La Compagnie du Saint-Sacrement et RLC Saint Vincent de Paul, Nicolas Pavillon, Jean-Jacques Olier
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Créée en 1627 par Henri de Levis, duc de Ventadour, ennemi juré des Huguenots qui se fait ordonner prêtre, la Compagnie du Saint-Sacrement de l'Autel,
constituée de membres issus de l'aristocratie et de la bourgeoisie parlementaire, est animée par le zèle militant de la Contre-Réforme.
La Compagnie reprend à son compte quelques-uns des objectifs de la Sainte Ligue, fondée par le Duc de Guise en 1576.
Elle vise à la fois des buts charitables et ambitieux, tels que la fondation d'hôpitaux, le secours aux victimes de la guerre,
mais aussi l'enfermement des mendiants, la lutte contre les Réformés, les hérétiques, les gens aux mœurs dépravées, le carnaval et
les duels.
En quelques décennies, elle s'organise pour former une société secrète influente, à la Cour mais aussi dans des familles pénétrées
par des directeurs de conscience, ainsi que dans l'armée et la magistrature. Elle devient la "Cabale des dévots", qui n'hésite pas,
au nom de l'intérêt du Ciel, à dénoncer publiquement les personnes coupables d'adultère, de blasphème, et de libertinage.
Dans les statuts et réglements de la compagnie, la notion de secret revient d'une façon quasi-obsessionnelle : "La première voie
qui forme l'esprit de la Compagnie et qui lui est essentielle est le secret... Le secret étant l'âme de la Compagnie sera inviolablement
gardé... afin de tenir la compagnie plus secrète."
Il est permis de s'interroger sur les fins ultimes d'une telle société.
Alliant activités de bienfaisance et ordre moral, la Compagnie est une force politique avec laquelle il faut compter.
Pendant plus de trente ans, elle a obligé Louis XIII, Richelieu et Mazarin à composer avec elle.
Protégée par Anne d'Autriche, elle gêne tour à tour, dans l'exercice du pouvoir, Richelieu, Mazarin et Louis XIV,
et c'est assurément pour cette raison que ce dernier finit par l'interdire en 1665.
C'est la Compagnie du Saint-Sacrement qui, prenant la défense des intérêts de l'Église devient l'ennemie jurée de Molière
dans "l'affaire du Tartuffe".
L'or et les joyaux du Saint-Sacrement
1630 : fondation à La Flèche de l’Association secrète de l’Aa (Associatio amicorum) par le père jésuite Jean Bagot.
La Société des bons amis est signalée au Collège de Clermont à Paris en 1645 et à Toulouse, animée par Vincent de Meur, en 1658.
À Paris, elle s'assemble rue de la Harpe. Ses douze membres forment une « petite troupe de vertueux amis » qui partagent leur temps entre l'étude, les exercices de piété, l'instruction des enfants abandonnés et les visites aux malades. Ils savent être à la fois « et philosophes et chrétiens ».
Sa devise est "Cor unum et Anima una". Elle s'oppose à la Compagnie du Saint-Sacrement.
Les membres influents de la Compagnie du Saint-Sacrement
JEAN-JACQUES OLIER
Né en 1608, Jean-Jacques Olier avait obtenu en 1642 la cure de Saint-Sulpice à Paris par le père de Condren,
l'un des discrets fondateurs de la Compagnie. Avant d'intégrer Saint-Sulpice, Jean-Jacques Olier fut à l'âge de 17 ans
et durant 17 années prieur de Clisson.
Il avait été préparé au sacerdoce par saint-Vincent-de-Paul.
Le fondateur des sulpiciens, Jean-Jacques Olier, a préparé l'esquisse d'une image utilisée par la Confrérie du Saint-Sacrement
de la paroisse Saint-Sulpice de Paris.
Cette image de l'Adoration du Saint-Sacrement évoque la dévotion toute particulière pour le Saint-Sacrement via la grande hostie
du Christ vénérée dans l'ostensoir.
