Sites templiers en Aveyron
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°DRULHE (12/Aveyron ,arr. Villefranche-de-Rouergue, cant. Montbazens) 12350
Au nord-ouest du Rouergue se trouvait la Commanderie de Drulhe, fondée en 1160. C'était un complexe fortifié entouré de fossé et de mur, qui comprenait le château, l'église, des granges et des écuries. Il ne reste actuellement que quelques ruines.
Loupiac était géré par Drulhe.
Liste des précepteurs du Temple de Drulhe :
- 1160 : S. de Maleville
- 1224 : Donat Garcia (fondateur de La Chapelle de Livron près de Najac)
- 1270 : Arnauld de Calmon d'Olt (commandeur de °Toulouse en 1276)
- 1273 : Hugues de Sainthes (commandeur de °Sainte-Eulalie en 1268)
- 1307 : Guillaume Fabri, dernier commandeur.
Cette liste ne mentionne pas "Guigo de Rupe Talhada, pesbiteri preceptor domus Templi de Druffia" évoqué lors du procès et qui avait certainement la double tâche de prêtre et commandeur.
°ESPALION (12/Aveyron) 12500
Espalion se trouve dans le Rouergue septentrional, au nord de °Rodez, dans la vallée du Lot, une zone riche d'eau et de pâturages.
La Commanderie d'Espalion dont dépendaient Saint-Austremoine, le Domaine des Landes à Senepjac, les maisons et jardins à °Rodez, une église à Anglars, des biens à Aubignac, à estaing et à Limouse (l'église Saint-Martin), date d'avant 1165, selon le Cartulaire de Bonneval.
Une donation pour mille sous melgoriens, consentie en 1167 à l'abbaye de Bonneval par Arnaud de Torroge (futur Grand Maître) à c e moment-là chargé du diocèse de Provence, de Catalogne et d'Aragon y est également mentionnée.
Dans le cadastre d'Espalion de 1403, le quartier ouest de la ville portait encore le nom de La Cavalerie comme à °Millau. Les habitants l'appelèrent par la suite le quartier du Temple. Sur la carte de Cassini le lieu-dit "Le Temple" figure sous le toponyme Espalion.
Un acte de l'Ordre de Malte rédigé en 1796 précise que la Commanderie ne comptait plus qu'une petite maison avec un toit à moitié détruit, la chapelle dite "du Temple" dont il ne restait plus que les 4 murs portants et un pré. A la fin de la Révolution, la chapelle fût transformée en grange.
La chapelle des Templiers qui existait au XIIIème est devenue une villa dont l'architecture ogivale, a tenté de garder le type médiéval ( Henri Affre, auteur de nombreux ouvrages sur Espalion et sa région).
Le miles frère Bernard Ademari, dans sa déposition au procès de Paris du 13 avril 1311, déclara que frère Déodat Hugonis fut reçu au Temple d'Espalion ("in capella domus Templi de Spelieu", sic), en 1303, par frère Guigone Ademari, visiteur de Provence et qu'à l'époque des rafles il réussit à échapper à la capture et à la déportation au château de °Najac.
Liste de commandeurs, précepteurs et chevaliers du Temple d'Espalion relevée dans les archives :
Bégon de Verières, commandeur, en 1167.
Déodat de Corbières, chevalier, en 1167.
Ademar Cardel, commandeur, en 1181.
Raymond Vallon, commandeur, en 1186.
Guillaume de Castan, précepteur, en 1194.
Guiral d'Arpajon, commandeur, en 1197.
Frère Guillaume, commandeur, en 1252.
Hugues de Vallon, précepteur, en 1261.
Raymond de Folhaquier, précepteur, en 1264, commandeur, en 1268.
Aymeric de Carlat, commandeur, en 1271.
S. de Galhac, chevalier, en 1271.
Frère Pons et frère Força, chevalier, en 1271.
Jean de Montmaton (Monteamato), chevalier, en 1271.
Josselin de St Jory (Gaucelin de Saint-Juery), commandeur, en 1288.
Bernard de Revel, précepteur, en 1299.
