Le Mung" des lieux-dits "La Gd Maison" et "Les Chevaliers" sur la carte de Cassini.

°LES EPAUX (comm. de MEURSAC, 17/Charente-Maritime, arr. Saintes, cant. Gémozac) 17120
Petite commune rurale agricole de vignes et de tournesols, dans un environnement arboré, Meursac n'est qu'à 15 Km des plages de la Côte de Beauté.
La Commanderie "Les Epaux" de Meursac appartenait à l'Ordre du Temple; sur la carte de Cassini, elle est localisée au sud-est de Meursac. Son autorité s'étendait sur les maisons de Villeneuve (Saint-Romain-de-Benet), Rétaud, Beloire (Meschers).

°SAINT-GERMAIN-DE-LUSIGNAN (17/Charente-Maritime) 17500
Peu de recherches ont été entreprises dans la Commanderie de Templiers en ruines de Saint-Germain-de-Lusignan à l'ouest de Jonzac en Haute-Saintonge. Elle se trouvait sur la route de Jonzac à Saint-Genis-de-Saintonge. Un pont médiéval permettait de se rendre au moulin à vent de Saint-Germain de Luzignan.
L'archéologie aérienne a révélé un camp néolithique sur la hauteur de "La Côterelle".

°SAINT-JEAN D’AUVIGNAC (comm. MONTILS, 17/Charente-Maritime, cant. de Pons, arr. Saintes) 17800
Au Moyen Age, le lieu-dit "l'hopiteau" près de Montils ("Monticulus") aurait été un lieu de repos et de soins pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les nombreux souterrains refuges de Montils qui l'ont fait surnommer la "capitale des souterrains" datent de ces époques troublées. L'église romane classée, dédiée à saint Sulpice, s'est construite au XIIème siècle.
Sur la Seugne, on peut voir deux moulins à eau de très belle architecture, l'un à Auvignac et l'autre à Mérignac.
La Commanderie de Saint-Jean-d’Auvignac en la paroisse de Montils n’existe plus.

°VILLENEUVE (comm. de SAINT-ROMAIN-DE-BENET, 17/Charente-Maritime, arr. Saintes, cant. Gémozac) 17600
Une grange templière est située à Villeneuve au sud-est de Saint-Romain-de-Benêt (D131) près de la voie romaine de Royan à Saintes.