Le rapport entre Saint Sulpice et la Normandie, passe par Madame d'Aiguillon nièce de Richelieu, qui finança les missions
de Saint vincent de Paul et de mr Olier et de bien d'autres c'est à dire tout ceux qui participèrent à la Contre Réforme, et finança
des missions au Canada.
Plusieurs membres de la Société de Notre-Dame, qui a fondé Montréal, faisaient partie de la fameuse et très puissante Compagnie
du Saint-Sacrement. L'ostensoir fut donné aux religieuses Hospitalières de Saint-Joseph de Montréal.
Les bases horizontales des deux triangles qui composent le Sceau de Salomon, "tournent" latéralement jusqu’à assumer
une position verticale.
La symbolique des triangles reste inaltérée : le pouvoir divin, spirituel, religieux descend du ciel pour éclairer la terre
(triangle pointe en bas) pendant que le pouvoir temporel, souverain et politique pose ses bases sur la terre et tente de s'élever
vers le ciel (triangle pointe en haut).
Mais la nouvelle composition veut indiquer que cette union de pouvoirs dans un seul Homme doit arriver "à l'intérieur" du Temple,
à l'abri des deux colonnes Boaz et Jachin.
Le "Grand Son Primordial" s'écrivait A et M entrelacés.
Si on prend un carré, et que l’on joint chaque angle droit par une droite dirigée vers le milieu du côté qui lui fait face,
on obtient une figure appelée le "Noeud du Roi" où tu retrouves 3 des principaux triangles de la géométrie :
- le triangle sublime (72°, 72° , 36°)
- le triangle de Pythagore (90°, 54°, 36°)
- le delta lumineux (108°, 36°, 36°)
Cette figure dessine aussi les lettres A, V et M, qui font le monosyllabe "AUM", ou l’AVM de l’Avé Maria. C’est aussi
la "Croix du Verbe", allusion à l’Alpha et l’Oméga.
A noter que ce marbre rouge veiné de blanc provient de la région de Caunes-Minervois, près de Carcassonne.
17 janvier 1681 - réunion au Château de Rennes
Hercule-André de Fleury qui deviendra cardinal
Jean de Lévis, fils de Henri de Lévis, créateur de la Compagnie en 1627 (interdite en 1665 par Louis XIV)
Le Prieuré de Sion créé en 1681 à RLC
SAINT VINCENT DE PAUL
Directeur de conscience d'Anne d'Autriche et fondateur des Enfants de Saint-Vincent-de-Paul.
En 1632, les chanoines réguliers de Saint-Victor cèdent à Vincent le prieuré de Saint-Lazare. Le lieu devient alors le point focal
de la congrégation et permet aux membres de prendre le nom de "Lazaristes".
Louis XIII veut être assisté par lui dans ses derniers moments pour se confesser et mourir dans ses bras le 14 mai 1643.
Il est ensuite nommé au "Conseil de Conscience" (Conseil de Régence pour les affaires ecclésiastiques) par la régente Anne d'Autriche
dont il est également le confesseur.
Mystérieux personnage qui affirma avoir été enlevé à Marseille pendant dix-huit mois, entre 1605 et 1607, par les Maures et détenu
chez un alchimiste de Tunis ! Molière fit dire à Géronte : "Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?".
Or Monsieur Vincent a séjourné en 1605 à Notre-Dame de Marceille près de Limoux au nord d'Alet (Aude).
Notre_Dame de Marceille (près Limoux), sanctuaire de Dieu
La recherche de la pierre philosophale par Vincent de Paul ne semble pas a priori cadrer avec la sainte vie du personnage.
Elle renvoie en fait à une épisode de sa jeunesse en juillet 1605, alors que, déjà ordonné prêtre, il vogue de Marseille (Marceille ?) vers Narbonne
et est fait prisonnier par des pirates barbaresques (cf. Pierre Miquel, Saint Vincent de Paul, Fayard, 1996).
A Notre-Dame de Marceille, Saint Vincent de Paul aurait rencontré un certain Jean l’Alchimiste qui l’aurait guidé vers le château
de Barbarie dans la Nièvre.
Quelques extraits des lettres de Saint Vincent de Paul ...