Vivian (Vesian) de Moret, chevalier, en 1299.
Gui Adhemar, chevalier, en 1299.
Azemar de Porcelet, précepteur, en 1299.
Guigon d'Adhemar, commandeur, en 1303.
Bernard Guibal (Guibaldi), précepteur de Limouse et d'Espalion, en 1306.
°LA BLAQUIERERIE (comm. de LA COUVERTOIRADE, 12/Aveyron, arr. Saint-Affrique, cant. de Nant) 12230
Par la Blaquièrerie, une ferme dont l’orgueilleuse tour signe son appartenance au Temple (entre La Portalerie et La Salvetat), et l’Hospitalet au nom évocateur de sa destination au Moyen-Age, on gagne la commanderie-mère, °Sainte-Eulalie-de-Cernon par le sud-est en provenant de °La Couvertoirade.
°LA CAVALERIE (12/Aveyron, arr. Saint-Affrique, cant. de Nant) 12230
Venant de Millau, on emprunte pour arriver jusqu’à La Cavalerie, une route traversant le Causse dans toute sa beauté, avec ses hautes pierres dressées, son sol parsemé de plantes d’où émerge un peu de terre rouge. La bergerie voûtée ou "jasse" abrite, par mauvais temps, berger et troupeau. Pour des raisons inconnues, les Templiers s'intéressèrent tout particulièrement au plateau du Larzac, le quadrillant littéralement de Commanderies. C'est à °La Couvertoirade et, tout près, à La Cavalerie que l'on découvrira les vestiges les plus impressionnants.
Pour découvrir le village aux remparts fortifiés de La Cavalerie, il faut emprunter l'une des rues perpendiculaires à la nationale 9, jusqu’aux remparts sur la gauche.
Il ne devait pas être facile de s’en emparer, la Commanderie était défendue par des remparts puissants qui du XIIIème siècle sont en grande partie parvenus jusqu’à nous.
En franchissant "la porte des Templiers", on découvre de beaux vestiges de ce Moyen-Age pendant lequel, La Cavalerie ainsi que son nom l’indique, abrita les vastes écuries de l’Ordre.
De beaux portails, l’église romane en sont des témoins, ainsi qu’un très grand bâtiment flanqué de deux tours.
Ce devait être le rôle de cette annexe de °Sainte-Eulalie-de-Cerrnon, de tenir en bon état et toujours prêts à prendre la route, les chevaux et mulets des cavaliers hors-série qu’étaient les Templiers.
Un peu d'histoire sur l'installation des Templiers à La Cavalerie...
Avant l'arrivée des Templiers, il existait déjà une agglomération située à 1 Km au nord-est à l'estrade. Les Templiers préférèrent un lieu plus propice à la défense que le site ancien situé dans un repli de terrain abrité des vents du nord.
Il y eut après l'installation des Templiers deux agglomérations : La Cavalerie vieille (disparue au XIIIème siècle) et La Cavalerie neuve (actuelle) lieu où résidait les chevaliers du Temple. Les chevaliers construisirent une église romane datant du XIIème siècle qui fut restaurée au XVIIIème siècle. C'est en pénétrant à l'intérieur qui ressemble à une bergerie voûtée que l'on trouvera des vestiges pieusement conservés dont il ne subsiste qu'un mur et une baie à triple rouleau a fort ébrasement intérieur. Après avoir édifié l'église, les Templiers construisirent un château apparemment modeste qui lui a entièrement disparu. En effet, La Cavalerie ne fut pas épargnée par les massacres et a toujours été aux ordres militaires.
A partir de la seconde moitié du XIème siècle par les Templiers, puis Hospitaliers qui prirent le relais après l'élimination des premiers par Philippe Le Bel en 1312.
En 1308, les commissaires royaux, s'étant rendus à La Cavalerie, outre de nombreux bestiaux, trouvèrent un saloir, récipient qui servait à saler les fromages, et cinq toiles de lin pour les recouvrir. Le sel, qui servait non seulement à saler le fromage mais aussi la viande qui devait être conservée, provenait des salines de Pécais vers °Aigues-Mortes, propriété pour un tiers des Templiers de la Maison de °Listel.
