Le Saint-Sépulcre de Jérusalem

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Saint-Sépulcre, ensemble des édifices construits à Jérusalem, à l'emplacement du jardin de Joseph d'Arimathie, où fut enterré le Christ. Ce lieu sacré pour les chrétiens fut de tous temps un lieu de pèlerinage.

Selon Eusèbe de Césarée, l'empereur romain Hadrien fit construire, au IIe siècle, un temple consacré à Vénus sur l'emplacement du Saint-Sépulcre pour dissimuler le tombeau où Jésus avait été inhumé et en effacer le souvenir. Le Saint-Sépulcre fut restauré au IVe siècle (vers 325-326) par l'empereur chrétien Constantin le Grand.

Une église a été édifiée au IVe siècle sur les lieux considérés par les chrétiens comme ceux de la crucifixion, du tombeau et de la résurrection de Jésus-Christ survenue vers l'an 33. Le bâtiment a été détruit et reconstruit à plusieurs reprises au cours des siècles, mais le Saint-Sépulcre est toujours considéré comme le lieu le plus sacré du christianisme.

Au Moyen-Age, la basilique du Saint-Sépulcre de Jérusalem était représentée avec ses cinq enceintes circulaires.

Le Saint Sépulcre de Jérusalem



En 1009, le calife arabe Al-Hakim fit entièrement démolir le monument, ainsi que le caveau lui-même qui fut littéralement pulvérisé ... Au point qu'aujourd'hui il n'en reste que quelques fragments épars. La nouvelle de ce geste heurta les chrétiens d'Occident et contribua sans doute à motiver le mouvement des croisades.

En 1099, les chevaliers français s'emparèrent de Jérusalem le 5 juillet après cinq semaines de siège. Ils rebâtirent la basilique sur un plan plus modeste, celui que nous lui connaissons, et taillèrent un nouvel édicule pour remplacer le premier. Les Croisés entreprennent la restauration de la tombe du Christ et reconstruisent l'édicule. Sous l'église se trouve la crypte Sainte-Hélène, dans laquelle la mère de Constantin aurait trouvé la croix du Christ. La rotonde du Saint-Sépulcre se trouve au-delà de la crypte.



Les reliques de la tombe du Christ

1119 : Fin de la restauration de la tombe du Christ par les Croisés et début des travaux de la nouvelle Basilique. Les futurs Templiers se sont emparés des reliques de la tombe du Christ pendant la restauration.

1146-1147 : Robert de Craon ramène en France les reliques de la tombe du Christ. Robert IV le Bourguignon dit Robert de Craon, sire de Craon, fils de Renaud le Bourguignon et d'Ennoguen de Vitré Il est le second maître de l'Ordre du Temple de 1136/1137 jusqu'en janvier 1149.

En 1149 : La nouvelle église, qui enclôt également le site présumé du Calvaire, le lieu de la crucifixion (A), fut consacrée.

Plan de l'église du Saint Sépulcre

Visite virtuelle - Basilique du Saint-Sépulcre





Graffiti des Chevaliers Templiers dans l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem

Graffiti des Chevaliers Templiers





1160-1168 : Bertrand de Blanquefort transfère les reliques de la tombe du Christ à Tomar comme l'avait souhaité André de Montbard, héritier spirituel de son neveu saint Bernard. En 1190 Tomar est attaqué par les Almohades, obligeant les Templiers à rapatrier les reliques en France.

Les templiers: gardiens de la terre sainte et de la tombe du Christ (Daniel Minard)



La chute du royaume des croisés après 1187 n'interrompit pas les pèlerinages car le nouveau souverain musulman, Saladin, renoua avec la tradition de tolérance des anciens califes et interdisit toute profanation du Saint-Sépulcre.

1203-1204 : Deux censives sont acquises qui permettront de construire l'enceinte et de donner ainsi sa forme définitive à l'enclos du Temple de Paris, nouveau Centre Suprême. Les reliques de la tombe du Christ y sont transférées mais après avoir transité par l'abbaye de Beaulieu-lès-Loches. En effet, la rotonde construite en 1140 n'incluait pas l'octogone caractéristique de l'église du Saint-Sépulchre. L'église du Temple de Paris modifiée sera parachevée et consacrée le 11 janvier 1217.

26 avril 1248 : Saint Louis dépose la couronne d'épines du Christ dans la Sainte-Chapelle.

1307 : Les reliques de la tombe du Christ sont transférées par les Templiers en fuite de Paris dans la région de Rennes-les-Bains (à la frontière espagnole de l'époque) pour y être cachées.

