Le trésor des Templiers à Arginy ? (Rhône)

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Arginy



°ARGINY (comm. d' ODENAS, 69/Rhône) 69460

Lors de la conquête des Gaules, un lieutenant de César, Arginus, fit bâtir un castellum. Vers l’an Mil, on lui donna l’aspect d’un château. Aux XIème et XIIème siècles, les ducs de Bourgogne refondirent totalement l’édifice et lui donnèrent cette forme médiévale qu’on lui connaît.

A l’époque templière, soit au XIIIème siècle, le château devint une possession des comtes de Beaujeu. En 1253, Louis de Beaujeu choisit de quitter le domaine familial de Beaujeu (qui a d’ailleurs donné son nom au Beaujolais), près de Monsols dans le Rhône, pour s’installer dans une dépendance du château, à Arginy.

Guillaume Beaujeu (blason), succéda à Thomas Béraut, Grand-Maître de l’Ordre du Temple, le 13 mai 1273. En 1291, il fut tué au siège de Saint-Jean-d’Acre, où il fut enseveli. Ce fut le dernier Grand-Maître en Terre-Sainte. Il était parent du roi de France, Philippe III Le Hardi.

G.A. Schiffman s’évertue à légitimer la continuité du Temple après son extinction dans son livre "La chevalerie à l’origine de la Franc-maçonnerie du milieu de XVIIIème siècle". Selon lui, à la veille du coup de filet de 1307, Jacques de Molay aurait fait venir près de lui son neveu, Guichard VI de Beaujeu.



LES ARCHIVES PRINCIPALES DE L’ORDRE DU TEMPLE

Parmi les récits légendaires qui prirent naissance après la dissolution de l’Ordre du Temple, un concerne le trésor de l’Ordre du Temple. Il est cité par G.A. Schiffmann et adressé au prince Christian de Hesse par le duc de Sudermanie (futur Charles XIII de Suède).

"() Jacques de Molay, quelques jours avant son supplice, aurait confié au comte François de Beaujeu, un projet qu’il avait formé pour lui. Il lui demanda de descendre dans le tombeau des Grands-Maîtres, au Temple de Paris, et d’y prendre, sous le cercueil de son oncle, un écrin de cristal.

Beaujeu descendit, la nuit, trouva l’écrin à l’endroit indiqué et l’apporta au prisonnier qui, satisfait de son zèle, l’initia aux mystères templiers et reçut de lui le serment de faire revivre l’Ordre.

Il lui confia aussi que cet écrin renfermait la plus précieuse des reliques : l’index de la main droite de saint Jean-Baptiste, donné à l’Ordre par le roi Baudoin. Puis il lui remit trois clefs, en ajoutant que le cercueil sous lequel était l’écrin renfermait une caisse d’argent et que, dans une niche attenante, une autre caisse contenait les annales et les lettres de l’Ordre, et les principales connaissances à transmettre. Il y trouverait, en outre, la couronne des rois de Jérusalem, le chandelier d’or à sept branches et les Quatre Evangiles d’or ()".

Schiffmann (G.A.) : Die Freimaurerei in Frankreich in erste
Hälfte des XVIIe Johrhunderts (Leipzig, B. Zechel, 1881)



Une légende situe donc le trésor des Templiers à Arginy.

La Tour dite "des Huit Béatitudes" (dite aussi d’Alchimie), dénommée ainsi par allusion aux huit fenêtres que l’on distingue sous le toit, serait une clé pour trouver ce trésor qu’aucun document valable ne permet de situer à Arginy. Pourtant, depuis la fin du XIVème siècle, on recherche à Arginy un mystérieux dépôt caché dans un inaccessible réseau de salles souterraines.

Dans le cercueil réputé contenir les cendres de Thibaud Gaudin, Jacques de Molay y aurait entassé des registres et de la correspondance confidentielle, ainsi que la couronne des rois de Jérusalem, le chandelier à sept branches ainsi que quatre statues d’or qui ornaient le Saint-Sépulcre (les quatre évangélistes).

Enfin dans les deux colonnes qui ornaient le chœur de l’église du Temple étaient renfermés un grand nombre de numéraires provenant des "épargnes de l’Ordre". Les chapiteaux truqués pivotaient sur eux-mêmes pour permettre de puiser dans les colonnes évidées. Le comte de Beaujeu aidé de neuf Templiers qui avaient échappé aux persécutions eut, par faveur royale, l’autorisation d’enlever le cercueil de son oncle paternel. Pourquoi dans ces conditions ne l’aurait-il pas transporté à Arginy ?