Un document du procès de Paris redonne voix à un commandeur de La Cavalerie, interrogé le 3 avril 1311. C'est "Frater Petrus Gorandi preceptor domus de la Cavaleria", lequel a déclaré que sa réception eut lieu dans la chapelle de Sainte-Eulalie, en l'octave de Pâques de l'an 1289 par le commandeur Pierre Raimondi. Pour visiter La Cavalerie, se rendre au point accueil "le pourtalou" (ouvert tous les jours en juillet - août).
°LA CLAU (comm. de VEZINS-DE-LEVEZOU, 12/Aveyron) 12780
Entre °Millau et °Rodez s'étend le haut plateau du Lévezou, riche en lacs et en douces ondulations, où dès 1142 le Templiers reçurent en donation des maisons, des potagers, des bois et des vignes. L'une des premières donations importantes fut le village et le château de La Clau au sud-est de Vézins-de-Lévézou sur le Chemin d'Espalion : "villam et municionem seu bastitam que dicitur Clavis", concédés aux Templiers de °Sainte-Eulalie en 1239 par Aiglina, fille du seigneur du lieu Bégon de Vézin, et par son mari Grimal de Salis. Le château de La Clau devint le siège le plus important des Templiers dans le Lévezou.
En 1263, eut lieu un différend entre le seigneur féodal Dalmas de Vézin, descendant des donateurs et qui connut des difficultés financières, et les Templiers de °Sainte-Eulalie relatif au titre de propriété. Le château resta propriété des Templiers qui durent verser une importante indemnité en compensation.
Dans l'acte de donation de 1239 la chapelle ne figure pas alors que les Templiers en possédaient une à l'intérieur du château comme à °La Selve.
Derrière l'abside de l'église, datant probablement de 1312 et fortement remaniée, on remarque deux tours du XIIIème siècle avec ses patères et ses mâchicoulis.
Seul nous est parvenu le nom de "frater Durandus Passarion, serviens, preceptor domus de la Clau, Rutheniensis diocesis", qui fut jugé à Paris le 3 avril 1311.
°LA COUVERTOIRADE (12/Aveyron, arr. Saint-Affrique, cant. de Nant) 12230
Il existe dans le sud Aveyron cinq sites Templiers et hospitaliers : °La Cavalerie, La Couvertoirade, Saint Jean Saint Paul, °Sainte Eulalie de Cernon et le Viala du Pas de Jaux. Un peu après le Caylar en venant de Millau, quittez la nationale 9 sur votre droite en direction de la forteresse templière de La Couvertoirade.
Au détour de la route, dans un paysage en apparence désertique, les hautes murailles grises surgissent brusquement comme une oasis et un refuge.
L'enceinte polygonale, bien conservée, s'ouvrait par deux portes carrées surmontées de mâchicoulis ; la porte nord est intacte.
Cette région des plateaux désertiques du Larzac fut donnée en 1158 à l'Ordre du Temple par le vicomte de Millau. Les Templiers s'installèrent à La Couvertoirade après °Sainte Eulalie et °La Cavalerie.
L'enceinte de La Couvertoirade qui englobe l'église et le château des Templiers n'a pas la régularité de celles de La Cavalerie et de Ste Eulalie. Il a fallu détruire maisons et clôtures et réorganiser l'espace intérieur.
En pénétrant par l'entrée principale vous remarquerez de suite que La Couvertoirade constitue une véritable "miniature" de ville médiévale avec à l'intérieur des trésors d'architectures édifiants. Le village est mentionné dès le milieu du XIème siècle.
Le plus ancien monument est, à quelque cinq cents mètres du village, l'église de Saint-Christol (Saint-Christophe), dont subsistent quelques ruines.
La nef en était du XIème siècle, et, lors de leur installation, les Templiers l'agrandirent avant de construire en 1249 le château (castrum de la Cohopertoirada) et un donjon trapézoïdal sur un rocher calcaire suite à des impératifs militaires.