Le pont romain de Serres, la méridienne de Paris et le Cardou





La Pierre de l’Onction, ou Pierre de l’Embaumement est, selon la tradition chrétienne, la pierre sur laquelle le corps du Christ fut lavé et enveloppé dans le Saint-Suaire par Joseph d’Arimathie et Nicodème avant la Mise au tombeau. Située près de l’entrée de la Basilique du Saint-Sépulcre, elle est l'objet d'une importante vénération depuis le Moyen Âge. Sur la cloison qui lui fait face, une mosaïque illustre l'épisode.



Fin octobre 2016, le tombeau du Christ était ouvert pour la première fois depuis 1810, dans le cadre de travaux de rénovation de l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem.

travaux de rénovation de l'église du Saint-Sépulcre



Depuis, le tombeau a livré quelques-uns de ses secrets. Cette ouverture du tombeau était donc une occasion inespérée pour les chercheurs de faire de nouvelles découvertes. Ils ont en effet pu approcher du lit funéraire sur lequel Jésus aurait reposé pendant trois jours entre sa crucifixion et sa résurrection.

Ce lit funéraire était protégé par une plaque de marbre depuis le XVIe siècle pour éviter son usure ainsi que le vol par les pèlerins de morceaux de la tombe, utilisés comme reliques. Mais, en la soulevant, les chercheurs ont trouvé une deuxième dalle de marbre, gravée d'une croix et qui pourrait dater des croisades du XIIe siècle.

La présence de cette dalle a aussi permis aux chercheurs d'affirmer, grâce à cette « preuve visible que l'endroit que les pèlerins adorent aujourd'hui est bien la même tombe que celle que l'empereur romain Constantin a trouvée au IVe siècle et que les croisés ont vénérée ensuite ».

La scientifique coordonnant les travaux de restauration, Antonia Moropoulou, a indiqué que le mortier scellant la plaque de marbre à la tombe datait du IVe siècle de l'ère chrétienne.
Ces conclusions sont en accord avec des écrits historiques selon lesquels les Romains avaient construit sur le site un monument autour de 326, sous le règne de Constantin Ier, qui favorisa l'essor du christianisme dans l'empire.
"C'est une découverte très importante qui confirme, comme cela est historiquement prouvé, que c'est Constantin le Grand qui a fait recouvrir de marbre la roche de la tombe du Christ".



La croix de crucifixion sur le "Mont du Crâne" d'Adam

le crâne d'Adam au pied de la croix de crucifixion





Dans l'église du Saint-Sépulcre, à 35 m du sépulcre de Jésus (D), un gros bloc de mauvais calcaire (A) avait été isolé au milieu des carrières. Sa hauteur totale fait en moyenne 11 m, dont 4,50 m sont présentement au-dessus du sol de l'église. Son diamètre varie de 5 à 7 m, car il a une forme très irrégulière. Au temps de Jésus, il était en partie enfoui sous les débris des carrières et la terre apportée par l'érosion : seule émergeait sa partie supérieure, arrondie. Le Golgotha, ce "Mont du crâne" est situé au niveau du sol de l'actuelle chapelle du Golgotha.

L'étude de ce bloc de calcaire a permis de bien examiner la grotte qu'il renferme et dont l'ouverture se situe au niveau du sol de l'église. Il s'agit d'une assez grande cavité naturelle, aux parois très rugueuses. Une fissure naturelle traverse le bloc depuis son sommet jusqu'à la voûte de la grotte.

La configuration du bloc explique merveilleusement bien une légende chrétienne fort ancienne, qu'on ne peut dater avec précision, mais qui est antérieure au Moyen Âge. D'après cette légende, Melchisédèq, roi de Jérusalem au temps d'Abraham, aurait déposé le crâne d'Adam dans cette grotte. Les descendants de Noé (!) lui auraient légué cette précieuse relique.

Au moment où Jésus mourait, crucifié au sommet de ce rocher, la terre trembla, d'où la fissure du rocher depuis le haut jusqu'à la grotte. Ainsi, le sang de Jésus en croix, nouvel Adam, a pu couler sur le crâne du premier Adam, réalisant ainsi le salut de l'humanité, depuis ses toutes premières origines. C'est la même légende qui explique qu'un crâne humain apparaît sous les pieds de Jésus sur certains de nos crucifix.



Répliques de l'église du Saint-Sépulcre de Jérusalem

En France on les trouve à Lanleff (XIe siècle), à Neuvy-St.-Sepulcre (1045), à Toulouse (vers 1090), à Charroux (1047), à Quimperlé (vers 1100), à Saint-Léonard (1120), à Villeneuve d'Aveyron (12e siècle.) ou à Romans-sur-Isère(1516).