"(...)particulièrement du médecin qui lui
enseigna tant de beaux secrets(...)"
"(...)Je partis donc, sur cet advis, atrapis mon homme à Marceille, le fis emprison-
ner, et m'accordis à trois cens escus qu'il me bailla content. Estant sur le poinct
de partir par terre, je fus persuadé par un gentilhomme avec qui j'estois logé,
de m'embarquer avec luy jusques à Narbonne, veu la faveur du temps qui estoit ;(...)"
"(...)et enfin chargez de
marchandises, au bout de sept ou huit jours, prindrent la
route de Barbarie(...)"
Le château de Barbarie et la piste alchimique
NICOLAS PAVILLON
Né à Paris en 1597, Nicolas Pavillon fut formé à la vie sacerdotale et apostolique sous la direction de Saint Vincent de Paul.
Il fut nommé en 1637 par Richelieu à l’évêché d’Alet où il resta jusqu'à sa mort en 1677.
Ses attaches avec les jansénistes suscitèrent contre lui des oppositions.
I H S était la signature janséniste de Nicolas Pavillon.
Lettre 880. Dossier de la Mission — NICOLAS PAVILLON, ÉVÊQUE D’ALET, A SAINT VINCENT
Monsieur,
Voilà que je vous rends Monsieur Féret, qu’il vous a plu nous prêter pour quelques années. Je vous en rends très humbles grâces,
reconnaissant ingénuement vous en avoir une particulière obligation. Il a rendu de très grands services à Dieu dans ce diocèse
et y a répandu, par ses instructions et par l’exemple de ses vertus, la bonne odeur d’édification en tous états. Aussi a-t-il été
généralement aimé et regretté de tous. Il s’en va se jeter entre vos bras, dans l’esprit d’indifférence, pour être déterminé, par vos avis
et résolutions, à quoi que vous jugerez le devoir employer. Il ne peut qu’y réussir heureusement et procurer avantageusement le service de
Dieu et de l’Église. Vous en reconnaîtrez, comme j’espère dedans l’expérience beaucoup plus que je ne puis vous exprimer. Quoique la perte
que nous en allons faire pour ce pauvre diocèse nous en soit rude, nous l’acceptons pourtant avec douceur et patience, comme de la bonne
et paternelle main de Dieu, qui nous donne et nous ôte comme il lui plaît. Il vous entretiendra de toutes nos petites nécessités,
auxquelles je vous supplie très humblement de nous vouloir donner vos assistances ; ce que j’espère que vous ferez, Monsieur,
d’autant plus volontiers qui regardent le rétablissement du service
de Dieu et de la discipline de son Église. Monsieur Féret vous informera plus nettement de toutes ces affaires et des expédients
qu’on pourrait employer pour en venir à bout. Je ne doute point, Monsieur, que votre zèle et vos adresses, conjoints au crédit
que Dieu vous a donné, ne contribuent beaucoup à leur avancement. C’est ce qui m’oblige de l’implorer en cette occasion, comme aussi
vos prières et sacrifices, pour nos extrêmes nécessités spirituelles. Je supplierai Notre-Seigneur en contre-échange de vous remplir
de ses plus saintes bénédictions, et vous de me faire l’honneur de me croire de plus en plus, en son amour, Monsieur, votre très humble
et très obéissant serviteur.
NICOLAS,
é[vêque] d’Alet.
D’Alet, ce 25 octobre 1646
Suscription : A. Monsieur Monsieur Vincent, supérieur général de la congrégation des prêtres de la Mission
Il repose dans le cimetière paroissial d'Alet-les-Bains, sous une dalle sans nom.
Alet et les vestiges de l’abbaye Sainte_Marie
La Muse historique est une gazette en vers fondée par Jean Loret sous la Fronde entre 1650 et 1665.
Ces lettres hebdomadaires seront ensuite rassemblées en recueil qui a pris le nom de Muse historique.
"Les Lettres de Loret" font état de la découverte d'un trésor près d'Alet (et non Toulouse) où l'évêque n'est autre que Nicolas Pavillon.
Lettre du 29 octobre 1661
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