Au XIIIème siècle, ils arrivèrent peu à peu à imposer leur domination et leur protection à l'ensemble du plateau.
La croix de l'Ordre du Temple à pied fiché est souvent représentée dans les armoiries des Commanderies, par exemple à La Couvertoirade.
Un document de 1273 nous donne le nom de frère Raymond Bermundi, commandeur de la domus militie Templi de la Cobertoirada qui travailla pour le compte de frère Pierre Raymond de Salas, commandeur de °Sainte Eulalie.
La Couvertoirade devint un important établissement destiné à héberger les chevaliers âgés, blessés au combat ou malades. L'enceinte fortifiée ne date que du XIVème siècle, lorsque La Couvertoirade fut remise aux Hospitaliers. Elle fut utilisée au milieu du XVème siècle, pour abriter les populations des exactions des routiers.
Quatre tours rondes, à trois niveaux voûtés, sont percées d'archères et de bouches à feu. Dans l'épaisseur du rempart, escaliers, postes de guet conduisent au chemin de ronde, protégé par un simple parapet.
Sur le rocher, incorporé au rempart nord-est, le château des Templiers, dont la masse flanquée de contreforts a été arasée de ses parties défensives a été transformé en immense grenier.
Face à l'entrée du château se trouve l'église, accessible par un escalier grossièrement taillé. Probablement élevée par des Hospitaliers au XIVème siècle, elle est assez semblable aux autres églises de la région et accolée au cimetière médiéval dont des stèles discoïdales sont placées au milieu des herbes.
Deux travées, l'une voûtée d'arêtes, l'autre voûtée d'ogives, un chevet plat, une grosse tour carrée à l'ouest se fondent dans l'ensemble des constructions.
Au croisement de l'ogive du chœur, la clef de voûte présente une fleur à sept pétales.
Excellents gestionnaires, ils rationalisent l'agriculture et l'élevage ovin, comme en témoignent de nombreuses "granges", anciennes fermes templières qui ponctuent encore le pays.
La Couvertoirade, ville-forte du Temple, est postée en plein désert du Causse pour la surveillance des drailles de la transhumance languedocienne. Les Templiers sont à la base, sur ce causse du Larzac, des activités pastorales qui perdurent aujourd'hui. Les lavognes ont été imaginés par les Templiers. Ces mares argileuses, pavées dans le fond par les paysans, sont destinées à recueillir les eaux de pluie. Disséminées sur le parcours des troupeaux, elles leur permettent de s'abreuver l'été lorsque l'eau se fait rare sur le causse.
Les rues, au tracé régulier, sont bordées de maisons d'une étonnante unité : un rez-de-chaussée voûté en plein cintre, un escalier extérieur donnant sur un balcon couvert, à l'étage, lui-même voûté pour supporter la couverture de dalles calcaires disposées en encorbellement. Des dispositifs ingénieux conduisaient l'eau dans des citernes. Aussi en se baladant par la rue principale qui mène de la porte haute à la porte basse, vous découvrirez une belle série de maisons du XVème au XVIIème siècles, toutes avec leurs escaliers extérieurs, ainsi que d'agréables commerces qui exposent l'artisanat local. Point accueil : Maison de la Serpione, de 10h00 à 19h00 tous les jours en juillet - août.
°LA SELVE (12/Aveyron, arr. Rodez, canton Requista) 12170
Dans la région du Ségala, comprise entre les moyennes vallées du Tarn et du Viour, les Templiers ont implanté leur Commanderie de La Selve sur une terre boisée, isolée, peu habitée, où l'on trouve beaucoup de châtaigniers et surtout du seigle qui a donné son nom à la région.
La première concession de biens fonciers à La Selve remonte à 1148. Cette donation a été faite à Elie de Montbrun, Commandeur de Sainte-Eulalie et Maître du Rouergue, par un seigneur local, Guillem Alaman, lequel, vers 1152, partit pour les Croisades.
Dans un premier temps, les Templiers s'étaient installés dans le village de Bégon, puis, vers le milieu du XIIème siècle, ils construisirent leur château à côté du site de La Selve.
D'autres seigneurs firent d'importantes donations en terres, prés ou potagers, en droits sur des châtaigneraies et des bois, en patrimoines sur des moulins et de nombreux mas. Citons Ramon de Cassagues, qui, en 1155, avant de partir pour la Terre Sainte, donna quelques droits sur un mas, et un groupe de seigneurs, dont Ademars de Cadars, qui en 1172 donnèrent leurs propriétés situées près de la Commanderie de La Selve, y compris les terres cultivées et incultes, les bois et le droit de chasser.
Au XIIIème siècle la Commanderie de La Selve comptait quelques 300 mas, 11 églises, dont celles de Bégon et Rullac, 5 villages avec maisons, potagers et bois. En 1206, Richard, frère du Comte de Rodez, fut reçu dans la Maison templière de La Selve, en offrant 6 mas.
En 1228, Guillem Aldos donna pour être reçu, une maison située à Thouel, un bois et des terrains cultivables. En 1233, Peire de la Garde donna quelques mas et en 1256 Ramon Bernard de Tayar donna tous ses biens.
Jean de La Selve devint en 1160 Commandeur du Temple de °Douzens. Peire de La Selve œuvra vers 1170 pour le compte de la Maison de °Sainte-Eulalie. Raymond de La Selve était, en 1195, Commandeur de la baillie du Larzac sous Aimeric de Salas, Maître de °Sainte-Eulalie.
Au XIXème siècle, cette commanderie comprenait encore trois tours carrées et une tour circulaire ainsi qu'une chapelle. Des 4 tours subsistent seulement celle qui sert de clocher et une autre dans la partie opposée.
Liste des précepteurs du Temple de La Selve :
- 1172/1180 : Uc Guiral
- 1175/1179/1185 : Raymond de Combret
- 1190 : Aimeric de Farico
- 1206 : Antelin (avec Richard de Rodez)
- 1210 : Bertrand de Cardeillac
- 1215 : Bertrand Aimeric
- 1220 : Uc Daude
- 1222/1228 : Andrieu de Casrelnau
- 1229 : P. del Bost
- 1230 : Bertrand de Salles
- 1232/2137 : estrebal
- 1247/1248 : P. del Cer
- 1250/2153 : Pons de Magalaz
- 1252 : Uc de Rodez
- 1254/1256 : Uc de Vals
°LAGUIOLE (12/Aveyron, arr. Espalion) 12210
Deux Commanderies étaient implantées au nord d'°Espalion : °Albinhac et Laguiole.
Laguiole est situé sur les monts de l'Aubrac, où se terminait la route de transhumance qui provenait de Moissac. La maison templière de Laguiole, très certainement rustique avec étables, enclos et pâturages, est connue uniquement par la déposition de frère "Gilbertus Rogerii serviens, preceptor domus templi de la Glayola", interrogé à Paris le 5 avril 1311, lequel dit avoir été reçu en 1293 dans la Maison du Temple de °Drulhe par Erà Ponce de Broliet, Maître de Provence.
Après avoir franchi le ruisseau du Vaissaïre, par le pont de ferrière et du Temple, la route (D42) passait vers Le Bousquet au pied du château puis empruntait la ligne de crête. Les forges de Laguiole sont célèbres pour la coutellerie depuis le XIVème siècle.
°LIMOUZE-SAINT-JEAN (comm. ONET-LE-CHATEAU, 12/Aveyron, cant. Rodez) 12850
Cette cité très ancienne fut fondée plus de 2000 ans avant l'ère chrétienne par les Ruthènes, tribu celtique venue sans doute d'Europe Centrale. Après s'être appelée "Segodunum" (forteresse sur les hauteurs) jusqu'au IIIème siècle, la ville prend le nom de "Ruteni" sous l'influence des Romains. Nous comprenons mieux pourquoi les habitants de Rodez s'appellent les Ruthénois.
Au nord-ouest de Rodez par la D901, dans la très proche banlieue, il y avait une implantation templière : Limouse-Saint-Jean sur la commune de Onet-le-Château.
La grange de Limouze fût donnée en 1176 aux Templiers par le comte de Rodez Hugues 1er. Selon le Cartulaire de Bonneval, l'église Saint-Martin de Limouse dépendait de la Commanderie d'°Espalion. De la Commanderie primitive de Limouze Saint-Jean, il reste le donjon (Tour de Limouze) et la chapelle. Le dernier commandeur, Bernard Guibal, était "Commandeur d'°Espalion et de Limouze".
°MILLAU (12/Aveyron) 12100
Millau, ancien chef-lieu des rois d'Aragon dans le Rouergue, se trouve dans la haute vallée du Tarn. Les Templiers s'y installèrent au milieu du XIIème siècle et, en 1181, reçurent en don trois parcelles de terre d'un certain Pierre (Peire). Ils édifièrent leur couvent entre les anciens murs de Millau, centre renommé surtout pour son commerce de peaux.
A la suite de plusieurs querelles sur l'utilisation des pâturages opposant en 1257 les Templiers et les riches bourgeois de Millau, la cour de Millau donna tort aux bourgeois et leur fit jurer de ne plus pénétrer sur les propriétés des Templiers.
La Maison templière de Millau se trouvait dans l'enceinte du centre historique, dans l'actuelle rue Peyrollerie. Une ordonnance de 1461 obligeait les chaudronniers (payrouliès en occitan) à exercer leur métier dans cette rue.
Selon Jules Artières, historien local, la Commanderie templière de Millau était située au n°55 de cette rue, et par les arcades, on pouvait accéder à d'anciennes bâtisses.
L'ensemble de ces maisons est communément appelé Le Temple ou l'hôtel du Temple.
A l'époque des Templiers la zone de Millau était appelée La Cavalerie, comme celle du Larzac, selon l'énoncé d'un acte de 1255, stipulant que Frère Bernat Gasc, alors sous le Commandeur de °La Selve en 1253, devenait Commandeur de Millau en 1255 : "comandaire de la maio del Temple de la Cavallaria d'Amilhau (nom occitan de Millau)".
°MONTELS (comm. SAINT-SERNIN-SUR-RANCE, 12/Aveyron, arr. Saint-Affrique) 12380
Le village de Saint Sernin sur Rance, étagé sur son éperon rocheux, en bordure du Rance, jouit d'un climat agréable et d'une position privilégiée entre Toulouse-Albi et Millau-Montpellier-Béziers.
La Commanderie de La Serre près de Montels au nord-est de la commune de Saint-Sernin-sur-Rance par la D151 était une possession templière.
°NAJAC (12/Aveyron) 12270
Le premier château fut construit vers 1100 par Bertrand de Saint-Gilles, comte de Toulouse. Najac était alors le siège de l’administration du Rouergue et redevint à la fin du siècle le fief de Raimond VI de Toulouse. Après la croisade des albigeois, la forteresse est entièrement remaniée. Dans ce chef d’œuvre de l’architecture du XIIIème siècle, Philippe le Bel fera incarcérer des Chevaliers du Temple en 1307.
°NIGRESSERRE (comm. Thérondels, 12/Aveyron, arr. Espalion, cant. Mur-de-Barrez) 12600
Le bourg de Thérondels dans le Carladez fut construit autour d'une Abbaye de bénédictines fondée vers l'an 900 par le vicomte de Carlat.
Hameau de Thérondels, Nigresserre, connu au XIIIème siècle sous le nom de "Neira Serra", était le siège d'une Commanderie de Templiers puis d'Hospitaliers de Saint-Jean, sous la dépendance de °Narbonne. Ci-contre la croix de Nigresserre près du tilleul vieux de 400 ans.
°RODEZ (12/Aveyron) 12000
Cette cité très ancienne fut fondée plus de 2000 ans avant l'ère chrétienne par les Ruthènes, tribu celtique venue sans doute d'Europe Centrale. Après s'être appelée "Segodunum" (forteresse sur les hauteurs) jusqu'au IIIème siècle, la ville prend le nom de Ruteni sous l'influence des Romains.
En 1150, les Templiers s’établissent en leur Commanderie de Rodez. Selon le Cartulaire de Bonneval, l'église Saint-Martin de °Limouse, Saint-Austremoine, Aubignac, le Domaine des Landes à Senepjac, les maisons et jardins à Rodez dépendaient de la Commanderie d'°Espalion.
°SAINT-GEORGES-DE-LUZENCON (12/Aveyron) 12100
C'est vers 1140 que les Templiers s'installent dans le sud-Aveyron, au sud-ouest de Millau. Cette même année, R. de Luzençon fait don de plusieurs biens à la confrérie : Saint Georges devient leur première "base".
En 1152, l'ordre achète à l'abbaye de Gellone l'église de °Sainte Eulalie avec les dîmes, terres et droits. Elle devient alors leur centre principal.
En 1166, Raymond de Lévézou et son fils cèdent au maître de °Sante Eulalie un champ
et des vignes près de Saint Georges-de-Luzençon.
°SAINT-GREGOIRE (comm. LAVERNHE, 12/Aveyron) 12150
Entre Séverac-le-Château et Lavernhe, l'église de Saint-Grégoire, église du XIIème siècle à l'impressionnant clocher-tour de près de 20 m, que tenaient les Templiers, était une étape sur la route de Compostelle, au fronton de laquelle figurent deux croix templières.
"Ecartelé ; au premier de gueules à la tête de léopard vomissant des ondes, le tout d'argent ; au deuxième d'azur à trois croissants accompagnés d'un heaume de chevalier, le tout d'argent ; au troisième d'azur à la façade de l'église de Saint-Grégoire mouvante de la pointe entre deux crosses adossées, le tout d'argent ; au quatrième de gueules au vernhe terrassé, le tout d'argent ; sur le tout de l'écartelé, un besant d'argent chargé d'une croisette pattée de gueules". Le besant d'argent chargé d'une croisette pattée de gueules rappelle les armes des chevaliers du Temple et les stèles discoïdales découvertes à Saint-Grégoire.
°SAINTE-EULALIE-DE-CERNON (comm. de CORNUS, 12/Aveyron, arr. Saint-Affrique) 12230
"De gueules, à quatre pals retraits d'or ; au chef d'argent, chargé d'une croisette pattée de gueules."
Entre les sites templiers de °La Couvertoirade et de °La Cavalerie, une signalisation touristique vous indique Ste-Eulalie-de-Cernon. Une petite route sinueuse et superbe vous y conduit et ouvre sur un village magnifique. Ste Eulalie présente deux ensembles distincts quoique accolés. L'enceinte des murailles élevée par les Hospitaliers au XVème siècle et le château des Templiers en partie repris par les Hospitaliers toujours au XVème siècle. Les remparts sont d’ocre dorée et portent 3 hautes tours à encorbellement. La quatrième garde la porte par où on pénètre dans l’enceinte de la Commanderie de Ste-Eulalie-de-Cernon.
Un peu d'histoire sur l'installation des Templiers...
D’abord possession des vicomtes de Millau, Ste-Eulalie-de-Cernon (ou Ste-Eulalie-du- Larzac) prit son importance lorsqu’elle devint le siège de la Commanderie des Templiers dont dépendaient celles de °La Cavalerie et de °La Couvertoirade, toujours sur le plateau du Larzac.
Il semblerait que les Templiers acquièrent la ville au XIIème siècle tout d'abord avec l'église qui existait déjà moyennant une rente annuelle de 80 sols melgoriens et 6 fromages envers un abbé. Ensuite des donations vont se succéder provenant de seigneurs locaux, de comtes et évêques de Rodez.
En 1158, Raimond Bérenger IV, roi d’Aragon et vicomte de Millau, légua au maître du Rouergue Elie de Montbrun, maître du Temple du Rouergue, le village et l’ensemble du causse de Larzac, avec le droit de construire maisons et forteresse.
Et c'est en évinçant les anciens seigneurs du Larzac par des rentes forcées, des donations déguisées que les Templiers deviennent les principaux possesseurs du plateau afin de construire des villes et des forteresses. La première mission des Templiers a été de reconstruire l'église et d'édifier un château.
La place forte de Ste-Eulalie de Cernon, capitale du Larzac, présente une église du XIIème siècle : elle est formée de la nef unique habituelle, se terminant par une abside semi-circulaire.
En 1641, le prieur Jean de Bernuy de Villeneuve fit réaliser un portail dans l'abside, intervertissant de la sorte l'orientation de la construction.
L’église templière s’ouvre sur la place. L'intérieur est magnifique, formé d'une seule nef à quatre travées, scandées par des arcs doubles reposant sur des chapiteaux d'une grande sobriété, présentant des motifs assez courants que l'on retrouve dans d'autres constructions : coquillages, feuilles aquatiques, têtes de bovins. Sous verre, sont présentés divers documents et objets relatifs à son histoire.
Le château donne sur la place du village et était flanqué à chacun de ses angles d'une tour carrée. A l'intérieur, une grande salle qui ressemble à une nef d'église est formée de plusieurs travées voûtées à ogives.
A l'extérieur, par un passage voûté, on accède à la cour intérieure du château, cette voûte n'existait pas au temps des Templiers ni des Hospitaliers et a été élevée au XVIIème siècle pour créer un étage supplémentaire en dédoublant la grande salle du château ; un bâtiment a été plaqué dans la cour et abrite un vaste escalier à la française décoré de peintures murales d'époque Louis XIII et qui aujourd'hui sert le musée de Ste Eulalie.
Sur la place qui occupe l'emplacement de l'ancien cimetière des Templiers, chante une belle fontaine de pierre, que de grands arbres ombragent.
Le membre de Tivéret, situé dans l’actuel Domaine du Temple à °Cabrières dans l’Hérault, était rattaché à la commanderie principale de °Ste Eulalie de Cernon qu'il approvisionnait déjà en vin.
Après les rafles de 1307, les Templiers de Sainte-Eulalie et de ses dépendances furent conduits dans les prisons du château de Naja. Lors de l'inventaire de leurs biens, les fonctionnaires retrouvèrent dans le château seulement 5 arbalètes, 10 casques, deux selles et deux manteaux templiers, dans les écuries 35 chevaux et 22 bœufs de trait dans les édifices rustiques, dans la partie située derrière le château.
Au mois de juin 1310, Pons Segneri de Caux, Commandeur de Ste-Eulalie fut interrogé parmi les trente-trois Templiers détenus au château royal d’Alais.
Précepteurs du Temple de Ste-Eulalie :
Elie de Montbrun, maître (1152) et maître du Rouergue
Bernard Escafre , commandeur (1178)
Guillaume de Saint Hilaire, maître (1179)
Bego de Servadac, commandeur (1179)
Guillaume de la Garrigue, commandeur (1184)
Frotard de Rocosel, commandeur (1187)
Raymond de Canet, commandeur (1189)
Aimeric de Salas, maître (1195)
Raymond de la Selve, commandeur (1195)
Pierre de Campfait, commandeur (1201)
Guillaume Arnal, commandeur (1211/1219), commandeur (1221)
Hugues de Sainthes, commandeur (1268) qui sera en 1273 commandeur de °Drulhe
Petrus Raimundi de Salas, commandeur (1269/1273)
Fredol, commandeur (1277)
Guillaume Hugolin, commandeur (1281)
Petrus Raimundi, commandeur (1289)
Guigone Ademari, commandeur (1291/1296)
Rostaing Dalmas (fin XIIIème siècle)
Bernard Guimbaud (Guinebaudi), commandeur (1303)
ARIAS (Stéphan) a publié en 1988 "La commanderie de Sainte-Eulalie du Larzac et les seigneurs du Rouergue (milieu XIIIème - milieu XIVème siècle)" in Etudes sur le Quercy et les commanderies des ordres militaires, Actes de Souillac.
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